Pour conclure l’année, il serait dommage de passer à côté de certaines séries qui ont vue arriver leur toute première saison cet automne, et bon nombre d’entre elles ont un bon potentiel pour des saisons suivantes. Parlons donc de Versailles, Flash and Bone, the Man in the High Castle et Scream Queens.
C’était l’événement de la rentrée pour Canal+, le lancement de la série française la plus chère de l’histoire pour toucher le marché international en surfant sur l’histoire de France avec son roi le plus mégalo. Avec Versailles, nous nous intéressons donc à Louis XIV à partir du moment où il décide de faire du pavillon de chasse de Versailles un grand palais, et par là même de rendre à la France tout son prestige. Entre amours contrariées, une relation fraternelle tendue, des enjeux politiques importants et des intrigues complotistes au sein de la cour, il y a de quoi raconter. Peut-être un peu trop d’ailleurs car la série s’embourbe régulièrement dans son trop plein d’intrigues et de personnages.
Versailles, un peu comme son personnage principal, a donc les yeux plus grand que le ventre pour une première saison particulièrement ambitieuse (et c’est à souligner pour une série français) mais qui aurait peut-être mieux fait de se recentrer sur certains aspects particuliers en posant toute les bases pour la suite car le potentiel est bien là. Nous ne sommes pas historiens et nous ne commenterons donc pas la vérité historique des faits exposés dans la série qui sont sans doute très romancés pour les besoins du show mais l’époque et les histoires de la cour sont en tout cas rendus très intriguants, de même que le personnage du frère du roi est sans doute celui qui mérite le plus d’intérêt. Il y aura des plus et des moins, mais Versailles mérite une seconde saison pour confirmer le potentiel qu’elle renferme en corrigeant ses erreurs de jeunesse.
Aux US, on regarde rarement les séries de la chaîne Stars qui ne brille pas forcément par la qualité de ses productions. Mais bizarrement, Flesh and Bone, avec son histoire se déroulant dans le milieu dans le ballet new-yorkais se rapproche suffisamment de l’ambiance de Black Swan pour nous intriguer. Bien sûr, cela n’ira pas aussi loin en terme de dépression et torture du corps et de l’âme pour la danse, mais c’est alors d’autant plus réaliste. Ici nous suivons donc une jeune danseuse au lourd passé qui décroche un rôle dans la compagnie dirigée d’une main de fer du directeur artistique Paul Grayson.
Dès le générique, on est happé par l’ambiance sombre, sexy et tortueuse de la série qui, durant huit épisodes, va faire souffrir les danseurs et nous plonger dans les coulisses de cette compagnie où tous les coups sont permis avec des révélations qui viendront au fur et à mesure sur les personnages avec des rebondissements intéressants qui nous font dévorer la série à toute vitesse. Il suffit juste de mettre de côté les histoires concernant le frère et le voisin SDF de l’héroïne et nous nous retrouvons là avec l’une des nouveautés les plus percutantes et intrigantes dans la saison. A ne pas louper !
Cela faisait longtemps qu’on l’attendait, Ridley Scott a fini par la produire pour la diffuser sur Amazon, l’adaptation en série télé du livre culte et passionnant de Philip K. Dick, the Man in the High Castle. Nous nous retrouvons donc dans une dystopie où les nazis et japonais ont gagné la seconde guerre mondiale et se partagent le territoire américain. Et tout semble basculer lorsqu’une personne met la main sur d’étranges films produits par un mystérieux « maître du haut château» .
L’atmosphère du livre est ici bien retranscrite et rend ce monde vraiment intéressant, d’autant plus que la série prend le temps d’explorer le fonctionnement des 2 nations finalement assez opposées et la manière dont leurs cultures ont imprégné la culture américaine. Et l’intrigue d’espionnage et paranoïaque reste intéressante mais souffre d’être diluée sur plusieurs épisodes, d’autant plus que les personnages manquent de charisme et que la mise en scène se révèle assez plate, manquant clairement d’ambition et c’est bien dommage. Mais la série étant renouvelée pour une seconde saison, on peut espérer que le rythme va être un peu boosté maintenant que tous les enjeux sont exposés.
Enfin, on pouvait découvrir cet automne la nouvelle série des créateurs de Glee et American Horror Story qui mixent leur 2 grands faits d’armes dans une intrigue de slasher déclinée au format série. Scream Queens est donc un nouvel objet sériphilique non identifié où tous les curseurs sont poussés à fond. Quand les membres d’une sororité doivent faire face à un tueur en série qui sévit sur le campus, ce sont toutes leurs certitudes de petites bourgeoises arrogantes qui sont remises en questions. Les personnages de pestes sont ici des héroïnes détestables à souhait qui auront vite fait d’énerver les spectateurs qui quitteront rapidement le show.
Mais pour ceux qui s’accrochent malgré tout, il y a un portrait au vitriol particulièrement grinçant de la jeunesse américaine qui fait plaisir à voir. Ici tout le monde en prend pour son grade, des étudiantes aux gérants de l’université ou même les parents, il n’y en a pas un pour relever l’autre dans cette grande farce sanglante souvent énervante mais parfois vraiment hilarante. Mais on ne vous dira pas qui sont les meurtriers.