Réalisateur : Steve Martino
Acteurs : avec les voix de : Noah Schnapp, Bill Melendez, Francesca Capaldi,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Animation, Famille, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h28min.
Synopsis :
Snoopy, Charlie Brown, Lucy, Linus et le reste du gang bien aimé des « Peanuts » font leurs débuts sur grand écran, comme vous ne les avez jamais vus auparavant, en 3D ! Charlie Brown, le loser le plus adorable qui soit, se lance dans une aventure héroïque, tandis que son plus fidèle compagnon, Snoopy, s’élance dans les airs à la poursuite de son ennemi juré le Baron Rouge.
D’après l’imagination de Charles M. Schulz et par les créateurs de L’Age de Glace, Snoopy et les Peanuts - Le Film démontrera que tout loser connaîtra également son heure de gloire.
Critique :
#SnoopyetlesPeanuts ou une charmante et singulière ode à la tolérance et à l'imagination aussi touchante que drôle et fantaisiste— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) December 14, 2015
Blue Sky ou le studio d'animation dont on ne cesse de répéter qu'il a tout pour devenir l'un des plus grands faiseurs de rêves de l'animation made in Hollywood.
Force est d'admettre pourtant que de relayer cette affirmation relève de la pure insulte assénée à un studio qui n'a strictement plus rien, ou presque, à prouver depuis bien longtemps.
Si il est vrai qu'artistiquement parlant, ceux-ci ont pas mal de retard face à leurs ainés de chez Dreamworks et Pixar, financièrement et niveau côte populaire en revanche, elle les taquine joyeusement avec la faculté constante qu'ils ont depuis dix ans à produire beaucoup pour pas cher des péloches animées de qualité, s'assurant toujours ainsi de combler ses espérances et exigences commerciales.
Succès répétés qui s'explique certainement d'ailleurs par son soin si particulier à soigner ses franchises, plutôt que de faire comme tout le monde en balançant sans regarder - à chaque vacances scolaires -, des suites pâles et bâclées faisant amèrement regretter l'aura génial et inventive de leurs concepts originaux (Dreamworks les aligne à la pelle, Shrek, Kung-Fu Panda, Madagascar,...).
Mais là ou la concurrence commence à sérieusement musclé son jeu (Dragons et sa suite, Les Cinq Légendes et Les Croods chez Dreamworks, Pixar revenu d'entre les morts avec Vice-Versa, L’Étrange Pouvoir de Norman et le futur Boxtrolls chez Laïka), Blue Sky se devait de franchement s'activer pour se détacher de l'étiquette peu flatteuse de " simple racoleur de mioches " que la critique bien pensante lui a collé sur le derrière, et qu'il est difficile de contredire quand on pense à la franchise excellente mais étirée de L'Age de Glace, et son humour certes débridé mais très (trop) enfantin.
Après un sympathique Rio 2 et en attendant L'Age de Glace 5 - en salles cet été -, Blue Sky nous revient donc en cette fin d'année avec une adaptation du légendaire comic strip de Charles M. Schultz, Snoopy et les Peanuts - Le Film ou les mésaventures du jeune Charlie Brown et de son fidèle toutou rêveur, Snoopy.
Initié par Craig Schultz - fils du créateur -, et aux fausses allures de revival sur grand écran franchisable en puissance, le nouveau film du talentueux Steve Martino (L'Age de Glace 4 mais surtout Horton) s'avère surtout l'une des plus belles envolées animées de l'année, au même titre que les excellents Les Nouveaux Héros, Shaun le Mouton mais surtout le chef d’œuvre Vice-Versa; une vraie bulle d'air frais aussi émouvante qu'elle est chouette à mirer.
Visuellement culotté mais surtout impressionnant (une animation CGI 3D minimaliste contrée par de vraies trouvailles esthétiques purement bande dessinée comme tout droit sorti de la plume de Schultz), porté par des parti-pris techniques renforçant pleinement sa singularité, jonglant entre humour et fantaisie avec une habileté remarquable; Snoopy et les Peanuts est comme une peinture de l'enfance hors du temps (que ce soit avec son cadre " banlieue chic " de l'Amérique profonde savoureusement rétro ou ses jeunes héros à l'imaginaire non-pollué par la technologie contemporaine, ou encore l'absence physique d'adultes), une ode à la tolérance et à l'imagination passionnante qui ne peut que toucher en plein cœur son spectateur.
En revanche, le film s'avère bien plus fragile - tout comme l'innocence de chaque enfant - dans sa narration, nettement moins cohérente, ressemblant à un enchainement de saynètes coincées entre le quotidien émouvant - et plein de galères - de Charlie Brown et les trips de Snoopy (les scènes les plus renversantes, magnifié par une 3D au poil), le tout rythmé de manière un poil bancal malgré une durée limitée (on ne dépasse pas les 1h25) et une volonté louable d'aller constamment à l'essentiel - les enjeux dramatiques sont très vite énoncés.
Mais c'est décemment dans son imperfection , volontaire (visuellement tout du moins) et sincère, couplé à un vrai désir de respecter au maximum le matériau original - très, très mainstream -, que le film de Steve Martino parvient finalement à faire le plus mouche, tant le charme indéniable qu'il dégage en fait un de ses moments de cinéma idéal pour les fêtes de fin d'année, bande originale entrainante à la clé.
Alors, entre deux hits à oscars (The Big Short, Joy et dans une moindre mesure Au Cœur de l'Océan), et un blockbuster dont il sera très difficile de passer à côté (Le Réveil de la Force), vous savez quoi faire pour divertir vos petites têtes blondes dans des salles obscures qui ne le seront plus vraiment sous la houlette de cette charmante et universelle amitié.
Jonathan Chevrier