Cannes: Un grand Prix du Jury plus percutant que la Palme
Cannes se devait de récompenser Jacques Audiard cette année. Non palmé avec "Un prophète" et nommé à de multiples reprises, il repart avec la Palme... pas avec son meilleur film... et laisse le jeune hongrois avec le Grand Prix du Jury... Très prestigieux tout de même.
Au cœur d’Auschwitz en Octobre ’44, rivé sur le dos de Saul, un Sonderkommando, Laszlo Nemes nous fait découvrir la barbarie du régime nazi sous un nouveau jour. Sa caméra est collée sur le dos de ce pauvre Saul durant 1h40 pour un film aussi tendu, qu’oppressant que bouleversant. Avec « Nuit et brouillard » de Resnais ou « La liste de Schindler » de Spielberg ou encore « Shoah » de Lanzmann, nous pensions que le septième art avait fait le tour de la question. Nemes pour son premier long en offre une vision nouvelle. Sur l’épaule de Saul, le plus horrible de la solution finale reste très souvent hors champ, le film reste néanmoins très dur. Nous sommes les yeux d’un Saul qui pour rester debout ne voie pas plus que nous l’indicible. Parti pris qui donne une grande force au film, car jamais de pathos et de surenchère gratuite. A travers des témoignages de Sonderkommando, Nemes donne « vie » à la solution finale. L’organisation industrielle de l’extermination est rendue de manière sidérante ; l’être humain n’a plus de valeur dans ce système ; Nemes aurait pu filmer de la même manière un haut fourneau ou une mine sous Zola. Et ce qui ne pourrait être qu’un documentaire fonctionne très bien sur le plan fictionnel. Cette histoire de Saul souhaitant donner une sépulture digne à un enfant pouvant être son fils au risque de sa propre vie devient crédible. Les obsèques de ce jeune garçon sont pour Saul une manière de donner un peu d’humanité à une mort industrielle devenue banale.Très beau, belle claque, âmes sensibles s’abstenir.
NB: encore un cinéaste passé par la Femis...
Sorti en 2015
Ma note: 17/20
Cannes se devait de récompenser Jacques Audiard cette année. Non palmé avec "Un prophète" et nommé à de multiples reprises, il repart avec la Palme... pas avec son meilleur film... et laisse le jeune hongrois avec le Grand Prix du Jury... Très prestigieux tout de même.
Au cœur d’Auschwitz en Octobre ’44, rivé sur le dos de Saul, un Sonderkommando, Laszlo Nemes nous fait découvrir la barbarie du régime nazi sous un nouveau jour. Sa caméra est collée sur le dos de ce pauvre Saul durant 1h40 pour un film aussi tendu, qu’oppressant que bouleversant. Avec « Nuit et brouillard » de Resnais ou « La liste de Schindler » de Spielberg ou encore « Shoah » de Lanzmann, nous pensions que le septième art avait fait le tour de la question. Nemes pour son premier long en offre une vision nouvelle. Sur l’épaule de Saul, le plus horrible de la solution finale reste très souvent hors champ, le film reste néanmoins très dur. Nous sommes les yeux d’un Saul qui pour rester debout ne voie pas plus que nous l’indicible. Parti pris qui donne une grande force au film, car jamais de pathos et de surenchère gratuite. A travers des témoignages de Sonderkommando, Nemes donne « vie » à la solution finale. L’organisation industrielle de l’extermination est rendue de manière sidérante ; l’être humain n’a plus de valeur dans ce système ; Nemes aurait pu filmer de la même manière un haut fourneau ou une mine sous Zola. Et ce qui ne pourrait être qu’un documentaire fonctionne très bien sur le plan fictionnel. Cette histoire de Saul souhaitant donner une sépulture digne à un enfant pouvant être son fils au risque de sa propre vie devient crédible. Les obsèques de ce jeune garçon sont pour Saul une manière de donner un peu d’humanité à une mort industrielle devenue banale.Très beau, belle claque, âmes sensibles s’abstenir.
NB: encore un cinéaste passé par la Femis...
Sorti en 2015
Ma note: 17/20