Genre : horreur, comédie (interdit aux - 12 ans)
Année : 2004
Durée : 1h39
L'histoire : À presque 30 ans, Shaun ne fait pas grand-chose de sa vie. Entre l'appart qu'il partage avec ses potes et le temps qu'il passe avec eux au pub, Liz, sa petite amie, n'a pas beaucoup de place. Elle qui voudrait que Shaun s'engage, ne supporte plus de le voir traîner. Excédée par ses vaines promesses et son incapacité à se consacrer un peu à leur couple, Liz décide de rompre. Shaun est décidé à tout réparer, et tant pis si les zombies déferlent sur Londres, tant pis si la ville devient un véritable enfer. Retranché dans son pub préféré, le temps est venu pour lui de montrer enfin de quoi il est capable.
La critique :
Edgar Wright débute sa carrière au cinéma en tant que scénariste. Tout d'abord, il écrit et réalise des courts-métrages assez confidentiels. Très vite, Edgar Wright s'accointe et sympathise avec Simon Pegg. Ensemble, ils créent la série télévisée Les Allumés qui cartonne sur Channel 4. Edgar Wright décide de réunir les acteurs de la série pour réaliser son second long-métrage au cinéma, Shaun of the Dead.
Sorti en 2004, le film constitue également le premier épisode d'une trilogie, intitulée Blood and Ice Cream, et sera donc suivi par Hot Fuzz (2007) et Le dernier pub avant la fin du monde (2013). En l'occurrence, Shaun of the Dead est le résultat ou le produit de diverses influences, entres autres les films de zombies. Par exemple, l'intitulé du film est un clin d'oeil à Dawn of the Dead, le titre original de Zombie, de George A. Romero.
Doté d'un budget modeste, environ 400 000 euros, Shaun of the Dead cartonne dans le monde entier et rapporte un joli pactole. Le film devient même un véritable phénomène au-delà de ses frontières. George A. Romero applaudit et souligne les immenses qualités du film. Quant aux critiques et à la presse cinéma, elles aussi se montrent unanimement panégyriques.
Avec Shaun of the Dead, Edgar Wright invente un nouveau style : la comédie "zombiesque", un genre qui va littéralement envahir le marché du direct-to-dvd (DTV) par la suite, sans néanmoins retrouver la fougue de cette pellicule horrifique. Hormis Simon Pegg, le long-métrage réunit Nick Frost, Kate Ashfield, Lucy Davis, Dylan Moran, Bill Nighy et Penelope Wilton.
Attention, SPOILERS ! À presque 30 ans, Shaun ne fait pas grand-chose de sa vie. Entre l'appart qu'il partage avec ses potes et le temps qu'il passe avec eux au pub, Liz, sa petite amie, n'a pas beaucoup de place. Elle qui voudrait que Shaun s'engage, ne supporte plus de le voir traîner. Excédée par ses vaines promesses et son incapacité à se consacrer un peu à leur couple, Liz décide de rompre.
Shaun est décidé à tout réparer, et tant pis si les zombies déferlent sur Londres, tant pis si la ville devient un véritable enfer. Retranché dans son pub préféré, le temps est venu pour lui de montrer enfin de quoi il est capable. Les zombies ont toujours triomphé dans les salles obscures et/ou en vidéo. Toutefois, avant la sortie de Shaun of the Dead, le genre paraît un peu redondant et moribond.
Les productions se ressemblent et racontent peu ou prou la même histoire : une invasion de zombies dans un monde post-apocalyptique ou en déliquescence. La Nuit des Morts Vivants et Zombie restent des références incontournables. Vient également s'ajouter Shaun of the Dead. Cette fois-ci, point de Troisième Guerre Mondiale ni de société en plein marasme.
Le début du film ressemble à une comédie sarcastique et goguenarde qui nous présente le quotidien fastidieux de Shaun (Simon Pegg), un trentenaire sans histoire, qui partage sa vie entre son meilleur ami, Ed (Nick Frost), et son pub favori, le Winchester. Au grand désespoir de Liz, sa petite amie. Dépitée par le comportement immature de Shaun, Liz décide de mettre un terme à leur relation.
Après vingt minutes de joyeux présentations, le film s'active et prend une tout autre direction. Place désormais aux zombies ! Tout d'abord hilares et légèrement avinés, Shaun et son comparse s'ébaudissent de la situation. Pourtant, très vite, les choses s'accélèrent. Leur colocataire irascible et atrabailaire s'est lui aussi transfiguré en mort vivant. La vie de Shaun va alors prendre un tournant radical.
A la recherche de son ex-fiancée, il va tenter également de sauver sa mère et son beau-père. Le film passe alors d'une situation banale à toute une série d'exploits, toujours réalisés dans la bonne humeur, par ailleurs communicative. Le long-métrage peut en effet s'appuyer sur de nombreuses séquences cultes, entre autres, le fameux lancer de vinyles obsolètes.
Les artistes et les groupes surannés sont priés de s'écraser contre les faciés émaciés de zombies dégingandés ! Au détour de ces séquences souvent jubilatoires, le film opère une critique au vitriol de notre société consumériste. Comme si les zombies devaient sonner le réveil de cet individu roi, étrangement endormi et appâté par une société apathique et indolente.
Comme un symbole, ceux qui sont encore vivants parviennent même à mimer et à se fondre dans la nouvelle population de macchabées pendant une courte durée. Hélas, cette diatribe est rapidement esquissée et éludée par le rappel de ce même capitalisme hédoniste. Ainsi, Shaun et Ed transforment le Winchester en bastion quasi militaire. Malheureusement, l'enceinte est promptement envahie par les morts vivants.
C'est la séquence clé du film. Shaun of the Dead se transmute alors en comédie "zombiesque" à la fois métronimique et syntonique. Shaun et ses amis battent la mesure en rudoyant plusieurs zombies sous les chants euphoniques de Freddie Mercury et de Queen (Don't stop me now). Vous l'avez donc compris. Shaun of the Dead recèle de trouvailles et impose presque une danse horrifique, comique et endiablée au spectateur. C'est probablement ce dernier point qui explique son immense succès au cinéma.
Néanmoins, le film manque tout de même de sang, de gore, de trash et de tripailles. Encore une fois, il faudra attendre la séquence du bar pour voir quelques boyaux lacérés et tortorés par des zombies affamés. Dommage que certaines morts dramatiques (de personnages pourtant importants) soient rapidement balayées au profit de séquences comiques et horrifiques.
Mais ne soyons pas trop sévères, on tient probablement là le meilleur film de genre de ces dix dernières années.
Note : 15.5/20
Alice In Oliver