Les Dents de la Mer 2e Partie (Cette fois-ci, il bouffe un hélicoptère !)

Par Olivier Walmacq

Genre: horreur, action (interdit aux - 12 ans)
Année: 1978
Durée: 1h56

L'histoire : Plusieurs disparitions ont lieu aux alentours de la station balnéaire Amity. A la découverte d'un orque échoué et déchiqueté, Martin Brody, le chef de la police, est convaincu qu'il a de nouveau affaire à un requin.  

La critique :

Après l'immense succès du premier volet, il était logique qu'une suite soit réalisée trois ans plus tard. Bienvenue dans Les Dents de la Mer 2e Partie, sorti en 1978 ! Cette fois-ci, Steven Spielberg n'est plus de la partie. Il est remplacé par un "frenchy", Jeannot Szwarc, un vrai tâcheron en l'occurrence, principalement spécialisé dans la comédie "nanarde" et putassière.
On lui doit notamment La Vengeance d'une blonde, Hercule et Sherlock, Les Soeurs Soleil et Supergirl. Bref, Jeannot Szwarc est le véritable spécialiste des flatulences cinématographiques. Heureusement pour lui, Les Dents de la Mer 2e Partie reste son meilleur film. De là à parler d'une réussite, il y a un pallier que je n'oserai pas franchir.

En l'occurrence, les distributeurs ont eu la bonne idée de ne pas utiliser le titre original français, Les Dents de la Mer 2, afin d'éviter les mauvais calembours, "Les dents de la merde". C'est pourquoi il lui a été substitué la terminologie Les Dents de la Mer 2e Partie. Voilà pour la petite anecdote inutile ! Le scénariste de ce second volet, Peter Benchley, propose un premier script aux producteurs.
Le cacographe propose une histoire absconse qui tournerait autour des enfants de Brody et Quint. Mais les premières ébauches ne sont guères éloquentes. Le scénario est logiquement rejeté par Universal Studios. Les dirigeants de la firme décident alors de reprendre les mêmes protagonistes et une histoire peu ou prou similaire. La distribution du film réunit Roy Scheider, Lorraine Garry, Murray Hamilton et Joseph Mascolo.

Attention, SPOILERS ! Trois ans après les événements du premier volet, des vacanciers sans méfiance recommencent à disparaître, d'une façon qui semble un peu trop familière. Seul Martin Brody, le chef de la police, qui a déjà affronté le grand requin blanc par le passé, semble connaître la vérité. Vous l'avez donc compris. On prend les mêmes et on recommence !
Doté d'un budget de vingt millions de dollars, Les Dents de la Mer 2e Partie est loin de faire l'unanimité. Au moment de sa sortie, les critiques sont plutôt partagées. Clairement, ce second chapitre n'apporte aucune nouveauté par rapport à son modèle. D'ailleurs, Steven Spielberg, le réalisateur du premier, a poliment décliné l'invitation. Pourtant, le film fait à nouveau recette. Le public répond toujours présent dans les salles obscures. 

Certes, sur la forme, Les Dents de la Mer 2e Partie s'apparente à une série B horrifique solidement troussée. Sans plus. Vous pouvez oublier les nombreuses références du premier, entre autres, le roman d'Hermann Melville, Moby Dick. Contrairement à Steven Spielberg, Jeannot Szwarc élude toute critique de notre société consumériste. Cette fois-ci, le requin mangeur d'hommes ne symbolise plus ce système capitaliste et mercantile uniquement focalisé par l'appât du gain.
Mais ne soyons pas trop sévères. En soi, ce second chapitre est le digne épigone de son prédécesseur. Bien que largement inférieur, entre autres, au niveau de la mise en scène, Les Dents de la Mer 2e Partie remplit largement son office. Jeannot Szwarc le sait. Il ne possède pas le talent d'un Steven Spielberg.

C'est probablement pour cette raison que le cinéaste mise essentiellement sur l'action. En l'occurrence, Les Dents de la Mer 2e Partie se montre bien plus carnassier et vindicatif que son illustre devancier. Le film va directement à l'essentiel en présentant directement le inimitiés. L'effet de surprise n'est plus au rendez-vous. Cette fois-ci, le chef de la police, Martin Brody, doit affronter le grand requin blanc seul.
Contrairement au film de Steven Spielberg, ce second volet s'intéresse assez peu à ses protagonistes. Paradoxalement, c'est aussi son gros point faible. Par exemple, on se contrefout des mésaventures du fils Brody et de ses comparses impubères. D'ailleurs, le film s'attarde parfois sur leurs conversations oiseuses. 
Plutôt ingénieux et recherchant avant tout l'efficacité, Les Dents de la Mer 2e Partie reste aussi le dernier chapitre mémorable de la saga.

Le long-métrage contient encore de nombreuses séquences de frousse et de carnage solidement troussées. A l'image de cet hélicoptère assailli puis dévoré par le squale à l'appétit aiguisé. Toutefois, peu ou prou de surprises au programme. Le grand requin sanguinaire continue ses collations en toute tranquillité. Le phénomène Jaws est en marche. Les épisodes suivants ne retrouveront jamais la fougue, la hargne et la vigueur de leurs prédécesseurs.
Encore aujourd'hui, Les Dents de la Mer 2e Partie n'a pas à rougir de la comparaison avec les meilleurs films de requins actuels, entre autres, The Reef
Conspué et semoncé à sa sortie, le film semble obtenir un regain de reconnaissance au fil des années. Une suite ou plutôt une séquelle tout à fait recommandable donc !

Note : 13.5/20

 Alice In Oliver