Star Wars 7 : Le Réveil de la Force (Hégémonie hollywoodienne)

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Genre : science-fiction, space opera
Année : 2015
Durée : 2h16

L'histoire : Plus de trente ans après la bataille d'Endor, la galaxie n'en a pas fini avec la tyrannie et l’oppression. Les membres de la Résistance menés par la générale Leia Organa combattent les nouveaux ennemis de la république, dirigés par le leader suprême Snoke. À ses côtés, le jeune Kylo Ren dirige les troupes du Premier Ordre. Dépassés, les résistants ont besoin de Luke Skywalker, le dernier Jedi. Mais celui-ci se cache depuis bien longtemps. La résistance envoie son meilleur pilote, Poe Dameron, sur Jakku pour récupérer une carte qui les mènera à Luke. Mais l'arrivée de Kylo Ren et ses soldats leur complique la tâche. 

La critique :

Depuis le quatrième chapitre, La Guerre des Etoiles (ou Un Nouvel Espoir), quasiment quarante années (38 pour être exact) se sont écoulées. Au fil des décennies, la saga Star Wars est devenue un véritable produit marketing rassemblant des milliers (des millions ?) de fans et de geek à travers le monde entier. Conscient du phénomène, le réalisateur et producteur George Lucas décide en 1999 de relancer les inimitiés via une prélogie. Le premier épisode, La Menace Fantôme, doit présenter les festivités.
Hélas, ce premier volet déçoit unanimement les fans de la première heure et se réduit à un amas de fonds verts. Cette nouvelle saga en forme de préquelle ne répond pas aux attentes. Hormis le troisième opus, La Revanche des Sith, cette nouvelle trilogie laisse les admirateurs pantois. A l'époque, George Lucas jure qu'on ne l'y reprendra pas.

Non, il n'y aura pas de suite au Retour du Jedi, sixième film de la franchise. Qu'à cela ne tienne, en 2012, la société Walt Disney rachète la compagnie Lucasfilm et annonce déjà une nouvelle trilogie et même la sortie d'un septième volet pour décembre 2015. Certes, un tel investissement représente plusieurs milliards de dollars, mais Disney compte sur le merchandesing et le business qui découleront logiquement de cette troisième trilogie. Une logique mercantile et capitaliste.
Pour cette nouvelle trilogie, George Lucas est relégué au rang de consultant. Plusieurs réalisateurs de prestige seront approchés pour signer ce nouvel épisode, donc Star Wars 7 : Le Réveil de la Force ; notamment Steven Spielberg, Quentin Tarantino, Zack Snyder, Brenda Chapman, Brad Bird ou encore Guillermo del Toro. Sans succès. Tous déclinent poliment l'invitation prétextant d'autres projets en cours.

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Parallèlement, J.J. Abrams a fait ses armes et ses preuves avec Star Trek (2009) et Star Trek Into Darkness (2013). Le cinéaste semble être un choix judicieux pour lancer ce septième opus sous les meilleurs auspices. Quant au scénario du Réveil de la Force, c'est le silence absolu. Oui, le film sera bien la suite du Retour du Jedi. Sans plus. Dès lors, Hollywood, Disney et ses nombreux sponsors opèrent une stratégie marketing omnipotente. Rien ne doit filtrer sur le script et les personnages.
Pis, lors de l'avant-première, les journalistes invités sont sommés de se taire. Aucune critique négative, aucune diatribe ne doit transparaître. Star Wars 7 : Le Réveil de la Force doit absolument remporter le pactole. Le long-métrage ne doit pas être contrarié par les esprits chagrins. Les éventuels contempteurs sont priés de rester dans le silence.

Autrement dit, vous êtes obligés d'aimer et même de louanger ce nouveau Star Wars, bon ou pas, quelle que soit finalement sa qualité. Inutile alors de préciser que l'opération marketing autour du Réveil de la Force devient profondément méprisable. Mais peu importe, la stratégie fonctionne et les fans s'amoncellent dans les salles obscures. Le but de la manoeuvre ? Non seulement battre tous les records d'audimat mais que les fans se précipitent plusieurs fois sur leur siège en évitant bien sûr les acrimonies sur le film. Le Réveil de la Force ne doit pas être chapitré ni gourmandé.
Jamais. Une autre vision de la "Force", celle d'une hégémonie hollywoodienne exercée avec ardeur par la puissante firme Walt Disney. Nouveau chapitre, nouvelles tendances. Ou presque...

