Cher internaute, chère internaute.
Suite à ma dix-huitième chronique, j'ai reçu des avis plus qu'élogieux. C'est normal. Être considéré comme le meilleur chroniqueur de la blogosphère est certes très révélateur de mon talent mais c'est aussi la stricte vérité. Certains même d'entre vous ont essayé de me copier. Sans jamais m'égaler. Je suis né avec ce talent, ce génie même, allons plus loin. N'ayons pas peur des mots. Puis, j'ai lu un retour cheap. Et mes chevilles ont dégonflé pour mieux descendre de mon piédestal et regarder le vrai monde. Heureusement que vous êtes là, internaute, pour que le melon me court pas autour de la tête.
Bref. Après le succès (surprise) du premier film, il était évident qu'une suite allait apparaître au grand jour. Babysitting 2 situe son histoire cette fois-ci au Brésil où cette bande de potes va déposer ses valises dans un hôtel écolo pour visiter la faune brésilienne. On ne change pas un concept qui gagne. On prend une caméra, on se perd dans la jungle amazonienne, on retrouve la caméra et on regarde ce qui s'est passé. Rien de bien nouveau, l'effet de surprise ayant disparu. Avec plus du budget, Philippe Lacheau et Nicolas Benamou prennent plaisir à partir plus loin dans leur délire. Même trop parfois. Bien qu'on rigole de certaines situations, l'ensemble est moins crédible que dans le premier et surtout plus prévisible. Pourtant, on sent une certaine honnêteté de leur part, une envie de faire plaisir aux fans du premier. Le cœur, Philippe l'a chaud. Et surtout bien accroché pour la scène la plus mémorable du film, le saut en parachute. Métaphore du succès. On s'élève haut. Puis on chute pour redescendre sur Terre. Instant méta-pseudo-philosophique.
Ron Howard (connu pour avoir réalisé Apollo 13, Da Vinci Code, Anges Et Démons) revient parmi nous avec un film d'aventure tiré d'un célèbre livre que je vous recommande, parce que je l'ai déjà commandé, qui met en scène une grosse baleine dont le nom fait référence au pénis de Moby. Au Cœur de l'Océan narre le naufrage du baleinier Essex (dick-Essex, aucun lien) parti en mer chasser des baleines et qui se retrouve face à cet énorme cachalot. Avec ce mythe, Howard arrive à insuffler une narration moderne, non dénuée de nostalgie, qui permet de revisiter ce roman. Le point de départ du film, à savoir le récit raconté par un membre de l'équipage, est intéressant car il permet directement de rentrer dans le film et de s'identifier aux personnages. Mais, la narration manque parfois de rythme, se voulant trop contemplative car poussée par le syndrome " Odyssée de Pi ". Néanmoins, le film parvient à charmer lors des scènes avec Moby, puissant et terrifiant, tant il parvient à magnifier ce géant de l'eau en utilisant tout son cadre pour le rendre impressionnant. Plus rien n'existe in this world quand Moby apparait. Car, de peur de se noyer, Howard cacha l'eau.
Dernier film de Steven Spielberg, Le Pont Des Espions avec Tom Hanks raconte l'histoire de James Donovan, avocat américain qui donne aux vannes ses lettres de noblesse pendant la Guerre Froide et qui accepte à chaud de prendre la défense d'un espion soviétique ce qui va l'entrainer dans une affaire où nombreuses négociations seront nécessaires. Film d'espionnage mais aussi historique, Spielberg est incontestablement le maître en la matière pour raconter l'Histoire. Moins académique et plus intéressante que Lincoln, la mise en scène propre et limpide de Steven nous plonge directement dans l'ambiance du film aux propos humanistes. La co-écriture entre Matt l'Homme-Char et les frères Coen respire la bienveillance autour de ces personnages qui nous embarquent pour une histoire de 2h20 pour laquelle le temps semble s'arrêter. Certains disent que c'est un film mineur dans la filmographie de Spielberg. Certes. Mais même mineur, c'est un film majeur qui sonne juste en montrant l'ambiance qui existait pendant la Guerre Froide. Un peu de sérieux ne fait pas de mal.
L'année dernière, on nous avait laissé un gout amer avec Hunger Games : La Révolte -Partie 1 et sa narration plus qu'ennuyante. Il était donc temps qu'on découvre l'ultime fin de cette saga. Hunger Games : La Révolte - Dernière Partie reprend exactement là où la fin de la partie 1 nous avait lâchement lâché à savoir la bataille opposant Katniss et le président Snow. Et que dire de ce final ?... Un final parfois émouvant, parfois poussif, parfois tendu, parfois lent. Trop de parfois. La révolte n'est jamais impressionnante, ne prend jamais aux tripes. Et ma grand-mère sait que, à la sauce tomate, j'aime ses trip. Ces voyages interminables pour aller jusqu'au Capitole sont tirés au maximum pour faire durer le plaisir mais se prennent des taules. Les promesses d'un final explosif se réduisent au fur et à mesure du dénouement final. Les enjeux dramatiques ne retiennent pas assez notre empathie pour y prêter vraiment attention et de surcroît aucune émotion n'émane de ces enjeux, de ces tensions. Et, sans attention, on regarde, hermétique. C'est dommage. N'est pas Harry Potter qui veut. Le geai moqueur a chanté une dernière fois. Avec des jets de maux au cœur.
C'est avec le cœur serré au fond de cette boîte que je vous quitte mes chers internautes d'amour. Ne faites pas la moue, je reviens prochainement avec ma rétrospective sur l'année 2015. Ce n'est qu'un au revoir et non un adieu pour les croyants. Et n'oubliez pas qu'un avocat américain peut venir au Capitole pour négocier après avoir trouvé un film dans la forêt amazonienne mettant en scène le zizi de Moby. Car oui, le cinéma est un art qui se ressent, qui s'imagine et qui permet de se relever après une grosse chute d'égo surdimensionné.
Lift Me Up.