Continuons notre étude sur la construction du personnage selon Syd Field.
A lire :
SYD FIELD : CONSTRUCTION DU PERSONNAGE – PART 1
SYD FIELD : CONSTRUCTION DU PERSONNAGE – PART 2
SYD FIELD : CONSTRUCTION DU PERSONNAGE – PART 3
Lorsque vous commencez un script et que vous vous apercevez que vos personnages se mettent à agir erratiquement, ne perdez pas pied. Selon Syd Field, cela est souvent un phénomène normal.
En effet, lorsque vous souhaitez écrire un drame et qu’au cours du troisième acte, vos personnages ne peuvent rien faire d’autre que d’aligner des gags, laissez-les faire.
Vous avez en fait besoin d’exprimer cet envie de comédie même si elle n’était pas votre intention première. Laissez votre muse s’exprimer comme elle l’entend. Pour Syd Field, il suffit en effet d’écrire ce matériel comme il vous vient, car on ne sait jamais ce qu’il peut en sortir.
Il vous faudra probablement écrire quelques dizaines de pages avant que vous preniez véritablement contact avec vos personnages. Mais à un moment, ils commenceront à vous parler, à vous dire ce qu’ils veulent faire et dire. Dès que cette connection s’établit, laissez-les se prendre en charge. Laissez-les faire ce qu’ils veulent.
Comment cela se traduit-il de façon pratique ?
Vous allez choisir des actions pour vos personnages, leur indiquer des directions à prendre… sur le papier !
Même si vous avez appris à connaître vos personnages au cours de vos recherches, n’attendez pas d’eux qu’ils se dévoilent dès la première page que vous écrirez. Il vous faudra réécrire encore et encore avant de briser leur résistance naturelle (tout comme dans la vie réelle) et vous finirez par les atteindre, les comprendre vraiment, à établir avec eux un lien émotionnel.
Les dialogues sont une fonction naturelle des personnages. Lorsqu’on commence à écrire ses premières lignes de dialogues pour un personnage que l’on vient d’imaginer, ces dialogues seront certainement maladroits ou bancals. Vous ne parviendrez probablement pas à différencier vos personnages par ce qu’ils disent. William C. Martell dit qu’il reconnait quelqu’un au téléphone rien qu’à sa voix, il doit en être de même avec les personnages. Ce qu’ils disent permet de les reconnaitre, de les individualiser pour que chacun d’entre eux soit unique parmi votre dramatis personae (la liste de tous vos personnages).
Ecrire des dialogues, cela s’apprend comme on apprend à marcher. Mais rassurez-vous, plus vous écrirez de dialogues, plus ce sera facile.
Les dialogues font donc partie de la construction de vos personnages. Ils ont deux fonctions principales : soit ils sont destinés à faire avancer l’intrigue, soit ils révèlent des informations à propos du personnage principal.
Par exemple, lorsqu’un personnage nous informe sur ce qui s’est passé dans l’enfance de votre héros afin de nous aider à comprendre pourquoi il agit comme il agit. Toutes les situations se prêtent à ce type de dispositif dramatique.
Pour Syd Field, si un dialogue que vous écrivez ne sert aucune de ces fonctions, alors ne l’écrivez pas.
De toutes façons, votre premier draft sera certainement rempli de ces dialogues inutiles. Au cours de la réécriture, vous aurez acquis une telle maturité sur votre scénario qu’il vous sera alors facile de débusquer ces dialogues inappropriés et soit les supprimer, soit les réécrire plus conformément à vos personnages.
En tenant compte de vos recherches et de tout ce travail préparatoire ou de réécriture, vous aboutirez en fin de compte à des personnages crédibles, à de vrais personnes dans de vraies situations.
A lire :
LA REECRITURE DE VOTRE HISTOIRE
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