Le réalisateur de l'excellent "Le nom des Gens" (2010) et après "Télé Gaucho" (2012), revient avec une autre comédie qui se distingue de ses précédents par l'absence de message politique et par un côté doux-amer plus présent, un comique moins probant. Adapté du roman "The terrible Privacy of Maxwell Sim" (2010) de Jonathan Coe , co-scénarisé par le réalisateur avec Baya Kasmi (déjà à l'origine de "Le nom des Gens") on pense vite au film "Monsieur Schmidt" (2002) de Alexander Payne, soit un homme d'un certain âge qui part en vadrouille pour se retrouver. À la différence près que Jean-Pierre Bacri interprète un cinquantenaire dont la dépression a suivi sa rupture avec sa femme et la perte de son travail. La vraie bonne idée du film est de ne pas tomber dans la cliché habituel du dépressif qui se morfond et s'apitoie sur lui-même avec son lot de larmes, mouchoirs, robe de chambre, se cloitrer dans sa chambre... etc...
Non, monsieur Sim est au contraire un dépressif optimiste et courageux qui tente de s'en sortir justement en allant vers les autres, en parlant dès qu'il le peut et ce, même à son GPS "Emmanuelle" ! Pour une fois Bacri ne joue pas les bougons mais plutôt un homme qui veut être heureux et qui cherche la vie sociable et les joies simples qui mènent au bonheur.S'en suit donc un périple où il croise plusieurs autres personnages plus ou moins bienveillants, avec qui il crée un lien avec une approche aussi franche que naïve. Par contre on constate très vite que les bienveillants sont interprétés par des stars ou vedettes (Venantino Venantini, Carole Franck, Mathieu Amalric, Valeria Golino, Vimala Pons, Linh-Dan Pham...) tandis que ceux qui sont les plus détachés, les moisn aimables sont interprétés par dse acteurs inconnus... Le scénario mêle aussi des flash-backs nostalgiques qui amènent notre personnage principal à apprendre plus sur lui-même mais aussi à en savoir plus sur sa famille. Il s'agit donc d'un road-trip thérapeutique, une chronique sociale où un homme simple et solitaire tente de s'en sortir par ses propres moyens et qui cherche avant tout à vivre heureux avec ses semblables. Les acteurs sont excellents (dont aussi Félix Moati et Vincent Lacoste) et les décors apportent un plus non négligeable avec un vrai parallèle avec le destin tragique de Donald Crowhurst... La solitude de Sim dans les étendues enneigées faisant écho à l'océan de Crowhurst. Malheureusement le rythme est trop décousu et les 102 minutes en paraissent 20 de plus, et le récit s'éparpille sans doute un peu trop (notamment le passé paternel). Un bon film, sympathique mais un peu déçu par ce qui reste un puzzle trop éparpillé.