Un grand merci à Metropolitan FilmExport ainsi qu’à Cinetrafic, qui, dans le cadre de l’opération « dvdtrafic », m’ont permis de découvrir et de chroniquer le bluray du film « American Ultra » de Nima Nourizadeh.
« On était le parfait petit couple foireux : elle était parfaite et moi j’étais foireux »
Mike Howell passe son temps à être défoncé et à tenter d’écrire un comic sur un singe super-héros qui n’a aucune chance d’être publié. Sans qu’il n’en sache rien, Mike est en réalité un agent dormant de la CIA que celle-ci a décidé d’éliminer. Alors que les tueurs les plus redoutables de l’agence mettent le cap sur la petite ville où vit leur cible, Mike est le premier surpris de découvrir sa capacité déconcertante à faire d’une simple cuillère une arme de destruction massive.
« Nous n’avons rien pu faire : il était armé d’une cuillère ! »
Réalisateur de clips (pour Frantz Ferdinand ou Lily Allen, entre autres), le britannique Nima Nourizadeh se fait surtout remarquer pour ses spots publicitaires (Adidas) dans lesquels il film avec beaucoup d’énergie des scènes de fêtes. De quoi lui ouvrir les portes du cinéma en 2012 où son premier film, « Projet X », fera un véritable carton au box-office. Véritable phénomène, il lancera la mode des films centrés sur des fêtes qui dégénèrent (« Babysitting », « Nos pires voisins » notamment). Son deuxième film, « American ultra », s’inspire avec humour du programme « MK Ultra », développé pendant près de trente ans par la CIA et qui visait, via la torture et l’injection de substances, à transformer des agents lambda en machines à tuer.
« Je ne sais pas ce qui m’arrive, je n’arrête pas de tuer des gens »
Le cinéma américain aime les super-héros, ou du moins, les super-justiciers, genre machines à tuer, capables de décimer à eux seuls une armée surentrainée et suréquipée avec un vieux six-coups et un cutter. Des acteurs comme Bruce Willis (« Die hard »), Sylvester Stallone (« Rambo ») ou encore Liam Neeson (« Taken ») se sont fait les spécialistes de ce genre de rôles. Avec « American ultra », Nima Nourizadeh et son scénariste Max Landis revisitent le genre façon BD avec un personnage principal, à la fois neurasthénique et gros fumeur de joints, qui se découvre malgré lui des aptitudes de machine à tuer. Se jouant des codes du film d’action et surtout des thrillers paranoïaques dont l’Amérique s’est faite une spécialité (type « Les trois jours Condor »), le réalisateur nous livre ici une vraie comédie d’action à la fois très second degré et très spectaculaire. Avec son rythme effréné et son humour noir, « American ultra » fait un peu penser à l’excellent « Bienvenue à Zombieland », dans lequel Jesse Eisenberg tenait un rôle un peu similaire. Avec une dose de romantisme en plus. La réussite du film tient aussi à son casting irréprochable : que ce soit son duo principal (Jesse Eisenberg-Kristen Stewart) ou ses seconds rôles (Topher Grace, John Leguizamo), tous mettent une belle énergie pour faire vivre ce récit. Un vrai film de cinéma pop-corn, qui n’oublie jamais d’être fun (le coût de la poêle à frire) et qui s’avère être un divertissement bien barrée, bien violent, et surtout très efficace.
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