Après le succès mondial de la comédie "M.A.S.H." (1970) Robert Altman prépare ce projet de western avec la star Warren Beatty, l'acteur aux 12775 conquêtes est au sommet depuis "Bonnie and Clyde" (1967) de Arthur Penn, et veut absolument tourner un film avec sa compagne de l'époque, la Swinging London Julie Christie, elle aussi au sommet depuis "Le Docteur Jivago" (1965) de David Lean. Au début le réalisateur et Warren Beatty s'entendent à merveille et notamment sur le point de vue du scénario. "John McCabe" ne sera pas un western épique et conquérant mais plutôt un western réaliste et crépusculaire comme on pu l'être avant des films comme "Un nommé Cable Hogue" (1970) de Sam Peckinpah.
Warren Beatty participe alors au scénario, le duo fonctionne très bien et veulent tou sles deux appuyer là où ça fait mal et montrer le revers de la médaille. Le Far West c'est aussi et surtout la lâcheté des uns, la médiocrité des autres comme les difficultés des intempéries comme des rencontres. En cela le duo Altman/Beatty a réussi son coup. "John McCabe" est un western atypique où le héros est un looser caché derrière une façade de respectabilité, et derrière lui la discrète matronne mène le jeu. Au fil du temps l'acteur s'entendait de moins en moins avec le réalisateur (la star voulait se mêler de tout et refaire les prises une multitude de fois, le cinéaste se vengera en multipliant les prises lors de la scène finale !). Cette mésentente ne plombe pas le film bien que ce sera un échec au box-office. Le film manque sans doute de rythme et le choix de Altman pour jaunir la photo (soucis de vieillissement) et de rendre la bande-son médiocre (pour plus de réalisme ?!) ne sont pas des idées franchement excellentes. Si on comprend la volonté de Altman il aurait peut-être dû atténuer un peu les effets. Outre le couple star Warren Beatty/Julie Christie on remarque les débutants Keith Carradine (son premier rôle), William Devane et Shelley Duval (7 films avec Altman). Altman signe son seul western (à l'exception notable de "Buffalo Bill et les indiens" en 1976, mais ce n'est pas à proprementparlé d'un western) et un de ses meilleurs films. On doit sans doute à la fin du film, magnifique, l'inspiration de Kubrick pour "Shining" (1980).
Critiques De Films
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