Genre : horreur, trash, pornographique (interdit aux - 18 ans)
Année : 1982
Durée : 1h18
L'histoire : La jolie Evangeline Foster tombe en panne sur le bord de la route. Elle accepte d'être ramenée par un certain Marbus, rencontré par hasard. Celui-ci l'emmène chez lui et lui offre l'hospitalité. La douce Evangeline est alors loin de se douter que l'étrange Marbus est un gourou sexuel qui règne en tyran sur une étrange communauté toute entière, à la disposition du moindre de ses désirs.
La critique :
Après Forced Entry et The Taming of Rebecca sur le blog Naveton Cinéma (http://navetoncinema.canalblog.com/) et Water Power ici même, nous continuons notre cycle sur les roughies, ces films pornographiques américains ultra violents, réalisés dans les années 1970 et 1980. Et aujourd'hui, nous avons à faire à un sacré client puisque House of Sin se situe sans conteste dans le haut du panier de ce genre très particulier.
Les studios Avon qui produisaient ces insanités ont depuis bien longtemps cessé toute activité. Cependant, l'éditeur Alpha Blue a sorti, il y a quelques années maintenant, un box set (en zone 1 uniquement) comprenant les archives de 19 des plus fameux films de cette distribution. Toujours à l'affût d'objets chocs et singuliers, votre serviteur a réussi à se procurer cette compilation outrancière, non sans mal, je dois l'avouer. Le résultat ? Des films kitsch toujours plus outrageants, d'une incroyable perversité, tournés en underground le plus total.
House of Sin, réalisé par Carter Stevens en 1982 (certains avancent la date de 1980), franchit un pas supplémentaire dans les déviances extrêmes et annonce, avec plus de trente ans d'avance, le déferlement d'excès graphiques étalés sans vergogne aujourd'hui sur la totalité des médias audiovisuels. House of Sin est un film précurseur en quelque sorte. On ne relève pas de grande star du X de l'époque au casting mais la présence très étonnante de Robert Kerman (le professeur Monroe de Cannibal Holocaust) dans l'un des deux rôles principaux. Attention, SPOILERS !
Evangeline Foster, une belle jeune femme blonde, tombe en panne de voiture au bord de la route. Elle est aussitôt accostée par un certain Marbus (Robert Kerman), qui lui propose de la raccompagner chez elle. Bien que méfiante au premier abord, elle accepte et tous deux font connaissance lors du trajet. Marbus lui offre alors de s'arrêter chez lui pour boire un verre. Mais Evangeline est droguée à son insu. Marbus, aidé par de mystérieuses assistantes, la transporte jusqu'à une chambre où elle va passer la nuit.
A son réveil, la jeune femme constate avec effroi qu'elle est tombée au beau milieu d'une secte sauvage aux pratiques sexuelles débridées, où Marbus règne en maître absolu. Le gourou se fait tout d'abord "préparer" par une femme non consentante que deux de ses sujets sont chargés de mettre en condition avant de l'offrir au maître. Puis, la pauvre Evangeline est entreprise à son tour et contre son gré dans un duo lesbien imposé par l'assistante lubrique de Marbus.
Evidemment, la perversité va rapidement s'installer dans cette maison de tous les péchés. S'en suivront alors d'incroyables tableaux érotiques, dont un superbe cunnilingus vertical, ou encore une séquence SM qui met en scène une maîtresse fouettant son esclave sur les parties génitales avant de le soumettre à une séance d'urophilie (que l'on appelle également "douche dorée") d'anthologie. L'ambiance fortement dépravée du lieu finit par par gagner peu à peu Evangeline qui décide de s'adonner à tous les plaisirs, pactisant ainsi avec l'infâme Marbus.
Admise dans la secte, elle devra poursuivre une initiation bien particulière. Ainsi les autres membres de la communauté l'amèneront dans une cave secrète où se trouvent des instruments de tortures, plus ou moins moyenâgeux, destinés à accroître le plaisir des sens par le martyre de la chair... Moins de dix ans après The Devil in Miss Jones, la "class touch" du porno chic est définitivement à ranger au rayon des bons souvenirs. Au milieu des années 1970, Shaun Costello et Zebedy Colt avaient déjà désacralisé (si on peut employer ce mot) la pornographie en démolissant un à un tous les codes du sexuellement correct à travers des oeuvres ultra violentes. Carter Stevens, lui, ne donne pas tout à fait dans le même registre.
On serait même tenté de dire que le réalisateur essaie de réinstaurer un semblant de respectabilité au genre par le biais d'une mise en scène moins caricaturale et plus recherchée. Dans House of Sin, pas d'actes avilissants et répugnants comme on pouvait en voir dans Water Power ou Unwilling Lovers. Toutefois, un roughie reste un roughie et ce film ne déroge en rien à la règle des exrtavagances qui caractérisent ces ouvrages cinématographiques.
Au contraire, le réalisateur innove dans le sensationnalisme et l'extrême en ajoutant de la démesure à la démesure. Ainsi, le scénario pour le moins basique ne sera ici d'un prétexte fallacieux à une litanie de scènes toutes plus hardcore les unes que les autres. Ici, le spectateur (voyeur serait un terme plus approprié) ne prend guère de plaisir. Il subit de plein fouet l'incroyable violence du spectacle proposé par le réalisateur. Car le film, dans sa version intégrale, présente des séquences absolument dantesques.
Parmi les plus marquantes, citons une perforation de tétons par aiguille chauffée à blanc, des applications d'aiguilles d'acupuncture sur un pénis fortement érectile (comme quoi, ceux qui s'adonnent aux débordements trash dans Most Disturbed People On Planet Earth 2 n'ont rien inventé), des flagellations à la roue tournante et surtout un phénoménal anal arm fist fucking pratiqué par une femme mûre sur un homme encore plus mûr. Quelque chose me dit que le monsieur aura eu beaucoup de mal à s'asseoir les jours suivants.
Les acteurs sont donc en mode performance, ce qui à l'époque, était totalement inédit dans le cinéma pornographique. Vous l'aurez compris. House of Sin ne fait pas dans la dentelle et se pose en poids lourd incontestable de sa catégorie. Du X taille XXL, si je puis dire. Avant de conclure, revenons un instant sur le cas de Robert Kerman. Si vous voulez voir le très sérieux professeur Monroe de Cannibal Holocaust s'encanailler le zizi à l'air et s'activer studieusement auprès de demoiselles peu farouches, c'est ici que ça se passe. Néanmoins, certainement honteux de cette dérive pornographique passagère, l'acteur a fait enlever ce film de sa fiche Wikipédia. Spécimen avant coureur du flot d'images dépravées qui déferlent de nos jours sur Internet, House of Sin place très haut la barre de la perversion.
Ce film représente avec quelques autres un témoignage ou une époque faite d'excès à outrance et d'insouciance libertaire des moeurs juste avant que le fléau du Sida ne vienne complètement changer la donne.
Note : ?