Notre critique de L'Oracle, qui sortira le 4 janvier en DVD et Blu-ray.
L'Oracle ( The Physician), adapté du roman éponyme de Noah Gordon, est un film de Philipp Stölzl sorti en 2013, qu'il ne faut pas confondre avec le documentaire du même titre sorti cette année, qui traitait d'un immense scandale financier. Ici, pas de crise économique à l'horizon, mais les prémisses de la médecine moderne qu'un jeune chrétien anglais va apprendre auprès du grand Avicenne (Ben Kinsgley, Renaissances) à Ispahan. Parcours d'un jeune ambitieux avec beaucoup de fiction et un peu d'histoire.
Le Barbier de Londres
Au Moyen-Age, le progrès était un peu mis au placard. Ce que l'empire romain avait développé en matière de science et notamment de médecine avait été oublié. Si vous étiez malade, c'était la même chose que pour une petite coupe de cheveux bien dégagée derrière les oreilles : vous deviez aller chez le barbier. Couper les cheveux ou une jambe, quelle différence après tout ? C'est ce joli métier qu'exerce Bader (Stellan Skarsgard, Thor : Le Monde des Ténèbres) à Londres.
Il n'a pas pignon sur rue mais se déplace en roulotte. Avec lui voyage son apprenti, Rob Cole (Tom Payne - attention les yeux mesdames, le jeune homme, découvert dans la série Skins, pourrait bien vous envoûter), un orphelin dont la mère est décédée du " mal du côté " que personne n'a pu soigner. Le jeune homme est aussi un oracle : il peut voir la mort imminente de certains patients. Curieux de tout et assoiffé de savoir, il décide de partir en Perse, où les sciences occupant une place prépondérante, afin d'apprendre à soigner son prochain auprès du Maître Avicenne. Entre conflits religieux et épidémies, Robe Cole parviendra-t-il à devenir un grand médecin ?
L'Oracle : un voyage éblouissant
C'est le choc des cultures pour le protagoniste, qui laisse un Occident encore un peu obscur pour l'Orient. Ispahan est une ville vivante, riche et bruyante qui s'élève au milieu du désert. Des lumières froides de Londres, on passe aux couleurs chaudes et dorées qui ornent les murs de la cité ainsi que les vêtements des riches marchands et du Shah (Olivier Martinez). Le voyage de Rob Cole jusqu'à Ispahan est une véritable collection de belles images : tempêtes de sable, oasis, vues de la ville et nuits étoilées. Un émerveillement permanent. Les costumes sont également très réussis. Tout cela contribue à nous transporter directement dans l'univers du film. Un décrochage avec la réalité que vient encore accentuer la bande son teintée de notes orientales dès le générique d'ouverture.
Un film divertissant et instructif
A Ispahan, l'équilibre est fragile. Si la Madrasa où enseigne le maître Avicenne (ou Ibn Sina) semble être un havre de paix, la cohabitation entre Musulmans et Juifs devient difficile. La religion est particulièrement importante dans l'intrigue de L'Oracle car elle entre en contradiction avec la science. En effet, certaines pratiques sont interdites, comme par exemple disséquer un corps. Acte qui, pourtant, serait assez pratique pour connaître un peu l'emplacement des organes. Toute fresque historique romancée ne serait bien entendu pas complète sans une belle histoire d'amour, contrariée elle aussi, entre notre héros et une ravissante femme déjà mariée, Rebecca (Emma Rigby, pas toujours très à l'aise dans son rôle). Certes, c'est un peu convenu. Mais surtout, c'est trop facile, à l'image de la rencontre entre Rob et Avicenne (au passage, le duo Payne/ Kingsley fonctionne très bien). Malgré les nombreux obstacles présents dans L'Oracle, l'intrigue est lisse, fluide et se démêle avant même de se nouer. Tous les ingrédients sont là pour une grande et ambitieuse épopée et on a juste un film agréable à regarder et très soigné mais qui manque d'un grand coup d'éclat.
L'Oracle est un film que l'on a plaisir à regarder, malgré un manque de tension dramatique. Pour une autre critique, c'est sur rottentomatoes.
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