La musique anglaise, ses chanteurs et ses groupes n’ont plus rien à prouver à personne, une des meilleures soit dit en passant. Kill your friends nous introduit dans ce monde de requins (comme beaucoup de milieux où l’ambition, le profit et la soif de réussite dominent) où la quête du prochain tube est une course aux millions, voire une nécessité si on veut se payer une place sous le soleil. Steven incarne l’archétype du mec aux dents longues, au point d’en rayer le parquet. Il est animé par une ambition démesurée et il a surtout bien assimilé que pour réussir, il faut savoir écraser littéralement ses adversaires. On a rien sans rien, il faut mettre les mains dans la boue (ou le sang, c’est selon) pour atteindre la stratosphère du succès. Et oui ma bonne dame ! Les femmes passent sous le bureau et les hommes tuent pour grimper les échelons. C’est beau l’avenir !
Sur une bande-originale typiquement anglaise qui caresse les oreilles (coucou au passage à Radiohead), Nicholas Hoult pète un boulon, au fur et à mesure qu’il retapisse sa cloison nasale de poudreuse. Une contrariété et c’est le manipulateur infernal doublé de pulsions meurtrières qui prend le dessus. Vous pensiez qu’il allait attendre gentiment sa promotion ? Comme c’est mignon. Un scénario qui met mal à l’aise par la folie notoire du jeune prodige à l’ego surdimensionné, brillamment interprété par Nicholas Hoult, titubant entre l’hypocrite crédule (on lui donnerait presque le bon dieu dans confession) et le sociopathe. Tout passe par son regard. J’en ai froid dans le dos.
Kill your friends fait sourire parfois malgré la gravité du message : le monde du disque est surtout régit par le profit plus que par le talent, où si vous voulez atteindre le top des charts, il faut être prêt à vendre votre âme au diable.
Sortie en salles le 03 décembre 2015.