Hélène, jouée par Julie Depardieu, revenue d'Auschwitz en 1945 n'a de cesse de retrouver Lili, l'amie qui l'a sauvée dans le camp.
Ce n'est qu'en 1962 qu'Hélène retrouve Lili et Rose qu'elle croyait morte, à Berck sur mer pour passer quelques jours ensemble.
Chacune à sa manière va exorciser le mal qui la ronge et l'empêche d'être complétement heureuse.
Parfois un titre de film ne reflète pas son contenu. Ici, c'est exactement l'inverse. Jamais titre n'aura été aussi évocateur ni aussi réaliste de ce que peuvent avoir vécu les déportés dans l' " après ", thème assez peu abordé.
Julie Depardieu à qui on peut reprocher sa typologie d'écorchée, gauche et timide n'en est pas moins excellente dans ce genre de rôle et ici, elle se surpasse. Pourquoi toujours demander aux comédiens de faire " autre chose " ?
Dans ce rôle de rescapée, maladroite mais sincère jusqu'au bout, c'est elle la meneuse... Johanna Ter Steege pour Lili est la femme qui annonce les années 70. Et Rose pas guérie et finalement la plus fragile, qui aurait tout pour être heureuse est jouée par Suzanne Clément qui n'a rien à prouver et qui est excellente aussi.
Ce film pour moi est une réussite en tout : la reconstitution de l'après-guerre puis de l'année 62, la légèreté de l'ambiance imprimée à l'ensemble pour un sujet aussi sensible, et pourtant parsemée subtilement de réalités sur les camps, la modernité incarnée par Lili, les couleurs chaudes et lumineuses, le côté kitsch des figurants, l'alternance des petites tensions et de l'humour ou de la musique - le twist sur la plage -
Le tout laisse un goût à l'image du titre " À la vie "