Premier long métrage en tant que réalisateur pour Thomas Bidegain, à l'origine scénariste qui s'est fait un nom surtout en travaillant pour Jacques Audiard sur "Un Prohète" (2009), "De Rouille et d'Os" (2012) et denrièrement "Dheepan" (2015)... Pour son projet le réalisateur-scénariste s'attaque à un sujet brûlant et ambitieux puisqu'il s'agit de la quête d'un père et de son fils pour retrouver leur fille/soeur qui est parti avec un islamiste radical en 1994. L'année de départ est importante puisque les mouvements terroristes actuels ont vraiment commencé à exister au début des années 90. On suit donc cette "mission familiale" sur une durée de 10-15 ans. Il y a des erreurs chronologiques (partie à 16 ans en 94 et 24 ans avant 2001 par exemple) que les ellipses ne suffisent pas à cacher mais ça reste un détail léger, même si ça frappe un peu. Le titre fait référence à l'idée que c'est fait Thomas Bidegain sur son film, à savoir que la famille fan de country sont les cowboys, et les arabes sont les indiens. Ajoutons que le choix de François Damiens ai vu comme une sorte de John Wayne. Un peu plus et on serait dans une adaptation du chef d'oeuvre "La Prisonnière du Désert" (1956) de John Ford.
Malheureusement le scénario prend des chemins de traverse casse-gueule et plusieurs choix narratifs créent des incohérences trop nombreuses. En effet le début débute assez bien, un prologue assez rapide qui plonge la famille dans l'incompréhension et la peur. Surtout pour le père joué par un François Damiens juste épatant. Un père qui emporte avec lui, un peu à l'insu de son plein gré, son jeune fils Kid (encore un clin d'oeil au western). Ce dernier est interprété par Finnegan Oldfield, jusqu'ici peu connu (mais ça va changer après un tel rôle) mais qu'on a pourtant déjà vu dans "Les Hauts Murs" (2006) de Christian Faure, "Poupoupidou" (2011) de Gérald Hustache-Mathieu ou encore dans "Geronimo" (2014) de Tony Gatlif. Très vite on se pose beaucoup trop de questions. Comment financent-ils leurs recherches et leurs voyages aussi longtemps ?! Comment trouvent-ils toutes ses infos ?! Mais on perd pied, vraiment, seulement à la fin. Les dernières 20 minutes frôlent simplement la bêtise, complètement invraisemblables pour des questions de géo-politiques et administratives d'abord, et en contradiction avec les lois patriarcales en radicalistes ensuite. On sent surtout la volonté très politiquement correcte d'atténuer le propos pour ne pas stigmatiser les arabes (Ne confondons pas arabe, maghrébin et islamiste). Malheureusement les choix apportent surtout une morale démago maladroite via des évènements surréalistes. Malgré les très bonnes intentions, les références sympathiques et les performances des acteurs le scénario, une fois n'est pas coutume, ne tient tout bonnement pas beaucoup la route. La dimension humaine et tragique font qu'on reste touché par ce récit effrayant pour n'importe quel parent. Mais au vu du potentiel et de la présence de Thomas Bidegain aux commandes ce film reste une réelle déception.
Note :
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