Sutures (Autopsie à vif)

Par Olivier Walmacq

Genre: horreur, gore, trash (interdit aux - 16 ans)
Année: 2009
Durée: 1h23

L'histoire : Des amis de longue date partent pour un week-end tranquille. Ils vont se retrouver sur le chemin du Dr. Alexander Tatum, un chirurgien fou. Pour ces jeunes gens, désormais traqués, la lutte pour la survie commence. 

La critique :

Ce n'est pas une grande nouvelle. Cela fait désormais plus de dix ans que le torture porn s'est démocratisé au cinéma et surtout en vidéo. Les succès de Saw (James Wan, 2004) et de Hostel (Eli Roth, 2005) vont influencer et engendrer de nombreux succédanés. C'est par exemple le cas de Sutures (2009), réalisé par une certaine Tammi Sutton, inconnue au bataillon.
Evidemment, le long-métrage n'a pas bénéficié d'une sortie au cinéma, mais d'un direct-to-dvd (DTV). La distribution du film réunit Jason Landon, Carlos Lauchu, B.J. Britt, Andrew Pine, Allison Lange et Azie Tesfai. Visiblement, Tammi Sutton a beaucoup apprécié Hostel, un peu trop peut-être. Néanmoins, le scénario de Sutures se différencie de son modèle par une histoire fuligineuse racontée par Sienna (Allison Lange), l'héroïne du film.

Attention, SPOILERS ! La vie d’un groupe d’amis de longue date prend un détour mortel lorsque leur chemin croise celui d’Alexander Tatum, un chirurgien militaire. C’est un chasseur, traquant ses victimes avec le plus grand soin. Très vite, ces jeunes se rendent compte qu’Alexander n’est que le début des ennuis. Ils se retrouvent empêtrés dans une lutte pour leur survie face à un homme d’affaire sociopathe et son équipe démoniaque. Ces monstres ne reculeront devant rien pour continuer leur trafic d’organes.
En résumé, Sutures pourrait se résumer à un quasi remake d'Hostel version "trafic d'organes". Cependant, cette modeste production gore et horrifique se démarque du film d'Eli Roth par son scénario retors et alambiqué.

Par ailleurs, le script de Sutures ne présente qu'un intérêt assez relatif. Trop sérieux dans sa tonalité, le film manque terriblement d'humour, de ce fameux second degré qui fait parfois la différence. De surcroît, le scénario du film repose sur des protagonistes sans envergure. Il faudra se contenter d'acteurs musculeux et d'actrices sorties d'une école de mannequinat.
En outre, Allison Lange est le personnage central du film. Dès les premières minutes, le film a le mérite de présenter les inimitiés. Sienna est la seule survivante d'une mystérieuse organisation qui s'adonne au trafic d'organes (Je renvoie au synopsis...). Elle raconte son histoire et son long supplice à un inspecteur de police. Le film peut enfin commencer...

En l'occurrence, l'enquête policière est vite reléguée aux oubliettes par de nombreux flash-back. La première partie se focalise essentiellement sur ses principaux protagonistes. La première demi-heure du film est donc ponctuée par de nombreuses conversations absconses et oiseuses. Ensuite, l'interprétation laisse clairement à désirer. Seule la belle Allisson Lange tire son épingle du jeu.
A aucun moment, Sutures ne parvient à susciter la moindre empathie pour ses divers protagonistes. Même le maniaque de service, sorte de médicastre fan du scalpel, ne présente aucun intérêt. 
Certes, cette pellicule trash se suit avec un ennui poli. Clairement, Sutures n'a pas à rougir de la comparaison avec la plupart des tortures porn actuels. 

Question boucherie, le long-métrage délivre largement son lot de réjouissances rougeoyantes : opération à ventre ouvert, section de mamelons, éviscérations et diverses excisions font partie du menu fretin. Néanmoins, Sutures ne parvient jamais à se hisser au niveau des films de James Wan et d'Eli Roth (donc respectivement Saw et Hostel, au cas où vous n'auriez pas suivi).
Le scénario de Sutures multiplie les fausses pistes pour mieux farder certaines incohérences. Ensuite, malgré quelques scènes de tripailles plutôt réussies, le film ne parvient pas à tenir en haleine sur la durée, pourtant courte (à peine une heure et 25 minutes de bobine). A la fin du générique final, il ne reste rien ou presque de cette pellicule trash sans envergure.
En panne d'inspiration, les scénaristes nous proposent quelques révélations. En vain. Dans Sutures, peu ou prou de rebondissements. Seule la conclusion finale, loin d'être stupide par ailleurs, pourra éventuellement surprendre les amateurs du genre. Enfin, malgré ses séquences sanglantes et de démembrements à profusion, Sutures ne parvient jamais à susciter le moindre sentiment de terreur et d'empathie à l'égard de ses protagonistes. Mais ne soyons pas trop sévères, le film n'est pas un navet non plus.
Finalement, il n'est qu'un torture porn supplémentaire. Chronique courte aujourd'hui, mais sincèrement, je ne vois pas quoi dire de plus sur ce film...

Note : 08.5/20

 Alice In Oliver