Margherita est une réalisatrice en plein tournage d’un film dont le rôle principal est tenu par un célèbre acteur américain. À ses questionnements d’artiste engagée, se mêlent des angoisses d’ordre privé : sa mère est à l’hôpital, sa fille en pleine crise d’adolescence. Et son frère, quant à lui, se montre comme toujours irréprochable… Margherita parviendra-t-elle à se sentir à la hauteur, dans son travail comme dans sa famille ?
Présenté au dernier Festival de Cannes, Mia Madre a conquis le coeur des festivaliers : Nanni Moretti y évoque le décès de sa mère et livre un film tout en émotions sur le deuil, la perte de ses repères, et l’absurdité de la vie qui s’obstine à continuer malgré le chagrin.
La comédienne Margherita Buy se révèle être un merveilleux alter ego du cinéaste, qui tente de terminer son film en dépit de ses déboires et de sa tourmente. La mise en abîme du film dans le film, subtile et ingénieuse, la voix de Moretti entremêlée à celle de Buy, la peur et la peine qui résonnent en nous, apportent un supplément d’âme à ce film d’une grande tendresse.
Mais, comme le dit l’héroïne à sa mère sur son lit d’hôpital, comme pour se rassurer : « Ce n’est pas un film triste. C’est plein d’énergie, plein d’espoir ». On y parle de tout et de rien, on tait ses angoisses, on se préoccupe de ses enfants, on se titille entre frère et soeur, on rit fort, on s’engueule aussi, et surtout on se soutient.
Une mise en scène entre ombre et lumière, une tonalité rythmée par l’humour et la mélancolie, et, pour contrebalancer l’élégante pudeur de Margherita Buy, un John Torturo exaspérant à souhait dans le rôle de la star hollywoodienne en mal de reconnaissance.
Voici un très beau film sur la vie, sur la mort, dont on ressort le coeur serré et les larmes souriantes…
Sortie le 2 décembre 2015.