Strictly Criminal (2015) de Scott Cooper

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Après les excellents "Crazy Heart" (2009) et "Donnie Brasco" (1997) de Mike Nichols et "Blow" (2001) de Ted Demne. Le scénario est tiré du livre "Les Brasiers de la colère" (2013) le réalisateur Scott Cooper signe son troisème long métrage seulement et confirme tout le bien qu'on pensait de lui. Après le chant du cygne d'un country singer, la descente aux enfers d'un ouvrier du sud voici qu'il nous plonge dans un biopic mafieux dans la grande tradition hollywoodienne. Et pas des moindres puisqu'il nous conte l'incroyable destin de "Black Mass : the True Story of an Unholy Alliance Between the FBI and the Irish Mob" de Dick Lehr et Gerard K. O'Neill. James J. Bulger , le plus grand caïd de Boston des années 70-80. Un individu qui ne ressemble pas à grand chose au premier abord mais réellement terrifiant qui avait déjà inspiré la performance de Jack Nicholson dans "Les Infiltrés" (2006) de Martin Scocese. Cette fois le baron de Boston est interprété par Johnny Depp (Avec un salaire deux fois moindre qu'à l'accoutumé) juste énorme dans un genre qu'il connait déjà après des films comme

Note :

À noter que Boston offre un sous-genre en soi, la ville ayant une personnalité qui n'a rien à envier à New-York comme le prouve des films comme "Les Infiltrés" cité plus haut, "Les Anges de Boston" (1999) de Troy Duffy, "The Town" (2010) de Ben Affleck, "Boston Streets" (2011) de Brian Goodman... À l'instar de la Grosse Pomme donc, Boston est un personnage en soi qui imprègne le récit de son atmosphère. Le film a été tourné à Boston même, parfosi sur les lieux mêmes des faits, authenticité oblige. La reconstitution n'est jamais tape à l'oeil. Niveau casting on est dans le haut du panier avec des acteurs talentueux et connus jusqu'aux troisièmes voir quatrièmes rôles ! Citons Joel Edgerton, Benedict Cumberbatch, Dakota Johnson (méconnaissable, toute droite sortie du potage "50 nuances de Grey"), Kevin Bacon, Peter Sarsgaard, Juno Temple... Bref que de la crème, qui jouent tous parfaitement même si Johnny Depp vampirise l'écran, malgré, peut-être, un maquillage un poil trop outrancier. Il incarne un Bulger impitoyable tout en instillant quelques instants qui le montre humain (quand ça touche ses proches). Le scénario reste assez classique et reste fidèle au genre mais tout en restant toujours efficace. Ca reste un film de mafieux de haute volée, rien ne manque et surtout évite l'écueil de l'esbrouffe et/ou de la démonstration. Néanmoins il s'agit surtout de la chute puisque le film débute en 1975, alors que Bulger est déjà installé, il manque les 20 années de l'ascencion. Un bon et beau moment cinéma avec en prime le retour en grâce de Johnny Depp.