Un grand merci à TF1 Vidéo pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le dvd du film « Everly » de Joe Lynch.
« Je laisserai vivre ta fille le temps qu’elle rembourse ce que tu nous auras couter. Je suis sûr qu’elle aura un grand succès auprès des vieux messieurs »
Une chambre dans un bordel. Entre deux scènes d’un tournage porno assez rude, une femme profite d’une pause à la salle de bain pour tenter d’appeler au secours. Démasquée, Everly, call girl devenue indic pour la Police, doit affronter une armée de tueurs professionnels envoyés par son Ex, un ponte de la mafia… Retranchée dans un appartement, EVERLY, incarnée par la sculpturale Salma HAYEK, est prête à tout pour se défendre et mettre en sécurité sa fille… Le sang va couler à flots…
« ça en fait des putes mortes ! »
Méconnu chez nous, Joe Lynch s’est fait en trois films une petite réputation et un nom dans le milieu du cinéma bis. En France, aucun de ses films n’a eu jusqu’ici le privilège de sortir en salles. Son quatrième long métrage, « Everly », est le premier à être porté par une vedette de premier plan, en l’occurrence la belle Salma Hayek. Cette dernière a ainsi repris le rôle initialement prévu pour Kate Hudson. De quoi permettre au film de sortir sur le marché français, en e-cinéma et en direct-to-dvd.
« Si tu dois me tuer, achèves-moi ! Mais, pitié, ferme-là ! »
Joe Lynch rêvait de mettre en scène un énorme gunfight délirant et bien sanglant. Et porté par une femme. A l’évidence, il potassait son sujet depuis un moment. Avec une imagination foisonnante. Comme cette idée de construire son film en huis clos, qui donne au film une sensation d’étouffement. Le résultat a du combler ses rêves les plus fous. Car dans son genre, « Everly » est un must : des pétarades à tout va, de l’hémoglobine à profusion, des armes de plus en plus énormes au fur et à mesure que le film avance. Avec en point d’orgue, l’apparition d’un méchant particulièrement cruel comme on les aime, en l’occurrence « le Sadique », un tueur raffiné qui liquide ses proies à base de solutions corrosives. A coup sûr, « Everly » doit battre le record du nombre de morts au mètre carré dans un film ! Alors bien sûr, il faut prendre le film pour ce qu’il est, à savoir un film de série B au scénario minimaliste (et improbable !) totalement assumé. Un gros délire. Grand fan du cinéma d’exploitation et notamment des films d’action un peu gore, le réalisateur avoue s’être beaucoup inspiré du cinéma de John Carpenter, et notamment de « Assaut », modèle du film de survie en huis clos. Pour autant, « Everly » fait surtout penser au récent « The raid » de Gareth Evans ou au cinéma délirant de Robert Rodriguez (« Machette »). Mais plus que tout, « Everly » (et ses références à l’Asie) fait penser aux héroïnes vengeresses de « Kill Bill » (Tarantino) et « Lady snowblood » (Toshiya Fujita), auxquelles il emprunte un certain goût du kitsch et du second degré. Au final, « Everly » s’avère donc être une série B assez fun, une sorte de défouloir jubilatoire. A réserver toutefois à un public averti.
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