1976. Les films se déroulant dans l'espace, lorsqu'ils sont des succès, plafonnent à 10 millions de dollars de recette (à l'exception notable de 2001 l'Odyssée de l'Espace). George Lucas, jeune introverti qui compte 2 longs métrages relativement réussis à son actif, THX 1138, film d'anticipation minimaliste, et American Graffiti, qui revient sur les courses de voitures dans l'Amérique profonde des années 60, est grand fan des space opéra qui ont bercé son enfance. Frustré de ne pas pouvoir prendre les manettes d'un remake de Akira Kurosawa, en particulier Flash Gordon , il travaille depuis quelques années un script aux influences larges : des contes médiévaux où de preux chevaliers s'en vont sauver des princesses, il ajoute de notables références à la culture asiatique, des samouraïs aux films d' Lucas, qui compte Francis Ford Coppola comme mentor, Steven Spielberg et Brian de Palma comme ami, est persuadé de tenir là une histoire et un concept exceptionnel. Hargneux, il parvient après de nombreux mois de tractations dans tous les studios et l'aide de Ralph Mc Quarrie, un dessinateur de chez Boeing qui produira les premiers concept arts de son projet, à obtenir un budget assez conséquent de 10 millions de dollars de la part de la 20th Century Fox. La légende est en marche. La forteresse cachée, le tout sous forme de quête spirituellepour en sortir un pur space opéra, où un jeune orphelin élevé par son oncle et sa tante fermiers se retrouve embarqué dans une aventure intergalactique. Princesse, contrebandier et méchant tout de noir vêtus se mêlent à des robots naïfs, des extraterrestres veules et des batailles spatiales où se joue, en gros, le destin de l'humanité tout entière.
Afin de se donner les moyens de ses ambitions visuelles, le réalisateur crée Industrial Light & Magic, une petite société qui se chargera de créer les effets visuels, au début surtout en bricolant sur le tas ses caméras. Pour le casting, Lucas veut de nouvelles têtes : faisant passer ses auditions en même temps que Brian De Palma pour Carrie, il tombe sur le poupin Mark Hamill, qu'il embauche pour le rôle principal, celui du jeune Luke Skywalker. Pour lui donner la réplique lors des essais, Lucas appelle à la rescousse son ami Harrison Ford, qui jouait dans American Graffiti. Chance pour l'acteur, il excelle dans le rôle du contrebandier badin Han Solo, rôle que Kurt Russel a été à deux doigts de décrocher. Carrie Fisher complète le trio principal, son caractère bien trempé ayant fait des étincelles pour le rôle de la Princesse Leïa Organa, à la tête des rebelles. Pour les deux robots C3-PO et R2D2, les anglais Anthony Daniels (très mince) et Kenny Baker (très petit) sont recrutés, ainsi que le géant (2m12) Peter Mayhem pour enfiler le costume de Chewbacca. Enfin, après avoir échoué à convaincre l'immense Toshiro Mifune, l'acteur fétiche de Kurosawa, de vêtir la robe de Jedi,Obi-Wan Kenobi à la légende Alec Guinness. Le , le tournage de La Guerre des Étoiles commence. Lucas confie le sabre laser d'
Et manque de s'arrêter dès le premier jour ! En Tunisie, une pluie torrentielle s'abat sur le plateau, la plus importante en 50 ans dans la région ! Sur le tournage, tornades, chaleurs caniculaires, pannes de R2D2 ou blessure d' Anthony Daniels font plonger le moral du réalisateur. Et l'équipe du film se demande de plus en plus ce qu'elle fait là : des costumes ridicules, un jargon technique de l'espace qui sonne faux, un réalisateur qui ne parle presque à personne.. Lorsque le tournage éprouvant arrive enfin à terme, Lucas craque lorsqu'il découvre qu' ILM a jeté l'argent par les fenêtre en dépensant des fortunes pour des prises qui s'avèreront inexploitables. Il termine à l'hôpital. Ce passage au calme sera salvateur : une fois sorti, Lucas pousse ses équipes d'effets spéciaux, qui abattent en 6 mois un travail qui aurait normalement pris un an à réaliser. Les techniques mises au point par ILM sont révolutionnaires, et permettent de mettre au point des images jamais vues, comme ces scènes de bataille spatiale autour de l' ÉtoileUn Nouvel Espoir (le titre officiel de cet épisode IV), c'est la musique, inoubliable, de John Williams, le compositeur que Spielberg a chaudement recommandé à Lucas. Enregistrée en 12 jours seulement, la bande originale dépasse de loin toutes les espérances du réalisateur. D'abord dubitative, la Fox prend conscience, à quelques semaines de la sortie du film, qu'elle a de l'or entre les mains. Le 25 , c'est un raz-de-ée qui s'abat sur l'Amérique : Noire qui marqueront toute une génération. Pourtant, de l'avis de tous, ce qui a donné une dimension aussi mythique à Star Wars écrasera le box office (plus de 300 millions de dollars de recettes rien qu'aux États-Unis) et obtiendra 10 nominations à l'Oscar, dont 7 statuettes remportées.
Quant à la qualité du film, la question ne se pose quasiment pas, tant Un Nouvel Espoir a posé de nouvelles bases pour le cinéma de genre. Si le casting fait correctement son travail, sans briller (à l'exception d' Harrison Ford), et que le scénario n'est pas toujours complètement fluide, le tout est rattrapé par les effets visuels et la musique, propulsée immédiatement comme élément à part entière de la culture populaire. Portée à bout de bras par son créateur, la saga Star Wars commence en fanfare. C'est la première pierre posée d'un mythe qui fera rêver 3 générations de spectateurs.
Titre Original: STAR WARS : EPISODE IV - A NEW HOPE
Réalisé par: George Lucas
Sortie le: 19 octobre 1977
Distribué par: -
Catégories : Critiques Cinéma
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