Archetype : le metamorphe – part 2

Continuons l’étude de l’archétype du métamorphe.

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ARCHETYPE : LE METAMORPHE – PART 1

Le métamorphe cache sa vraie nature

Il semble évident que le métamorphe n’apparaît pas celui ou celle qu’il paraît être soit envers le héros, soit envers le lecteur, soit envers les deux. C’est un individu cauteleux. Dans le Trône de Fer (Game of Thrones), Lord Varys est un bon exemple de cet archétype du métamorphe.

La métamorphose peut être innée au métamorphe

Les vampires, lycanthropes, et autres joyeusetés similaires sont des créatures métamorphes par nature. Le professeur McGonagall est aussi douée de ce talent et de plus elle l’enseigne à Poudlard.
D’autres personnages tels que le Docteur Jekyll de Robert Louis Stevenson sont amenés à se transformer par des moyens extérieurs.
Si le fantastisque n’est pas votre genre, vous pouvez jouer alors sur l’hypocrisie de votre personnage et décider si celle-ci est dans sa nature ou si la situation le pousse à être hypocrite.

Le métamorphe sait ce qu’il fait

Le métamorphe a parfaitement conscience qu’il prétend être quelqu’un qu’il n’est pas et prend beaucoup de soins à cacher sa véritable identité auprès du héros et/ou des autres personnages.

Le métamorphe peut être bien intentionné ou pas

Quelqu’un qui apparaît d’emblée un méchant peut s’avérer être en fin de compte un allié et réciproquement, un allié peut se révéler être un antagoniste. Ainsi, le métamorphe peut être très utile si vous cherchez à mettre en place un rebondissement.

Le métamorphe n’hésite pas à trahir

Lord Varys du Trône de Fer est ainsi passé maître dans l’art de la manipulation et il affirme que le but de ses machinations n’est pas son intérêt personnel mais qu’il avait plutôt les meilleurs intentions pour le royaume.
Petyr Balish est un comploteur et il n’est vu en lui d’ailleurs qu’un ambitieux retors qui ne se préoccupe de servir que ses seuls intérêts.

Il est intéressant aussi avec le métamorphe de jouer avec les sentiments du lecteur. Tout au long de l’histoire, vous pouvez faire en sorte qu’un personnage soit haï, puis aimé, puis de nouveau haï. Vous y parviendrez plus facilement si les autres personnages passent par les mêmes sentiments envers le métamorphe.

Le métamorphe est souvent du sexe opposé

C’est devenu une constance que le métamorphe soit du sexe opposé à celui du héros. La femme fatale du roman noir est un excellent exemple de métamorphe dont l’archétype peut être réutilisé quel que soit le thème que l’on développe. Il suffit d’étoffer le personnage par quelques traits de caractère spécifiques pour en faire un être unique.

Vous pourriez utiliser aussi le métamorphe comme une métaphore de la part féminine de votre héros  (anima) ou la part masculine de votre héroïne (animus).

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Les intentions du métamorphe ne sont pas nécessairement mauvaises

La fonction du métamorphe en tant qu’archétype est de duper, de leurrer le protagoniste afin de le distraire de son objectif. Il fonctionne assez similairement à ce que Dramatica a appelé l’Influence Character, un personnage qui ne veut pas nécessairement du mal au protagoniste mais qui tente sincèrement par tous moyens de le dévier de son but ultime.
Cette astuce permet d’ajouter de la tension lors des conflits ainsi que du mystère à l’histoire.

Vous pourriez aussi utiliser le métamorphe pour donner un relief comique (très utile dans les comédies).

Le métamorphe en tant qu’astuce dramatique

En tant qu’outil dramatique, vous pourriez vous servir des traits du métamorphe pour créer une perception erronée d’un personnage chez les autres personnages (et chez le lecteur dans le même mouvement).
Dans Orgueil et Préjugés de Jane Austen, Elilsabeth est irritée par Darcy dès leur première rencontre. C’est à partir de ce moment précis qu’elle nourrit un préjugé envers lui. Pourtant, Darcy bien qu’il garde certaines choses par devers lui ne cherche aucunement à tromper Elisabeth. Il est même troublé lorsqu’il comprend les sentiments de Elisabeth envers sa personne.
Darcy n’est pas un métamorphe (du moins, il ne revêt pas l’archétype du métamorphe dans cette histoire). Cependant, Jane Austen a employé cet artifice pour concevoir la nature de la relation entre Elisabeth et Darcy au tout début de leur destinée commune.

L’idée consiste à masquer la véritable nature du personnage pour préparer de manière dramatique la révélation de celle-ci. Il n’est donc pas dans la nature du personnage d’être métamorphe. Il cache sa véritable identité pour les besoins de l’histoire mais il ne s’agit pas d’un personnage qui cache sciemment son identité dans le but de tromper.
Patoche dans Sous le plus grand chapiteau du monde de Cecil B. DeMille est un exemple ou alors plus récemment dans l’anthologie American Horror Stories Freak Show, Twisty le clown serial killer s’avère être une victime et non pas l’être sanguinaire que ses actes ont laissé supposer de lui et sa rédemption lui est donnée par Edward Mordrake qui le délivre des affres terrestres.
Alors que le véritable métamorphe est un personnage cauteleux, d’autres personnages utilisent les traits de personnalité du métamorphe pour s’adapter à leur environnement.

Dans le même ordre d’idée, le héros peut emprunter temporairement le comportement habituel d’un métamorphe si cela peut l’aider à atteindre son objectif. C’est le cas de Luke Skywalker qui revêt la tenue d’un stormtrooper pour tenter de délivrer la princesse Leia.
Si vous considérez le voyage du héros (Hero’s Journey) comme structure pour votre histoire, c’est souvent lorsque le héros se retrouve face au Gardien du Seuil qu’il emploie cette ruse. Gardez à l’esprit cependant qu’il n’est pas dans la nature du héros d’être dans ce cas un être particulièrement doué pour tromper son monde.

A lire :
THE WRITER’S JOURNEY (LE VOYAGE DU HEROS)
ARCHETYPES, HERO’S JOURNEY, DRAMATICA

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