Quand HBO donne au comique américain Louis C.K. carte blanche pour écrire sa propre série en 2006, ça donne Lucky Louie, une sitcom décalée qui ne durera que treize épisodes. L'humour très particulier du créateur, mélange de vulgarité braillarde et d'existentialisme ne trouve pas vraiment son public, et Louis C.K. délaisse la télévision pour le stand-up. Et puis, en 2010, la chaîne FX lui fait une nouvelle offre, et le comique fraîchement divorcé se remet à écrire, à réaliser, à monter et à produire pour la télé. Le résultat ? Louie, une comédie unique en son genre, fortement inspirée de la vie du comédien. Les vignettes ponctuées d'extraits de spectacle ne tardent pas à séduire public et critiques, et cinq saisons et nombre de récompenses plus tard, Louie est en passe de devenir culte.

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• New York. La Grosse Pomme est une élément essentiel du ton de la série, un peu intellectuel façon Woody Allen, un peu sombre et troublant façon Castle, dépouillé du glamour traditionnellement associé aux comédies de trente minutes qui se déroulent dans la ville.
• L'honnêteté. La série s'attaque à des thèmes pas forcément faciles à aborder (le divorce, la culpabilité, la solitude, l'orientation sexuelle) de front. C'est parfois volontairement maladroit, parfois difficile à regarder, jamais gracieux ou élégant, mais d'une franchise et d'une honnêteté à toute épreuve. Dans un monde ou tous vivent à travers les filtres d'Instagram et l'illusion constante que la vie de certaines personnes touche à la perfection, c'est plutôt rafraîchissant de voir notre protagoniste trébucher, se planter, se tromper et continuer cahin-caha son bonhomme de chemin.
• Les guest-stars. Louis C.K étant un comique depuis plus d'une vingtaine d'années, il a plein de copains dans le milieu qui sont plus que ravis de venir faire une apparition ou deux dans la série. Sarah Silverman, Ricky Gervais, Bob Saget, Paul Rudd, et même les regrettés Robin Williams et Joan Rivers se retrouvent devant la caméra, souvent pour y jouer une version fictive d'eux-mêmes.

• Le rythme. Assez saccadé, saturé de coupures assez brutales et de conclusions pas toujours satisfaisantes, il faut un peu de temps pour s'habituer au rythme de la série. Ça manque de liant et les séquences on parfois du mal à s'enchaîner.
• L'humour. Comme dans toutes les comédies, l'humour, on aime, ou on n'aime pas. Louie est parfois si décidé à faire face aux dures réalités de la vie, qu'il peut se vautrer dans la bassesse. Son spectacle de stand-up tourne pas mal autour de son appareil génital et on ne peut pas dire qu'il soit toujours très élégant. Dans l'ensemble, les moments de douceur et d'émotion vraie sont suffisants pour équilibrer tout ça, mais il se peut tout à fait que la grossièreté ne soit pas votre tasse de thé.
• Louis C.K. Soyons francs, la série repose entièrement sur la personnalité et le talent du comédien, donc si vous n'aimez pas Louis C.K., on vous conseille de passer votre chemin. Le comédien a des idées bien arrêtées sur la vie, la mort, le sexe et toutes sortes de sujets, et il n'est pas forcément des plus subtils quand il les présente.
• La série est produite avec relativement peu d'argent (comparé aux millions que brassent d'autres chaînes), mais le côté " on a fait ça avec rien du tout " fait partie de son charme. Nommée comme l'une des Meilleures séries télé par le site Metacritic et régulièrement récompensée par le comité des Emmys, la série ne vole pas sa réputation de bijou satirique. Décalée, honnête, bouffonne, parfois franchement pathétique, parfois hautement fine, la série n'a peur de rien et c'est une très bonne chose.

Crédits: FX

Catégories : Critiques, Séries

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