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Pour ce septième chapitre, toutes les conditions sont réunies pour attirer non seulement les fans mais aussi un public âgé entre 7 et 77 ans. Au niveau du casting, on retrouve évidemment les anciens. Harrison Ford et Carrie Fisher font évidemment partie de cette nouvelle aventure. Les décennies ont passé. Et les acteurs d'autrefois sont devenus des sexagénaires au visage chenu et décati.
Viennent également s'ajouter les nouvelles stars du grand écran : Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac, Adam Driver, et Domhnall Gleeson. Andy Serkis, Max Von Sydow, Anthony Daniels, Warwick Davis, Simon Pegg et Mark Hamill complètent la distribution. Attention, SPOILERS ! Plus de trente ans après la bataille d'Endor, la galaxie n'en a pas fini avec la tyrannie et l’oppression. Les membres de la Résistance menés par la générale Leia Organa combattent les nouveaux ennemis de la république, dirigés par le leader suprême Snoke.

À ses côtés, le jeune Kylo Ren dirige les troupes du Premier Ordre. Dépassés, les résistants ont besoin de Luke Skywalker, le dernier Jedi. Mais celui-ci se cache depuis bien longtemps. La résistance envoie son meilleur pilote, Poe Dameron, sur Jakku pour récupérer une carte qui les mènera à Luke. Mais l'arrivée de Kylo Ren et ses soldats leur complique la tâche.  
Après notre longue diatribe, il est donc temps d'évaluer ce septième chapitre annonciateur d'une nouvelle trilogie. Alors, que vaut concrètement Le Réveil de la Force ? Sur le fond comme sur la forme, ce septième opus est probablement celui qui ressemble le plus à La Guerre des Etoiles. Le film rompt totalement avec la dialectique politique et souvent sybilline de la prélogie.

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Ici point de complexité ni de conversations oiseuses au profit d'un scénario laconique et quasi enfantin. Sur ce dernier point, Le Réveil de la Force s'apparente à un quasi remake de La Guerre des Etoiles. Le film suit peu ou prou le même schéma narratif, à la seule différence que le jeune héros timoré de Star Wars 4 s'est transmué en figure féminine. Son nom ? Rey.
La jeune femme fougueuse et opiniâtre rencontre par hasard un androïde, BB8, un clone de R2-D2, qui contient lui aussi des plans secrets révélant la cachette de Luke Skywalker. Tiens, tiens... Le scénario du Réveil de la Force est finalement le même que celui de La Guerre des Etoiles. Contre toute attente, la magie opère. Véritable érudit de la caméra, J.J. Abrams contentera non seulement les fans de la première heure mais aussi un public jeune et novice, celui qui n'a pas connu la frénésie des Star Wars de jadis.

C'est aussi la grande "force" (si j'ose dire) de ce septième chapitre, à savoir retrouver ce souffle d'antan, curieusement éludé par George Lucas lors de la dernière trilogie. Plus que jamais, Le Réveil de la Force s'apparente à une film multigénérationnel et donc fédérateur. Un script ingénu, des personnages déjà emblématiques, à l'image de la jolie Daisy Ridley, une succession de rebondissements, des aventures épiques, des batailles spatiales au sein (encore une fois) d'un script qui brille avant tout par sa simplicité. Presque quarante ans après La Guerre des Etoiles, les thématiques sont elles aussi restées identiques. La figure patriarcale ne fait plus autorité.
Elle doit passer le relais à une jeunesse impudente et surtout à des forces plus obscures. Telles sont les failles profondes de Kylo Ren, le nouveau Dark Vador de cette troisième trilogie. Evidemment dans ce déluge d'effets spéciaux et cette multitude d'extraterrestres dolichocéphales, les héros se démènent, courent, se rudoient et emportent avec eux le spectateur qui sera probablement ébaubi par cette nouvelle aventure, il est vrai trépidante. A condition (encore une fois) de fermer les yeux et même les oreilles sur toute la stratégie commerciale et despotique menée par Walt Disney et ses distributeurs. Définitivement non notable donc.

Note : Non notable (pour toutes les raisons évoquées dans la chronique)

sparklehorse2 Alice In Oliver