Synopsis : "Francis Silva alias Pope, parrain de la mafia, souhaite se retirer des affaires et confier la gestion de son casino à son protégé. Lorsque Luke Vaughn, employé de longue date du casino, vient lui demander de l'argent pour sauver sa fille malade, il le vire. Luke Vaughn, aidé par l'un de ses collègues, planifie alors de braquer le casino. Ils parviennent à voler l'argent mais sont poursuivis par les hommes de main de Francis Silva. Ils se réfugient alors dans le bus numéro 657, prenant ainsi les passagers en otage."
Il y a des films qui possèdent un casting alléchant, mais dont on renifle à des kilomètres la puanteur. Dis comme ça, rien n'est mis en place pour vendre du rêve. Ce qui en l'occurrence est tout à fait normal puisque le but recherché n'était pas celui-ci. Bus 657 (film dont le titre original n'est autre que Heist) sort en ce mois de janvier 2016 dans les bacs français après avoir fait le tour du monde en vidéo à la demande ou direct to vidéo. Un film qui décidément doit cacher quelque chose de sordide en son for intérieur pour ne pas avoir réussi à trouver de distributeur pour sortir au cinéma. Pour rappel, le casting de ce long-métrage se compose tout de même de Jeffrey Dean Morgan, Gina Carrano, Dave Bautista ou encore Robert de Niro. Un casting prestigieux pour ce qui n'est au final rien d'autre qu'un navet qui recycle des recettes bien connut des amateurs du cinéma d'action.
Bras de fer qui va opposer un père en quête d'argent pour sauver sa fille souffrante à un gérant de casino riche à souhait, Bus 657 instaure dès le début un climat conventionnel. Des personnages qui reposent sur des archétypes déjà forgés dans la mémoire collective et une mise en scène insipide dès les premiers plans. Une scène d'action filmée à l'épaule en guise d'introduction, puis la rencontre entre les trois voire quatre personnages qui vont permettre à l'histoire de se développer correctement. Des bases posées très rapidement afin de permettre au spectateur de s'affilier aux personnages dont on dissémine très rapidement les objectifs. Le film est manichéen à souhait et ne va pas chercher à nuancer ses personnages secondaires. Avec Scott Mann, on est noir ou blanc, mais on ne peut être méchant pour une raison bien précise, mais avoir bon fond lorsqu'on est secondaire à l'histoire. Des personnages secondaires qui ne sont autres que de simple fer valoir à une histoire à mi-chemin entre Ocean Eleven, 16 Blocs, Speed et un épisode de Grey Anatomy. Tout en prenant en considération que les scénarios utilisés pour Grey Anatomy fonctionnent grâce au lien qui se forge d'année en année entre les personnages. Dans le long-métrage Bus 657, les personnages sont des archétypes manichéens et sans personnalités. Le scénario de ce film utilise des codes scénaristiques qui ne volent pas bien haut et dont les rebondissements sont fortement prévisibles à cause d'une mise en scène insipide. Une mise en scène et une réalisation qui ne cherchent pas à développer une pâte artistique ou audacieuse, mais simplement à imager le script. Vouloir mettre en image, en action un script aux enjeux ridicules et qui ne tient pas en haleine plus de quinze minutes. Bien curieuse envie !
Bus 657 c'est avant tout un casting. La promesse de retrouver Robert de Niro dans un rôle de mafieux, 20 ans après les sorties des film Heat, Casino ou encore Jackie Brown, paru quant à lui en 1997. Malheureusement, Robert de Niro cabotine et n'arrive à aucun moment à s'extirper du carcan formé par cet archétype insipide qui sert de personnage. Jamais par sa mise en scène ou sa réalisation, Scott Mann ne va chercher à mettre en valeur ce personnage, ou ne serait-ce que l'acteur. Robert de Niro est un acteur à fort charisme, mais qui depuis quelques années se cantonne à des sous-rôles peu marquants. Il se contente du peu et c'est ici encore une fois le cas. Il se laisse guider, fait son show et donne vie à un personnage dont les enjeux n'ont aucun ressort dramatique. Il n'y croit pas la moindre seconde et ne cherche pas à convaincre le spectateur que son personnage peut être capable du pire. Scott Mann n'a pas les épaules pour diriger et inculquer à cet immense acteur la conviction dont il aurait besoin de faire transparaître par son jeu. Ce qui donne un personnage translucide, sans enjeux, ni intérêt. Un personnage à l'image du film en question.
Néanmoins, même si Bus 657 reste et demeure un direct to vidéo insipide et sans intérêt, il est difficile à reprocher à son acteur principal de ne pas y mettre du sien. Jeffrey Dean Morgan, acteur de seconde zone qui n'a jamais réussi à trouver un rôle à sa mesure, mise à part sa belle performance dans Watchmen : Les Gardiens réalisé par Zack Snyder, démontre qu'il en veut. Malgré un personnage dont les rouages sont marqués par les clichés du genre, les stigmates de ce dernier lui permettent de développer un jeu convaincant. Autant lors de scènes d'actions, que de moments dramatiques. On est loin de la performance à un million de dollars, mais il arrive par sa simple envie d'en découdre à porter quelques séquences et à les rendre plaisantes. On parle de quelques minutes sur une heure et trente minutes de film, mais c'est toujours ça de bon à prendre. On attendra de voir sa performance dans le très prometteur Desierto réalisé par Jonas Cuaron (fils de Alfonso Cuaron), pour juger plus en détail sur les qualités et défauts de cet acteur.
En Conclusion :
Bus 657 est un thriller manichéen et prévisible, porté par des personnages aussi charismatiques et attachants qu'une moule sur la façade d'un bâtiment. Un scénario qui repose sur des clichés du genre. Une mise en scène insipide qui manque fortement de conviction pour réussir à dépasser la prévisibilité du script et une caractérisation pitoyable des personnages. Aucun enjeu dramatique suffisamment solide n'arrive à sauver le film du naufrage. Pas même Jeffrey Dean Morgan qui peine à rendre ce long-métrage agréable à regarder en tant que simple divertissement, malgré une force de conviction et un jeu d'acteur pas dénué d'intérêt. À oublier, et ce, très vite.