Au début du siècle dernier, en Angleterre, des femmes de toutes conditions décident de se battre pour obtenir le droit de vote. Face à leurs revendications, les réactions du gouvernement sont de plus en plus brutales et les obligent à entrer dans la clandestinité pour une lutte de plus en plus radicale. Puisque les manifestations pacifiques n’ont rien donné, celles que l’on appelle les suffragettes finissent par avoir recours à la violence pour se faire entendre. Dans ce combat pour l’égalité, elles sont prêtes à tout risquer : leur travail, leur maison, leurs enfants, et même leur vie. Maud est l’une de ces femmes. Jeune, mariée, mère, elle va se jeter dans le tourbillon d’une histoire que plus rien n’arrêtera…
L’Histoire est une source d’inspiration inépuisable pour le cinéma. Étonnamment, celui-ci a rarement fait cas de la lutte pour le droit des femmes. De ce terrible combat, la réalisatrice Sarah Gavron en a fait film aussi passionnant que bouleversant, et ô combien nécessaire.
« Les Suffragettes est un film sur les femmes, des femmes qui veulent se faire entendre et sont prêtes à se battre pour cela. Mais il s’adresse à tous ceux – hommes et femmes – qui croient a la justice sociale et à l’égalité » explique la productrice Faye Ward.
Filmer l’oppression, l’injustice, la brutalité, le mépris, l’infamie dont les femmes étaient victimes il y a moins d’un siècle aurait aisément pu donner lieu à une vaine démonstration de grandiloquence malheureuse. Gavron s’en sort plutot bien, aidée par une distribution féminine capable d’alterner force et sobriété de jeu (citons Carey Mulligan, Helena Bonham Carter ou encore Anne-Marie Duff), des acteurs impeccables qui apportent tout le relief nécessaire aux personnages secondaires (Brendan Gleeson, Ben Whishaw) et un scénario finement écrit.
S’il est vrai que la mise en scène aurait mérité un traitement moins classique, on retiendra des Suffragettes le courage, l’engagement et l’opiniâtreté de ces héroïnes d’hier qui ont permis à leurs héritières de vivre libres et indépendantes.
Une piqûre de rappel indispensable qui galvanise et qui témoigne que le combat est loin d’être fini.
Sortie le 18 novembre 2015.