Régis habite à Strasbourg, une cité. Il écrit des textes de rap, est brillant dans son lycée qui le propose à HypokhâgneMalgré son aspect brouillon, l'itinéraire de Régis, qui devient Abd Al Malik, rappeur à succès, est un passage par toutes ces nationalités et croyances confondues qui vivent ensemble.Le deal, les casses sont monnaie courante parce que si on veut quelque chose, c'est un moyen d'y arriver.Ponctué de textes qui ne vont pas sans rappeler ceux d'MC Solar, le parcours de Régis, qui apprend d'observations, de réflexions, ce qui se passe autour de lui, est exemplaire sans être exceptionnel et sans échapper au cliché qui ici devient réalité : le jeune de banlieue n'est pas obligatoirement condamné !Le titre le dit et est annoncé dès le début par l'oncle de Régis. Ce qui donne le ton. Sans morale mais avec justesse, quelques fondamentaux sont rappelés, pêle-mêle sur la religion ; la couleur de peau, l'origine, la position sociale.Filmées en noir et blanc, les cités strasbourgeoises pourraient être n'importe lesquelles, ce qui est une force. Cette absence de couleur ne m'a pas gênée et m'a fait penser à la Haine mais ici, le monochrome est un support pour la poésie du héros qui survole les images. La femme n'est pas oubliée. C'est … qui apporte une image jeune, fraîche, gaie, optimiste avec un large sourire communicatif.De plus, le jeune acteur Marc Zinga vaut vraiment le détour avec une présence exceptionnelle.J'ai beaucoup aimé, même le côté brouillon. Et je vais chercher le livre d'Abd Al Malik pour retrouver ses textes.A vos – petits – écrans !