Genre: horreur, gore, trash (interdit aux - 16 ans)
Année: 2013
Durée: 1h47
L'histoire : Deux routards décident de partir dans l'outback australien et tombent sur le plus dangereux prédateur du coin : le psychopathe Mick Taylor.
La critique :
C'est en 2005 que Greg McLean, réalisateur, producteur et scénariste australien, obtient la reconnaissance au-delà de ses frontières avec Wolf Creek. Deux ans plus tard, Greg McLean s'attelle à la mise en chantier de Solitaire (aka Rogue) qui permet de revisiter le film de crocodile. Entre temps, Greg McLean annonce une suite à Wolf Creek. Mais il faudra attendre 2013, soit huit ans après le premier film, pour voir Wolf Creek 2, débarquer enfin sur les écrans et surtout en direct-to-dvd.
La distribution du film réunit John Jarrat (déjà présent dans le premier chapitre), Ryan Corr, Shannon Ashlyn, Philippe Klaus, Gerard Kennedy et Annie Byron. Librement inspiré de faits réels, Wolf Creek premier du nom a connu un certain succès en dehors de ses frontières, en particulier aux Etats-Unis.
Surtout, par son ambiance crépusculaire et ses paysages à la fois chaotiques et désertiques, le film se démarquait quelque peu des tortures porn habituels. Wolf Creek est présenté dans différents festivals et obtient des critiques plutôt enthousiastes et positives. Inutile alors de préciser que sa suite est évidemment attendue au tournant. Attention, SPOILERS !
Un jeune couple de touristes allemands, Katarina Schmidt et Rutger Enqvist, font la traversée de l’Australie en auto-stop. Ils visitent le site du cratère de Wolfe Creek. N’ayant pas réussi à trouver de voiture pour les emmener ils décident de dormir sur place dans leur tente. Ils sont réveillés par Mick Taylor, un bushman psychopathe, qui leur propose de les déposer au camping le plus proche, leur déclarant qu’ils se trouvent dans un parc national où il est interdit de camper.
Les deux jeunes campeurs refusent poliment la proposition de Mick, dont le comportement les effrayes, lui annonçant qu’ils partiront à pieds le lendemain matin. Enragé par leur refus, Mick les attaque sauvagement. Katarina tente de prendre la fuite et de rejoindre la route nationale. Elle tombe sur la jeep de Paul Hammersmith, un jeune vacancier britannique venu faire du surf.
Ce dernier l’emmène dans sa voiture. Au volant de son camion, Mick les rattrape, bien décidé à pourchasser Paul qui s’est mis entre lui et sa proie. Certes, le premier Wolf Creek a rencontré un certain succès. Pourtant, certains lui reprochent aussi quelques longueurs superflues. Avec Wolf Creek 2, Greg McLean a bien l'intention de rectifier le tir.
Cette suite est clairement tournée vers l'action, le road movie, l'horreur, le survival et le torture porn. Ce mélange assez disparate entre différents genres n'est pas sans faire référence à Hitcher (la version de Roger Harmond en 1986, pas le remake policé et archaïque de Dave Meyers en 2007), à Duel (Steven Spielberg, 1971) et à Une Virée en Enfer (John Dahl, 2001).
Cette fois-ci, point de longueurs lénifiantes et inutiles au profit d'un film d'action et d'horreur "couillu", qui se concentre davantage sur son serial killer de service : Mick Taylor. Greg McLean a parfaitement compris qu'il tenait un psychopathe pervers, retors et mutin en "or" (si j'ose dire...). Contrairement au premier opus, Wolf Creek 2 ne privilégie plus (en tout cas, beaucoup moins) cette fascination pour les paysages désertiques de l'Australie.
Vous pouvez donc oublier cette ambiance crépusculaire sous un soleil de plomb. Et c'est aussi le plus gros défaut de Wolf Creek 2. Plus que jamais, cette suite s'apparente à un torture porn de facture classique, finalement assez peu différenciable de Saw, Hostel et leurs nombreux succédanés. Contrairement à son prédécesseur, le film élude volontairement ses personnages secondaires au profit de Mick Taylor, véritable vedette de ce second chapitre.
Par conséquent, on se contrefout un peu... pardon... beaucoup... encore pardon... Enormément du sort des victimes du cul-terreux criminel. Vachard, pernicieux et patibulaire, John Jarrat, dans le rôle du susdit Mick Taylor, s'en donne à coeur joie. Multipliant les jurons et les avanies, le tueur peste et apostrophe ses victimes. Les touristes allemands et britanniques n'ont qu'à bien se tenir... Et surtout à rester chez eux !
Tel est le discours laconique et xénophobe de notre psychopathe à l'humour graveleux et égrillard. Cette fois-ci, c'est un jeune touriste britannique, Paul Hammersmith, qui devient le commensal de Mick Taylor. Emprisonné dans sa tannière morbide, Paul est évidemment torturé et doit participer à un nouveau jeu (cruel et morbide) organisé par les soins de Mick Taylor.
A partir de là, Wolf Creek 2 se transforme en un one-man-show de John Jarrat, très en forme pour l'occasion. Hélas, le concept a aussi ses limites. Malgré ses séquences d'action et de tortures à satiété, et même si Greg Lean délivre largement la marchandise, Wolf Creek 2 ne parvient jamais à surprendre. Certes, les fans de tortures porn seront probablement en terrain connu et quasiment conquis.
Mais les autres n'y verront qu'un film gore supplémentaire, finalement inférieur à son prédécesseur.
Note : 11/20
Alice In Oliver