C’EST DÉJÀ LA FAIM. En quatre ans et un triomphe planétaire, Hunger Games s’est imposée comme successeur légitime des grandes sagas populaires pour teen/young-adult qu’étaient Harry Potter ou Twilight. Tout comme elles, les Jeux de la Faim voient leur dernier épisode scindé, et proposent leur aboutissement sous la forme d’un climax final. Ou du moins, c’est l’idée.
Associée à un groupe de proches, Gale, Finnick et Peeta, Katniss part en mission avec une unité militaire du District 13 pour tenter d’assassiner le président Snow. Les pièges de l’ennemi ainsi que les choix moraux et mortels qui attendent Katniss vont la contredire de plus en plus dans n’importe quel domaine. Comme elle a dû faire face dans les Hunger Games, elle va devoir se battre pour gagner la bataille finale.
Le pari du film découpé en deux avait déjà fait des ravages sur la première partie de La Révolte. Avec un premier segment bavard et plat dans son rôle logique d’exposition des enjeux, la saga proposait l’incipit d’une révolte aux airs de pause, comme un élan paré à la faire redécoller.
Le retour de flamme est ici d’autant plus sévère : à voir ses appuis dramatiques éparpillés sur trois films, cette suite y perd en tension. Individuellement, quelques séquences inspirées profitent de la mise en scène nerveuse de Francis Lawrence qui sait entretenir la sensation de risque au plus près du récit.
Mais quand le triangle amoureux n’est pas à la traîne, on est frappés de voir les disparitions du film autant drainées de leurs poids. La faute à une galerie de personnages relayés en arrière-plan, et dont l’attachement ne repose plus que sur le maigre souvenir des films précédents.
Resserrer le cadre sur un bastion de héros limités coûte alors au film une certaine mesure de la fantaisie qui animait son univers et lui donnait corps – décors génériques, seconds-rôles sous-exploités (Jena Malone et ses deux impeccables minutes à l’écran) ou regard sur le monde médiatique amoindri : à vouloir éclater ses codes, la saga perd ici de son sel.
Ni le duo de tête, ni les compositions calibrées de James Newton Howard ne donnent la maestria d’une conclusion épique à l’ensemble – ou tout juste une envergure de façade. Là où les premiers ‘Jeux’ savaient jouer des échelles tant par leur mise en scène qu’en sachant quitter le champ de bataille, l’atmosphère de cette Révolte tient du raid en huis-clos fiévreux. Ses enjeux politiques effleurés, ses enjeux humains tiédis, ne reste que la sensation d’une lutte désincarnée et jamais culminante. Le final déroule ainsi une longue dizaine de minutes plates et inutilement bavardes, sur fond d’hommage à un Philip Seymour Hoffman dont le rôle tient du caméo…
Morne épilogue pour une saga n’assumant plus ses ambitions de la première heure, La Révolte (partie 2) est prise, comme d’autres avant elle, dans la tenaille du film en deux parties. Elle y perd de sa puissance dramatique, s’humanise avec maladresse, et sacrifie la fantaisie de son univers pour un sous-texte bien vu mais un brin faible. Pour n’avoir en définitive plus grand chose de la saga young-adulte dynamique qu’elle promettait d’être… et tout d’un faux bouquet final qui laisse SUR SA FAIM !!!!!!
Hunger Games – La Révolte : Partie 2. De Francis Lawrence. Avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Woody Harrelson, Elizabeth Banks, Julianne Moore, Philip Seymour Hoffman, Jena Malone, …
Sortie le 18 novembre 2015.