Moretti et le deuil... Part 1
Après « Mia Madre », vu la semaine dernière au cinéma, il devenait incontournable d’effectuer une séance de rattrapage autour de l’autre grand film de Nanni Moretti, « La chambre du fils ». 14 ans se sont écoulés entre les deux films qui se ressemblent comme deux gouttes d’eau, celui-ci est juste plus mortifère puisque la mort d’un fils est moins dans l’ordre des choses que celui d’une mère très âgée.Tout comme dans « Mia Madre » où la profession de la fille, réalisatrice, permettait de réaliser une mise en abymes autour du cinéma ; là, Moretti, le père du jeune garçon défunt, est psychanalyse. Et c’est très important pour afficher un positionnement face à la mort de son fils différent de celui des deux femmes de la famille (sa femme et sa fille). Elles expriment leur colère, lui est distant, tout en retenu, voire froid ; une approche analytique très proche de celle qu’il a avec ses patients qu’il reçoit dans son cabinet jouxtant le logement familial. Cette famille, avant le décès du fils, affiche amour, compréhension réciproque, règlement des conflits dans un climat de confiance. Chaque membre oscille en permanence entre autonomie et appartenance à la cellule familiale. Une belle harmonie familiale brisée par ce douloureux évènement qu’est la mort d’un enfant. Et là où certains films pourraient être tire larmes, Moretti évite le sensationnel pour se raccrocher par petites touches au travail de deuil. Le bonheur semblait banal ; le travail de deuil est montré tout aussi sobrement autour de trois solitudes ne faisant plus famille. La famille a volé en éclat. Leurs saluts individuels et la reconstruction de la famille ne pourra venir que d’un personnage extérieur qui, au travers d’un voyage, leur permettra de dire adieu à l’être perdu et à reformer une famille.C’est simple, juste et donc parfois tellement banale qu’une certaine distance peu s’installer. Moretti dépouille au maximum son cinéma pour parfois paraitre faire un travail étymologique autour du deuil ; mais l’accent minimaliste du film sert merveilleusement son propos.
Sorti en 2001
Ma note: 16/20
Après « Mia Madre », vu la semaine dernière au cinéma, il devenait incontournable d’effectuer une séance de rattrapage autour de l’autre grand film de Nanni Moretti, « La chambre du fils ». 14 ans se sont écoulés entre les deux films qui se ressemblent comme deux gouttes d’eau, celui-ci est juste plus mortifère puisque la mort d’un fils est moins dans l’ordre des choses que celui d’une mère très âgée.Tout comme dans « Mia Madre » où la profession de la fille, réalisatrice, permettait de réaliser une mise en abymes autour du cinéma ; là, Moretti, le père du jeune garçon défunt, est psychanalyse. Et c’est très important pour afficher un positionnement face à la mort de son fils différent de celui des deux femmes de la famille (sa femme et sa fille). Elles expriment leur colère, lui est distant, tout en retenu, voire froid ; une approche analytique très proche de celle qu’il a avec ses patients qu’il reçoit dans son cabinet jouxtant le logement familial. Cette famille, avant le décès du fils, affiche amour, compréhension réciproque, règlement des conflits dans un climat de confiance. Chaque membre oscille en permanence entre autonomie et appartenance à la cellule familiale. Une belle harmonie familiale brisée par ce douloureux évènement qu’est la mort d’un enfant. Et là où certains films pourraient être tire larmes, Moretti évite le sensationnel pour se raccrocher par petites touches au travail de deuil. Le bonheur semblait banal ; le travail de deuil est montré tout aussi sobrement autour de trois solitudes ne faisant plus famille. La famille a volé en éclat. Leurs saluts individuels et la reconstruction de la famille ne pourra venir que d’un personnage extérieur qui, au travers d’un voyage, leur permettra de dire adieu à l’être perdu et à reformer une famille.C’est simple, juste et donc parfois tellement banale qu’une certaine distance peu s’installer. Moretti dépouille au maximum son cinéma pour parfois paraitre faire un travail étymologique autour du deuil ; mais l’accent minimaliste du film sert merveilleusement son propos.
Sorti en 2001
Ma note: 16/20