[CRITIQUE SÉRIES] : DAREDEVIL : La justice est aveugle mais elle rend les coups

[CRITIQUE SÉRIES] : DAREDEVIL : La justice est aveugle mais elle rend les coups
Entre Daredevil et Hollywood, tout avait débuté comme une douloureuse histoire d'amour faite de trahisons et de déceptions, la faute à une adaptation cinématographique tellement manquée et conspuée qu'on lui a très vite vissé sur le haut du crane le bonnet d'âne du pire film de super-héros jamais réalisé. Quelques années plus tard et un passage de droits entre la Fox et Marvel Studio, le héros de Hell's Kitchen a finalement pu jouir d'une renaissance des plus improbable par le biais d'un contrat inédit et férocement prometteur entre la firme aux comics et le réseau Netflix, posant la base d'un projet télévisuel ambitieux contenant quatre séries indépendantes (Jessica Jones, Iron Fist et Luke Cage) et une mini-série événement ou tous les héros se rassembleront et uniront leur force (The Defenders). Si succès il y avait avec la première salve d'épisodes de Daredevil, Marvel pouvait se targuer de détenir un canevas tout aussi important que celui d'Avengers sur le grand écran. Dans le cas échéant, elle aurait rangé au placard un personnage aimé du public mais visiblement trop complexe et réaliste pour s'attarder à mettre en image son incroyable histoire.
Fort heureusement pour les spectateurs avertis que nous sommes, la première saison a non seulement rencontré aussi bien les critiques que son public, mais elle a surtout permit à l'univers Marvel de lutter sur le même terrain que celui tant admiré du DC universe, à savoir des héros confrontés à un monde plus sombre, mature et définitivement plus réaliste.
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Et quel personnage correspond le mieux à ses caractéristiques dans l'écurie Marvel que Matt Murdock, avocat respecté de New-York qui œuvre pour le bien dans son quartier gangrené par la criminalité de Hell's Kitchen. Devenu aveugle à la suite d'un accident lorsqu'il avait neuf ans, il a développé avec le temps des capacités reposant entièrement sur ses autres sens bien plus affûté que chez le commun des mortels. Bien décidé à faire régner la justice et protéger la communauté, il combat le crime le jour en qualité d'homme de loi aux côtés de son ami Foggy Nelson, et la nuit venue sous le masque d'un héros connu sous le nom de Daredevil.
Beaucoup plus en marge et terre-à-terre que ses petits camarades Iron Man et Spider-Man, Murdock est un héros noble et courageux aux problèmes plus réalistes et douloureux, son combat contre la criminalité qui gangrène Hell's Kitchen le fait côtoyer des ennemis du quotidien, entre gangsters et petites frappes qui terrifient les honnêtes citoyens. Un homme normal sans aucun super pouvoir (et donc vulnérable) qui fait de son handicap une force et qui traque des hommes normaux - ou presque - dans un monde ou aucune cruauté n'est épargnée.
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Car dans son conflit contre le crime et surtout contre son ennemi juré, Wilson Fisk aka Le Caïd, personne n'est à l'abri de la souffrance ni même de la mort, et les conséquences dramatiques ne sont jamais loin. Cette sensation prenante de naviguer à une allure de croisière dans les eaux troubles et cruelles de l'âme humaine, les treize premiers épisodes en fait sa force majeure, constituant la plus grande partie de son intrigue sur la rivalité sans merci qui oppose Matt Murdock et Wilson Fisk, un affrontement haut en couleurs au sein duquel le showrunner Steven S. DeKnight (Spartacus), se joue subtilement de la moralité et n'hésite pas à inverser les rôles, allant même plus loin que la simple confrontation entre le Bien et le Mal. Plus Matt se rapproche de la vérité et met un visage sur la menace qu'il veut abattre, plus celle-ci devient difficile à atteindre et démontre sa dangerosité.
Sans concession, d'une profondeur et d'une noirceur étonnante tout en étant porté par une prestation absolument remarquable de son duo vedette, Charlie « Daredevil » Cox et Vincent « Le Caïd » d'Onofrio, Daredevil version télé en impose sous tous les plans et profite idéalement de son terrain de jeu chez Netflix pour pleinement raconter son histoire si particulière.
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Peu de temps après sa diffusion sur son réseau, Netflix a annoncé la mise en chantier d'une saison 2 actuellement en tournage, qui verra – entre autres – les arrivées de deux autres personnages majeurs du Marvelverse et habitués des aventures du justicier aveugle : Elektra et le Punisher.
De quoi laisser présager un avenir des plus radieux à un show presque indispensable qui a tout pour incarner le nouveau modèle à suivre pour toutes les retranscriptions ambitieuses sur petit écran, des aventures de nos chers super-héros.
Jonathan Chevrier
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