Joy, critique

Par Fredp @FredMyscreens

A la recherche du sujet toujours le plus creux et propice à des scènes de disputes sans intérêt, voici la nouvelle arnaque de David O’Russell, Joy. Il serait temps de passer un coup de balai.

Et c’est parti pour un troisième film en commun entre Robert De Niro, Bradley Cooper et surtout Jennifer Lawrence et David O’Russell. Ces derniers ne se quittent plus, surtout quand l’actrice hype d’Hollywood doit son oscar au réalisateur et, par amitié, va continuer à travailler avec lui, peu importe le sujet. Et on peut dire que cette fois, O’Russell, réalisateur de Fighter (celui-là encore ça passait) et des insupportables Happiness Therapy et American Bluff s’est surpassé. Car si le pitch nous vend l’histoire d’une femme déterminée à se battre contre sa condition, devant faire avec une famille dysfonctionnelle et des problèmes d’argent pour arriver à s’accomplir, il en sera tout autrement dès que l’on réalisera de quoi il est question en réalité.

Car Joy est finalement l’histoire de la femme qui a inventé le balai magique qui s’essore tout seul et qui s’est vendu par millions au téléachat ! Oui, pour le message féministe, on repassera (zut alors, toutes les expressions liées au ménage risquent d’y passer). Alors effectivement, avec une bonne écriture, on peut arriver à tout, mais ce n’est clairement pas le cas ici tant tout est fait pour que cela reste vide d’un bout à l’autre. C’est simple, le film aurait pu effectivement parler de la condition de la femme ou même tirer clairement vers le second degré avec sarcasme pour passer au dessus de son sujet (ce que l’on aurait pu penser devant les images de soap d’introduction). Mais non, tout est ici très premier degré et ne parle de rien sinon d’une femme et de son entourage énervant.

Car ce qui intéresse ici le réalisateur (et dont le spectateur se fout royalement), c’est évidemment l’histoire de famille qui entoure Joy. Robert De Niro campe le paternel qui débarque et nous entraîne dans une scène de ménage au bout de 2 minutes de film avant de poursuivre par une dispute avec l’ex de l’héroïne en espagnol 5 minutes après, n’échappant donc pas à sa manie d’avoir sans cesse des personnages hystériques qui se gueulent dessus sans raison (heureusement, c’est moins le cas que dans ses films précédents).

Et ainsi tout tournera autour de ces personnages tête à claque pendant plus de deux heures, et en particulier de Jennifer Lawrence qui fait son show. J-Law fait le ménage, J-Law fait de la plomberie, J-Law se coupe les cheveux, J-Law tire avec un fusil à pompe, … L’actrice qui n’a rien à raconter et est clairement trop jeune pour le rôle (la scène de conclusion où tout le monde prend des cheveux blanc et des rides sauf elle est à ce titre à mourir de rire) de cette femme de ménage de luxe et pendant ce temps, le spectateur prend la poussière (si ce n’est la poudre d’escampette) dans la salle.

Alors oui il y a parfois quelques jolies scènes au milieu de nulle part, quelques jolis effets de photographie, mais rien d’inédit et rien de remarquable, d’autant plus que O’Russell assorti le film d’une BO qui ne s’accorde jamais avec les images, comme si il avait juste envie de placer certains titres dans son film, peut importe le message que cela porte. Bref, vous l’aurez compris, il n’y a rien à tirer de Joy sinon 2h de vide intersidéral et inutile.