Réalisé par : Rémi Lange
Synopsis :
A la mort de sa mère, Thomas décide de s'affranchir d'une famille qui l'étouffe et d'une province qui le sclérose. Son but depuis toujours : devenir chanteur comme dans les comédies musicales qui ont bercé son enfance. Avec sa guitare, sa rage de vaincre et ses illusions pour seuls bagages, il débarque à Paris. Là, la réalité des choses s'offre violemment à lui. Mais, à force de rencontres et d'expériences, il entreprend un double voyage initiatique : professionnel et également... personnel.
Rémi Lange s'est fait un nom grâce à son oeuvre principale " Omelette ", de 1997. Depuis, le réalisateur s'est essayé sur de nombreux court-métrages et plusieurs long-métrages. Il revient dans certaines salles obscures le 27 janvier 2016 avec Le Chanteur. Il y met en scène Thomas Polly, interprète de son propre rôle. On l'y voit gravir petit à petit les échelons pour tenter d'atteindre le succès et pour devenir chanteur professionnel.
Nul et ennuyeux
On va aller droit au but : ce n'est pas joli joli .... L'ambiance du film est très particulière. Bien que toujours habitué à utiliser un style particulier, Rémi Lange nous avait tout de même déjà exposé à des choses meilleures. Dans
Le Chanteur, c'est le vide. On nous met mal à l'aise. Devant nous se dresse une réalisation ressemblant à un court métrage amateur, mais en plus il s'agit là d'un film de plus d'une heure trente.
Les acteurs surjouent, ils ne semblent pas très à l'aise, à moins qu'ils le soient trop et qu'ils en fassent trop ... on ne sait plus trop comment les appréhender, on a du mal à les supporter. Le personnage principal, Thomas Polly, est, bien malheureusement, l'exemple le plus flagrant de ce jeu d'acteur maladroit. Son extravagance est parfois " too much " . Sa personnalité est pourtant intéressante mais elle est très mal abordée dans Le Chanteur. Elle est surexposée et donne un rendu ridicule. Dommage pour un personnage doté d'une personnalité originale. Exception faite à la règle des jeux d'acteurs ratés : Annie Alba. Elle interprète le rôle de Polly, une SDF qui va soutenir Thomas lors de difficiles épreuves. L'actrice est sincère, elle est vraie. Lorsqu'elle joue, elle émane une gentillesse naturelle qui nous pousse à très vite nous attacher à elle. Qu'elle soit enjoué, triste ou très énervée, elle sait nous convaincre à chacune de ses apparitions. Annie Alba est très clairement LE point positif dans Le Chanteur.
On ne demande pas à ce que le film dure plus longtemps, mais une heure quarante est assez peu pour dresser le portrait d'un artiste partant de rien du tout, pour arriver au succès. Il aurait fallu rétrécir l'ambition du scénario. De plus, on comprend bien l'orientation sexuel de Thomas Polly, mais elle prend une place beaucoup trop importante dans un film où le spectateur s'attend à vivre le destin d'un chanteur en pleine recherche de succès. De plus, certaines scènes ne sont qu'à moitié descentes. Elles abordent les relations sexuelles de manières crues mais sans la moindre beauté artistique. Encore une fois, c'est un raté pour Le Chanteur.
Le Chanteur n'a rien d'entraînant. A éviter.