Scandaleux d'apprendre seulement cette semaine que l'actrice japonaise Setsuko Hara est décédée depuis le 5 septembre 2015 à l'âge de 95 ans !... Même le site référence en France, Allociné, n'est toujours pas à jour sur sur son profil !...
Née en 1920 de son vrai nom Masae Aida, elle fait partie d'une famille nombreuse de 3 fils et 5 filles. Sa soeur ainée épouse le réalisateur Hisatora Kumagai qui lui ouvre les portes du cinéma, ou du moins des premières auditions. Il obtient des apparitions et des petits rôles au sein du Nikkatsu Studios dès 1935 avec son premier film "Ne pas hésitez" (ou "Young Folks") de Tetsu Taguchi.
Elle devient vite connu grâce au film "La Fille du samouraï" (1937 - ci-dessus) de Arnold Franck et Mansaku Itami qui va la positionner comme l'actrice dramatique par excellence.
Outre le film "La guerre de l'opium" (1943) de Masahiro Makino le Seconde Guerre Mondiale ralenti considérablement sa carrière. Il faut attendre le succès de "Je ne regrette rien de ma jeunesse" (1946 - ci-dessous et ci-dessus) de Akira Kurosawa pour reprendre le cours "normal" de sa carrière.
Elle tourne beaucoup mais peu de ses films ont traversé les frontières. Sa carrière prend un tournant important après sa rencontre avec le réalisateur Yasujiro Ozu. Avant lui elle a déjà tourné environ 60 films mais c'est bien avec ce réalisateur que l'actrice va connaitre un vraie reconnaissance mondiale et une postérité méritée.
Elle tourne donc "Printemps Tardif" (1949 - ci-dessus) de Yasujiro Ozu et retrouve Akira Kurosawa pour "L'Idiot" (1951 - ci-dessous) avant de retrouver son pygmalion Ozu pour "Été précoce" (1951).
Elle tourne encore quelques films avec d'autres réalisateurs, citons surtout les films de Mikio Naruse, l'autre grand réalisateur de sa vie avec qui elle tourne "Le Repas" (1951 - ci-dessous), "Le graondement de la montagne" (1954) ou encore "Pluie soudaine" (1956).
Mais c'est bien Ozu qui façonne sa filmographie, qui lui offre ses meilleurs rôles comme ses meilleurs films. Elle tourne avec lui "Voyage à Tokyo" (1953), "Crépuscule à Tokyo" (1957), "Fin d'automne" (1960) et "Dernier Caprice" (1961 - ci-dessous)... Dernier film de l'actrice avec Ozu qui décède juste après le film "Le Goût du Saké" (1962), film dans laquelle elle ne joue pas.
Il semble que le décès du réalisateur Yasujiro Ozu est considérablement affectée l'actrice qui décide de se retirer dans la foulée. Elle stoppe sa carrière soudainement après avoir tourné son denrier film "Chushingura" (1962) de Hiroshi Inagaki.
Cette retraite anticipée, où elle refusait toute photo et interview, fera dire au critique spécialisé du cinéma japonais, que Setsuko Hara est la "Greta Garbo du Japon".
Setsuko Hara était aussi surnommée "La Reine Vierge", symbole de l'âge d'or du cinéma japonais des années 50 elle n'a jamais été mariée.
Elle a servi d'inspiration pour le film d'animation "Millenium Actress" (2001) de Satoshi Kon.
Après un demi-siècle de discrétion et d'anonymat, Setsuko Hara est décédée d'une pneumonie le 5 septembre 2015 à l'âge de 95 ans.