Nouveau long-métrage des studios Blue Sky, Steve Martino, déjà à la co-réalisation de « Horton » et « L’âge de glace, la dérive des continents », nous livre « Snoopy et les Peanuts, le film ». Noah Schnapp et Bill Melendez prêtent leurs voix aux personnages principaux. Craig Schulz, Bryan Schulz et Cornelius Uliano signent le scénario du long-métrage, d’après les personnages créés par Charles M. Schulz. « Snoopy et les Peanuts, le film » sortira dans nos salles françaises le 23 décembre 2015.
Synopsis : Charlie Brown, le loser le plus adorable qui soit, se lance dans une aventure héroïque, tandis que son plus fidèle compagnon, Snoopy, s’élance dans les airs à la poursuite de son ennemi juré le Baron Rouge.
Nouvelle adaptation du célèbre comic-strip, « Snoopy et les Peanuts, le film » est un long-métrage d’animation aux bonnes idées, tirées (beaucoup trop) en longueurs. Derrière cette production cinématographique, mal calibrée, se cache, en réalité, une série de luxe aux potentielles énormes, tant elle est composée de petits sketchs. Là se trouve le plus gros soucis de « Snoopy et les Peanuts, le film ». Toutes les dix minutes, on change de lieux, d’enjeux, de gags … Afin d’en trouver d’autres dans les dix autres minutes qui vont suivre. Avec ce procédé, le long-métrage, qui ne dure pourtant que une heure et vingt-huit minutes, offre l’impression d’être énormément plus long. Alors oui, les plus petits y trouveront des messages de courage et de camaraderies, qui se trouvent être de bon ton, mais cela n’empêche pas l’ensemble d’être une niaiserie totale. On s’amuse sur le coup, sourit tout au plus, avant d’oublier le moindre détail de ce scénario sans âme et bien trop facile.
Dans le rôle principal, on retrouve Charlie Brown et Snoopy, où chacun possède son arc narratif, bien distinct. Celui de Charlie Brown est tout simplement la quête amoureuse et le problème de devenir un gagnant, plutôt qu’un perdant. Si le personnage reste très touchant, il n’en est pas pour autant moins benêt. On suit ses péripéties avec un léger sourire en coin, qui disparaîtra très vite, à la vue des trop nombreux rebondissements. Quant à Snoopy, son histoire se centre sur celle d’un rêve où il doit sauver sa dulcinée du terrible Baron Rouge. Si ces séquences représentent un air frais dans la quête, banale, de Charlie Brown, elle est trop tirée en longueur. Le personnage est assez réussi, dans le sens où il use de tous les codes et artefacts du cinéma muet, rendant le personnage irrésistible. Le reste des personnages ne représente que des faire-valoir, sans consistance pour Charlie Brown et Snoopy, amenant un manque d’un esprit concrètement plus familial.
Le seul atout, que l’on ne peut nier à « Snoopy et les Peanuts, le film », est son incroyable beauté. Avec un coup de modernité très cartoonesque dans l’esthétisme, le long-métrage se révèle miraculeusement joli. L’ensemble est riche en détails et caractéristiques qui constituent l’essence même de cette production, qui reste sûrement la plus réussie des studios Blue Sky sur ce point. De même, la réalisation de Steve Martino est très fluide dans ses mouvements de caméra, et les cadres parfaitement pensés pour les différentes blagues. En soit, même si elle ne reste qu’efficace, sans véritable fulgurance et véritable trait artistique, elle offre un bel écrin à l’ensemble, d’une efficacité redoutable. La bande-originale de Christophe Beck, peut-être trop pop par moment, accompagne la narration simplement, sans jamais s’emporter dans des airs trop pompeux. En réalité, il ne manque qu’un réel regard artistique de Steve Martino sur cet univers et ces personnages pour amener « Snoopy et les Peanuts, le film » au-delà d’une simple production formatée.
« Snoopy et les Peanuts, le film » est un long-métrage d’animation trop simpliste pour conquérir pleinement. Néanmoins, la bonne humeur qui s’en dégage pourront satisfaire les plus petits et les inconditionnels du célèbre duo. L’animation et l’aspect esthétique restent les valeurs sûres de cette production.
Snoopy et les Peanuts, le film. De Steve Martino. Avec les voix originales de Noah Schnapp, Bill Melendez, Francesca Capaldi, Rebecca Bloom, Kristin Chenoweth, Alexander Garfin, …
Sortie le 23 décembre 2015.