Genre : science-fiction
Année : 1959
Durée : 1h10
L'histoire : Une fusée décolle avec un équipage audacieux de quatre astronautes, O'Banion, Iris Ryan, Le Professeur Gettell et le Sergent Sammy Jacobs. Ils sont les premiers hommes dans la course scientifique entre les nations à tenter de se poser sur Mars, voyagent à des millions de kilomètres dans l'espace pour une planète encore inconnue. Mais l'équipe de contrôle sur Terre ne reçoit plus aucune réponse à leurs messages.
La critique :
Le nom d'Ib Melchior ne doit pas vous évoquer grand-chose. Pourtant, le réalisateur et scénariste d'origine danoise, décédé par ailleurs en 2015 à l'âge de 97 ans, s'est surtout spécialisé dans l'écriture de séries B fantastiques et de science-fiction. On lui doit notamment Reptilicus : le monstre des mers, Robinson Crusoe On Mars, La Planète des Vampires et La Course à la mort de l'An 2000.
La Planète Rouge (aka The Angry Red Planet) constitue son tout premier film derrière la caméra. Le long-métrage sort en 1959 dans une période d'échauffourées et de Guerre Froide entre la Russie et les Etats-Unis. Le monde entier est terrorisé à l'idée d'une nouvelle guerre nucléaire. Quant aux Américains, ils vivent dans l'angoisse d'une invasion communiste. Peur clairement exprimée dans La Planète Rouge, une série B de SF typique de son époque.
La planète Mars a toujours passionné le noble Septième Art. Dès 1950, Kurt Neumann réalise Vingt-quatre heures chez les Martiens. Viennent également s'ajouter Expédition Mars (Lesley Selander, 1951), Les envahisseurs de la planète rouge (William Cameron Menzies, 1953), La guerre des mondes (Byron Haskins, 1953), La Conquête de l'espace (Byron Haskins, 1954), World without end (Edward Bernds, 1956), ou encore L'horreur venue d'au-delà de l'espace (Edward L. Cahn, 1958).
Autrement dit, les Martiens sont hostiles. Leurs intentions sont bellicistes. Ils veulent nous envahir, nous annihiler et nous détruire. Tel est le message à peine déguisé de toutes ces productions de seconde zone. The Angry Red Planet n'échappe pas à la règle.
La distribution du film ne réunit pas des acteurs très connus : Gerald Mohr, Naura Hayden, Les Traymayne, Jack Kruschen et Paul Hahn. En l'occurrence, le scénario de La Planète Rouge (à ne pas confondre avec le film quasi homonyme sorti en 2000) est de facture classique et plutôt laconique. Attention, SPOILERS ! Une fusée américaine décolle avec un équipage audacieux de quatre astronautes, O'Banion, Iris Ryan, Le Professeur Gettell et le Sergent Sammy Jacobs.
Ils sont les premiers hommes dans la course scientifique entre les nations à tenter de se poser sur Mars, voyagent à des millions de kilomètres dans l'espace pour une planète encore inconnue. Mais l'équipe de contrôle sur Terre ne reçoit plus aucune réponse à leurs messages.
The Angry Red Planet un film prophétique ? A l'époque, le cinéma s'ébaudit et fantasme sur ce futur voyage spatial. Aujourd'hui, la fiction devient une réalité. Dans les années 1950, Mars est le sujet de toutes les peurs et paranoias sous-jacentes. Au même moment, des témoins aperçoivent des soucoupes volantes dans notre atmosphère terrienne. Certains évoquent l'existence d'une zone 51 aux Etats-Unis, endroit dans lequel de nombreux OVNI (objets volants non identifiés) sont repérés.
D'autres personnes prétendent carrément avoir été kidnappées et même opérées par d'affreux petits hommes verts. Toutes ces peurs archaïques et symboliques apparaissent évidemment dans un contexte de Guerre Froide et de fin du monde. La planète rouge, qui porte le nom du Dieu de la Guerre dans la mythologie grecque, a toujours fasciné les hommes.
Dans The Angry Red Planet, il n'est nullement question d'une invasion communiste... pardon... d'une invasion martienne. Grand amateur de séries B, Ib Melchior propulse carrément son modeste équipage (seulement trois hommes et une femme pour un si long voyage ???) sur la planète rouge. En outre, le réalisateur s'attarde assez peu sur le périple spatial, qui se déroule sans ambages.
Le cinéaste va directement à l'essentiel. Le scénario du film expose rapidement les faits. Au moins, le long-métrage nous épargne de longues discussions oiseuses et amphigouriques. Dès les premières minutes, The Angry Red Planet a le mérite de présenter les inimitiés. L'astronaute Iris Ryan est à la fois la seule femme et la seule survivante de ce séjour martien.
Cette fois-ci, c'est une belle jeune femme qui est l'héroïne du film. Elle est le digne épigone de Neil Armstrong. Hélas, son voyage se transforme en cauchemar. Iris Ryan devient alors la narratrice du film. Avec ses trois autres comparses, elle débarque sur une planète rougeoyante. Non, Mars n'est pas une planète désertique. Au contraire, sa surface est imprégnée d'une curieuse végétation.
Malheureusement, la faune locale n'est guère avenante. Dans un premier temps, Iris doit se débarrasser d'une plante carnivore aux rotondités et aux tentacules impressionnantes. Ensuite, et c'est aussi le sommet de "nanardise" du film, c'est un monstre immense et protéiforme qui fait son apparition. Comment vous décrire cette créature ? Doté de pattes d'araignée, d'un corps de chauve-souris et de pinces de crabes, l'animal pousse des cris d'orfraie avant d'être aveuglé par les armes de nos scientifiques.
De retour à leur fusée, nos astronautes sont également épiés puis menacés par un martien. Celui-ci leur transmet un message comminatoire pour les Terriens : clairement, nous ne sommes pas les bienvenus sur leur planète ! Certes, The Angry Red Planet a bien souffert du poids des années. Certes, le film est une série B obsolète et d'une grande ingénuité.
Paradoxalement, malgré (encore une fois) sa "nanardise", par ailleurs involontaire, La Planète Rouge possède un charme indicible et particulier. Les amateurs de bisseries et de films de science-fiction des années 1950 devraient logiquement adorer cette petite production bricolée et réalisée avec les moyens du bord.
Côte : Nanar
Alice In Oliver