Un grand merci à Koba Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le dvd de « Hector et la recherche du bonheur » de Peter Chelsom
« On ne peut pas toucher le bonheur… Il est insaisissable ! »
Hector mène une vie réglée comme du papier à musique entre son travail de psychanalyste et sa relation avec la délicieuse Clara.
Son existence est bouleversée quand il se rend compte qu’il ne parvient plus à rendre les gens heureux.
Il décide de se lancer dans la quête la plus difficile qui soit… La recherche du bonheur !
« Le bonheur c’est d’être aimé pour ce que l’on est »
On avait un peu perdu la trace du réalisateur anglais Peter Chelsom. On se souvient de quelques-uns de ces films du début des années 2000, du médiocres « Potins mondains et amnésie partielle » avec Warren Beatty et des comédies romantiques plutôt sympathiques « Un amour à New-York » et « Shall we dance ? ». Et puis plus rien ou presque. Un cacheton en 2009 le temps d’une adaptation sur grand écran des aventures de « Hannah Montana ». Et puis plus rien. Jusqu’à 2014 et l’annonce de la sortie de « Hector et la recherche du bonheur ». Une adaptation du best-seller de François Lelord paru en 2002, qui malgré son beau casting se contente chez nous d’une sortie direct-to-dvd.
« Les gens qui ont peur de mourir ont peur de vivre »
Certains préfèrent fuir le bonheur de peur qu’il se sauve. D’autres passent leur vie à courir obstinément après. Alors que la vie semblait lui sourire, tant personnellement que professionnellement, Hector finit par perdre ses repères sur une période de doutes et décide de tout plaquer pour partir à la recherche du bonheur. Ou plutôt de l’essence même du bonheur. Tel Tintin, auquel le film fait beaucoup référence, il part donc sac au dos avec sa naïveté et sa fraicheur pour un tour du monde aux allures de voyage initiatique. A l’évidence, la trame de ce récit rappelle celle de « Mange, Prie, Aime » d’Elizabeth Gilbert, autre best-seller des années 2000 avec lequel il partage son découpage narratif en escale, ses rencontres humaines et ses (mes)aventures. Le côté mélo et pathos en moins. Si le film ne parvient pas toujours à éviter certains clichés (le businessman qui ne vit que pour le pognon, le moine tibétain qui ne parle que par énigmes), il ne sombre jamais dans le complexe du bon colon blanc : Hector porte toujours un regard innocent et bienveillant sur les autres quel qu’ils soient ainsi que sur le reste du monde. De cette manière, le film pose un regard d’une acuité assez juste sur l’état du monde et sur la difficulté de chacun de (sur)vivre et de trouver le bonheur. Ainsi, c’est au contact des autres et de leurs problèmes (de la prostituée chinoise, esclave des nouveaux riches de Shanghai à qui elle a vendu sa jeunesse et son âme jusqu’aux sociétés africaines gangrénées par les violences et la corruption) qu’Hector prendra peu à peu conscience de la relativité de ses problèmes et qu’il retrouvera le chemin du bonheur. Un bonheur protéiforme, qui diffère selon la nature de chacun. Au terme d’un voyage aussi poétique que charmant, porté par des acteurs délicieux (Simon Pegg et Rosamund Pike) et des seconds rôles de luxe (Jean Reno, Christopher Plummer, Toni Collette), on se dit que Peter Chelsom réussit un retour gagnant en signant un joli feel good movie.
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