Nombreux sont les réalisateurs ayant proposer leur vision cinématographique de la pièce de Shakespeare, " Macbeth ". A Orson Welles ou Roman Polanski s'ajoute un réalisateur australien sorti de nulle part, Justin Kurzel, livrant une transposition brutale et esthétique de ce " rise and fall " tragique.
11ème siècle : Ecosse. Macbeth, chef des armées, sort victorieux de la guerre qui fait rage dans tout le pays. Sur son chemin, trois sorcières lui prédisent qu'il deviendra roi. Comme envoûtés par la prophétie, Macbeth et son épouse montent alors un plan machiavélique pour régner sur le trône, jusqu'à en perdre la raison.Porté par un couple d'acteurs prodigieux, Michael Fassbender et Marion Cotillard, " Macbeth " marque l'alliance entre deux arts, celui du théâtre et du cinéma. Par la force d'une mise-en-scène proche du plasticisme s'accordant à la puissance de l'écriture, le film prend le parti-pris de jouer les dialogues de la pièce de Shakespeare dans un jeu très théâtral.
Kurzel expose toute la tragédie de la pièce à travers une mise-en-scène sombre et à la limite du glauque. Isolant ses personnages afin de mieux ressortir leur folie, le film nous frappe par sa volonté de garder un ton des plus lyrique face à des personnages pris au piège de leur culpabilité et de leur folie grandissante.
Il faut cependant adhérer au parti-pris du film, cette adaptation est véritablement inclassable et va certainement diviser le public. Ce qui prouve la véritable force de " " : Créer un objet cinématographique sortant de l'ordinaire par ses images et ses jeux d'acteurs pleines de folies et de rages. Evitant de tomber dans l'ennui total jusqu'à sa toute fin, rattrapant une petite longueur, le film nous captive durant ses 1h52 par le parcours tragique du personnage éponyme.
" Macbeth " est une oeuvre puissante et originale, Justin Kurzel livre une vision très esthétique et personnelle de la pièce de Shakespeare pour la plaire des yeux et des oreilles des spectateurs.
Victor Van De Kadsye