Genre: science-fiction
Année: 1973
Durée: 1h26
L'histoire : Sur la Terre dominée par des singes, Caesar, pacifique, doit affronter le général gorille Aldo. Mais une autre menace fait son apparition : des mutants commandés par le gouverneur Kolp.
La critique :
Après un quatrième épisode plutôt éloquent, la saga La Planète des Singes touche à sa conclusion finale. Bienvenue dans La Bataille de la Planète des Singes ! Une franchise à la fois attachante et inégale. Certes, les deux derniers épisodes en date (Les Evadés de la Planète des Singes et La Conquête de la Planète des Singes) ont permis à la saga plutôt moribonde de retrouver sa fougue du passé. Néanmoins, le premier film, réalisé par Franklin J. Schaffner en 1968, reste toujours inégalé.
Après La Conquête de la planète des singes, J. Lee Thompson reprend à nouveau les inimitiés. Fidèle à son style et plutôt porté sur le cinéma d'action (Les Canons de Navarone, Les Nerfs à Vif, Le Justicier de Minuit, Le Temple d'Or), J. Lee Thompson doit à nouveau composer avec un budget limité.
A l'instar des précédents épisodes, La Bataille de la Planète des Singes, sorti en 1973, s'apparente à une série B d'action, d'aventure et de science-fiction. La distribution du film réunit Roddy McDowall, Claude Akins, Natalie Trundy, Severn Darden, Lew Ayres, John Huston, Austin Stoker et Paul Williams. A l'origine, le chapitre précédent devait déjà signer la fin de la saga.
Mais le public répond toujours présent dans les salles obscures. Le but de ce cinquième et dernier épisode est de lancer une nouvelle série télévisée. A la base, le scénario écrit par Paul Dehn est plutôt ambitieux. Cette fois-ci, le film doit se focaliser sur la guerre entre les hommes et les singes. La saga doit donc se clore en beauté et de façon apocalyptique.
Hélas, très vite et faute de budget, J. Lee Thompson doit composer avec les moyens du bord. Mais j'y reviendrai... Attention, SPOILERS ! Plus de vingt-sept ans ont passé depuis le soulèvement des singes orchestré par César. Ce dernier gouverne maintenant son village de la façon la plus juste possible, humains et singes cohabitant paisiblement, les singes occupant toutefois les plus hautes fonctions.
Mais cet équilibre est malmené par le général Aldo, un gorille belliqueux vouant une profonde aversion à l'égard des hommes. D'autre part, César doit bientôt faire face à une colonie d'humains habitant dans les ruines de San Francisco. Ces derniers, placés sous les ordres de l'impitoyable gouverneur Kolp, projettent en effet d'attaquer le village de César.
Comme l'indique le synopsis, l'action de La bataille de la planète des singes se déroule presque trente ans après les événements du dernier chapitre. D'ailleurs, ce cinquième opus commence par un rappel rapide et laconique des précédents épisodes. Dans La Conquête de la Planète des Singes, c'était un César impérial, omnipotent et déterminé qui s'insurgeait contre la folie des hommes.
Etrangement, le chef despotique s'est transfiguré en leader pacifique. Mieux encore, singes et humains cohabitent ensemble. Autrement dit, dès ses vingt premières minutes, le film a déjà gâché l'essentiel de son potentiel. Ici, point de guerre et de belligérance entre les hommes et les singes. Un parti pris incompréhensible qui casse totalement la dynamique et la logique même de la série.
A partir de là, J. Lee Thompson fait ce qu'il peut pour sauver un scénario abscon et amphigourique. Pire encore, ce cinquième chapitre est dénué de toute revendication politique. Avec Le secret de la planète des Singes, ce cinquième opus est probablement le volet le plus fastidieux de la saga. Toutefois, J. Lee Thompson a au moins le mérite de ne pas se confire dans des rebondissement ridicules.
Sur la forme, La Bataille de la planète des Singes ressemble à un gros film d'action, assez laborieux dans sa première partie. Cependant, le film propose encore quelques séquences solidement troussées. Seule la bataille finale, évidemment attendue au tournant, déçoit. En l'occurrence, cette bataille finale oppose une trentaine de protagonistes, tout au plus. Encore une fois, le manque de budget se fait furieusement sentir. Certes, les acteurs tirent leur épingle du jeu.
Mention spéciale à Roddy McDowall et à Paul Williams. Certes, ce dernier volet n'est pas aussi catastrophique que Le Secret de la planète des Singes. Néanmoins, il était temps que la saga s'arrête. Chronique courte aujourd'hui, mais sincèrement, je ne vois pas quoi dire de plus sur ce film.
Note : 08/20
Alice In Oliver