L'Homme Puma ("C'est incroyable ! On aurait dit que c'était un félin qui volait !")

Genre: fantastique
Année: 1980
Durée: 1h27

L'histoire : Un masque Aztèque est découvert par une scientifique, celui-ci conte une légende sur un homme dieu dit Homme Puma . Le masque profané annonce également que l'Homme Puma viendra venger cette profanation. Le masque aux mains du Docteur Kobras permet de contrôler les esprits. Kobras projetant de sombres desseins sur l'humanité va tenter de déjouer l'Homme Puma qui s'avère être un paléontologue n'ayant pas encore conscience de ses pouvoirs hérités de son père. 

La critique :

C'est passé totalement inaperçu. Pourtant, le réalisateur italien, Alberto De Martino, nous a quittés cette année, à l'âge de 85 ans. Principalement spécialisé dans le cinéma bis, Alberto De Martino fait partie des honnêtes artisans du Noble Septième Art. Des films d'exploitation, entre autres, Les sept gladiateurs, Persée l'invincible, Le manoir de la Terreur, Le Triomphe d'Hercule, L'AntéChrist et Holocaust 2000 lui ont permis de se tailler une certaine réputation auprès des amateurs de séries B.
Pourtant, le nom d'Alberto De Martino rime généralement avec un effroyable nanar. Son nom ? L'Homme Puma, sorti en 1980. Le film sort au moment où les super héros triomphent au cinéma. L'immence succès du premier Superman, réalisé par Richard Donner en 1978, galvanise certains réalisateurs et producteurs mercantiles.

Ensuite, le cinéma bis italien s'est toujours plus ou moins inspiré des gros succès hollywoodiens : Alien, Predator, Star Wars et Mad Max (en l'occurrence un film australien...) vont influencer de nombreux ersatz à la sauce bolognaise, la plupart du temps avariée. En outre, avec L'Homme Puma, Alberto De Martino réalise son Superman à lui, une vision pour le moins très personnelle.
Néanmoins, cette série B impécunière se démarque tout de même de son modèle malgré quelques similitudes. La distribution du film réunit Walter George Alton, Miguel Angel Fuentesa, Donald Pleasence et Sidne Rome. Donc aucun acteur connu parmi ce casting de bras cassés. Seul Donald Pleasence fait évidemment exception, probablement pour vendre le film au-delà de ses frontières transalpines.

Autant le dire tout de suite : on tient ici une sommité de la nanardise ! Sur la Toile, L'Homme Puma est souvent considéré, à juste titre, comme l'un des plus mauvais films de toute l'histoire du cinéma. Le long-métrage est également chroniqué sur l'excellent site Nanarland (http://www.nanarland.com/). Attention, SPOILERS ! Un masque Aztèque est découvert par une scientifique, celui-ci conte une légende sur un homme dieu dit Homme Puma . Le masque profané annonce également que l'Homme Puma viendra venger cette profanation. Le masque aux mains du Docteur Kobras permet de contrôler les esprits.
Kobras projetant de sombres desseins sur l'humanité va tenter de déjouer l'Homme Puma qui s'avère être un paléontologue n'ayant pas encore conscience de ses pouvoirs hérités de son père.

"L'intérêt" (un terme vraiment à guillemeter au regard de la médiocrité de ce nanar...) du film repose essentiellement sur la relation qui se noue entre Tony Farms, un paléontologue sans histoire, et son nouvel acolyte, Vadino. Sur ce dernier point, Alberto De Martino multiplie le gros plans sur les visage ahuris et inexpressifs des deux acteurs.
Mention spéciale à Walter George Alton dans le rôle de Tony Farms, alias l'homme puma, au jeu incroyablement figé, pour ne pas dire constipé, tant l'acteur se révèle incapable de sourciller la moindre émotion ou réactivité. Affublé d'un physique de moineau à l'agonie, d'une complexion frêle et malingre, Walter George Alton ne parvient jamais à transcender son personnage.

Au grand dam de l'acteur, les autres protagonistes ne font pas beaucoup mieux. A l'image de Donald Pleasence, dans le rôle du bad guy de service, visiblement présent pour payer sa nouvelle salle de bains en ivoire. Le héros du film, ce n'est pas Walter George Alton (mon dieu, qu'es-tu devenu ???), ça non. La véritable star du film se nomme Miguel Angel Fuentesa dans le rôle de Vadino.
Plus monolithique que jamais, l'acteur multiplie les expressions faciales sans jamais parvenir à susciter la moindre expressivité. La peur, la joie, les rires ou la colère ? On ne le sait pas très bien... Miguel Angel Fuentesa non plus visiblement... Devenu le mentor de l'homme puma, Vadino enseigne tous les préceptes de la philosophie maya. Surtout, il tente de révéler les pouvoir idiots à un super héros empêtré dans une tenue aux couleurs affreuses et bigarrées.

D'ailleurs, les fameux pouvoirs de l'homme puma sont plutôt limités. Certes, il vole... Enfin, il essaie... A ce sujet, Alberto De Martino nous gratifie de plusieurs séquences à couper le souffle. Et quand je dis "couper le souffle", faites gaffe... Cela pourrait éventuellement provoquer une crise cardiaque à défaut de fous rires. Difficile de ne pas pouffer devant ce super héros malmené dans les airs, le corps distordu par les nombreuses anamorphoses d'une image souvent floutée et presque illisible.
Hormis cet étonnant pouvoir qui confine très vite à la supercherie, l'homme puma est doté d'une vision nyctalopique (il est capable de voir dans le noir). Mais sinon, c'est à peu près tout... 
A cela s'ajoutent des dialogues idiots à la limite de l'amphigourisme. C'est par exemple le cas lorsque l'un des hommes de main du Docteur Kobras (Donald Pleasence) se récrie : "C'est incroyable ! On aurait dit que c'était un félin qui volait !". Et puis, il y a aussi cette bande son dissonante et cacophonique sponsorisée par les synthétiseurs Bontempi. Enfin, on relève de nombreuses bastons pitoyables avec des coups de poing qui passent facilement 50 centimètres à côté des visages des protagonistes. 
Et sincèrement, je n'en finirais pas de vous citer des exemples complètement "nazebroques" de ce genre. Vous l'avez donc compris : L'Homme Puma n'a clairement pas usurpé sa réputation de nanar en puissance. Attention aux cerveaux fragiles tout de même... On ne s'en remet pas facilement.

Côte : Nanar

 Alice In Oliver