Pourquoi voir Les Banlieusards ?
Après Gremlins qui restera son grand succès, Joe Dante s’intéresse à la vie dans la banlieue américaine.
Joe Dante est un réalisateur qui a compté à Hollywood, mais dans la ville du cinéma il ne faut pas déborder du moule, le réalisateur du New Jersey n'est pas du tout formaté, déjà avec Gremlins le bras de fer entre lui et la Warner Bros fut acharné, Dante avait une idée bien précise de ce que devait être Gremlins, soutenu par Spielberg il réussit à imposer sa vision du film, à la sortie du film Gremlins est rapidement un immense succès populaire, tout le monde s'arrache les peluches de Gizmo et Dante devient un réalisateur convoité.
Joe Dante est un réalisateur sous-estimé car il a travaillé dans l'ombre de son mentor Steven Spielberg, lui qui a prit sous son aile Dante après Hurlements et par la suite lui proposa le scénario de Gremlins.
Dante ne cache pas son gout pour la science fiction et l'horreur, il mêle également avec brio la comédie et l'horreur, ce cocktail fut rapidement sa marque de fabrique.
Deux ans après L'Aventure Intérieure, le cinéaste décide de réaliser une comédie horrifique, Les Banlieusards, Joe Dante plante son film en plein milieu du quartier de Mayfield Place, une banlieue américaine classique.
Ce n'est certainement pas du au hasard que Joe Dante place la banlieue en toile de fond, comme Spielberg il a réalise des films pour toute la famille mais il se montre beaucoup plus subversif que son aîné, remettant en cause certaines valeurs comme l'importance de la famille avec Gremlins, la guerre et l'armée avec Small Soldiers ou encore le conformisme avec Les Banlieusards.
La famille, l'armée, la vie quotidienne sont des thèmes propre à l'American Way Of Life, ce mode de vie typiquement américain qui prône la liberté et la recherche du bonheur, une éthique patriotique américaine pour la population pour qui la famille est des plus importante et ou les soldats sont les défenseurs de la liberté, c'est après la Seconde Guerre Mondiale que le mode de vie aux États-Unis a commencé à évoluer, 1947 débute la Guerre Froide, raison de plus pour les américains de se ruer vers ces banlieues tranquilles où tout le monde se connaît et où les gens sont amicaux et sociables.
Un havre de tranquillité, de sécurité et de conformisme, chaque maisons se ressemblent, tout le monde à la même pelouse verte et tondue, un conformisme que le réalisateur dénonce dans son film, non pas de manière frontal mais au contraire tout en subtilité.
Avec Les Banlieusards il signe un long métrage mais également une étude comportemental, dès que quelque chose change dans ces quartiers tout le monde est inquiet, c'est le cas pour Les Banlieusards.
Dans un petit quartier de neuf maisons, des nouveaux voisins ont emménagés dans la maison voisine de Ray Peterson (Tom Hanks), aucun habitant du quartier n'a vu les nouveaux voisins, la maison semble être à l'abandon et contraste fortement avec les autres du quartier, déjà fortement intrigué par les nouveaux venus, les voisins commencent s'espionner et à enquêter quant ils commencent à entendre des bruits étranges provenant du sous-sol des mystérieux voisins, l'inquiétude viendra lorsque l'un des voisins disparaît, tous les regards se tournent vers les nouveaux arrivants, mais sont ils responsable de sa disparition ?
Devant la caméra de Joe Dante la vie de banlieue devient une fresque sociologique, le réalisateur a eut la brillante idée de commencer son film en commencent de la vue de la Terre puis zoom de plus en plus pour arriver sur ce petit quartier qui finit en cul-de-sac, ce zoom provoque chez le spectateur une espèce d'impression de huit clos, comme si rien ne pouvait rentrer ni sortir du quartier de Mayfield Place, un quartier coupé de tout qui est un environnement propice au mystère et à la suspicion.
Joe Dante oblige l’atmosphère horrifique n'est jamais bien loin, elle va progressivement monter et va petit à petit plonger le quartier et ses habitants dans la folie.
Dans Les Banlieusards les personnages sont haut en couleur, en commençant par le plus proche des voisins des mystérieux nouveaux habitants Ray Peterson, interprété par Tom Hanks, c'est un père de famille tout à fait respectable, un véritable cartésien qui ne voit dans les nouveaux voisins que des gens qui veulent juste vivre tranquillement.
Mais il va être entraîné dans la psychose par ses autres voisins à commencer par son voisin Art Weingartner (Rick Ducommun), il est persuadé que les Klopek (les mystérieux voisins) sont le mal en personne, ils sont rejoint par Mark Rumsfield, un gentil dingue militaire équipé comme Rambo, un rôle brillamment interprété par Bruce Dern, il apporte tout ce qui faut de folie pour captiver le spectateur, ce trio compose l'histoire principal, les seconds rôles sont également de qualité, on retrouve Carrie Fisher qui joue Carol la femme de Peterson, Wendy Schaal qui incarne Bonnie la femme de Rumsfield une bimbo un peu nunuche.
Citons également le personnage de Ricky Butler interprété par Corey Feldman, un ado qui observe avec délectation la vie des habitants de son quartier.
Pour incarner les mystérieux Klopek, Joe Dante a fait appel à un casting aux têtes inquiétantes, le docteur Werner Klopek campé par Henry Gibson, l'oncle Reuben Klopek et Hans Klopek incarnés respectivement par Brother Theodore et Courtney Gains.
Dantes rend les Klopek le plus inquiétant possible pour définitivement persuader Ray que ses voisins sont des psychopathes, Tom Hanks est à l’époque est célèbre pour ses rôles de gentil naïf, Dante joue sur le coté familial de l'acteur pour conforter le spectateur mais le réalisateur va petit à petit transformer Tom Hanks en personnage paranoïaque et obséder par ses voisins, au début du film le spectateur est en confiance puis finit par être déstabilisé.
Avec Les Banlieusards, Joe Dante réalise une comédie à l'humour corrosif ou les adultes sont immatures et se défient comme des enfants, Dante nous offre une comédie très axé sur le comportement de chacun, un récit intemporel qui lui permet de dire au monde son amour de ces banlieues où le conformisme est roi et où la différence est synonyme de méfiance.
Un classique oublié
Synopsis :
Ray Peterson un habitant d'un quartier tranquille devient peu à peu persuadé que ses nouveaux voisins sont de dangereux individus.
Les habitants du quartier espionnent leurs nouveaux voisins pour savoir qui ils sont.
Anecdotes :
Le film est sorti le 17 février 1989 aux États-Unis.
Le film a été entièrement tourné dans les Studios Universal (Colonial Street, Backlot, Universal Studios).
Darla est née en 1975 et est décédée en 1992 à l'âge de 17 ans.
Le scénario est signé Dana Olsen.
Le film a rapporté plus de 37 000 000 $ aux États-Unis.