[CinéCollection] Du 4 janvier au 1er février, L’Eclipse d’Antonioni dans les salles du GRAC

CinéCollection propose chaque mois de voyager à travers l’histoire du cinéma pour voir ou revoir sur grand écran les oeuvres d’auteurs. Certaines séances sont accompagnées par les propos éclairés d’un spécialiste ou d’un cinéphile averti. Les titres sont proposés en copies restaurées au format numérique dans près de 30 salles adhérentes au réseau GRAC.

Au mois de février, hommage à Alain Delon et au cinéma italien avec L’éclipse de  Michelangelo Antonioni et Rocco et ses frèrede Luchino

Programme à télécharger

Nous vous proposons un zoom sur L’éclipse de  Michelangelo Antonioni.

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L’éclipse de  Michelangelo Antonioni
Avec Alain Delon, Monica Vitti, Francisco Rabal

Italie / 1962 / 2h05 / N&B

Date de reprise 15 avril 2015

Synopsis
Pour éviter les ennuis d’argent et avoir une vie plus large, Vittoria, fille d’employés de condition modeste, a vécu pendant trois ans avec Ricardo, jeune attaché d’ambassade. Mais cette vie sans amour lasse la jeune femme, qui rompt avec lui. Elle rencontre alors un jeune homme avec qui elle essaie de réapprendre à aimer…

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Primé à Cannes

Présenté à Cannes en 1962, L’Eclipse y a décroché le Prix spécial du jury, ex aequo avec Le Procès de Jeanne d’Arc de Robert Bresson.

A propos du film

L’Eclipse traite de plusieurs thèmes que l’on retrouve d’ailleurs dans d’autres oeuvres d’Antonioni. Le matérialisme du monde moderne à travers le personnage d’Alain Delon mais également l’incommunicabilité des êtres à travers les relations de Monica VItti avec les hommes.

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Un tiers du film tourné dans les locaux de la bourse de Rome

« Un tiers de l’intrigue de L’Éclipse se déroule dans les locaux de la Bourse. Qu’est ce qui a donc poussé l’auteur à choisir un cadre aussi singulier ? « Il m’a été donné de côtoyer des milieux où les femmes jouaient en Bourse, et j’ai fini par leur trouver un certain intérêt. Déterminé à étudier la chose plus à fond, j’ai demandé un laissez-passer et je suis allé à la Bourse pendant une vingtaine de jours. Cette fréquentation m’a permis d’en saisir l’aspect extraordinaire jusque sur un plan visuel ».

Antonioni a demandé à Alain Delon, qui interprète un jeune et dynamique agent de change, d’en faire lui aussi l’expérience avant le début du tournage. « Je lui ai même indiqué un modèle, précise le cinéaste : un certain Paolo Vassallo qui, par un hasard étrange, devait être plus tard impliqué dans une histoire de drogue. A l’époque, Vassallo travaillait à la Bourse pour le compte de son père ; Delon est donc allé l’observer, voir comment il bougeait, ce qu’il faisait ».« Tandis que j’observais attentivement l’agent de change, raconte l’acteur, je prenais scrupuleusement des notes sur ce que je voyais ; j’avais l’impression de retourner à l’école ». Pour les séquences tournées à la Bourse pendant la fermeture estivale, Antonioni a fait appel à d’authentiques opérateurs, agents, banquiers, qui tous savaient évoluer naturellement dans le contexte. Le caractère quasi-documentaire des images leur confère ainsi d’autant plus de vérité et de force.

Source DVD CLASSIK

Lire l’article de DVDCLASSIK consacré à L’Eclipse : ici

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 La critique de Télérama lors de la sortie en salle du 2 mai  1962 

« Pourquoi faut-il (re)voir L’Eclipse, et, donc, passer outre à sa réputation de chef-d’oeuvre glacé jusqu’à l’infréquentable ? La réponse est simple : il faut le voir pour le croire. Pour croire à tant de sophistication altière et de lucidité perçante. Quelle morgue, quelle superbe et, surtout, quel éclat dans ces cent vingt-cinq minutes de pur désenchantement… Antonioni sortait de L’Avventura et de La Notte ; il avait déjà filmé la jeunesse bourgeoise en voie de pétrification, sur fond d’essor économique. Il porte le geste à la perfection en suivant la sublime Monica Vitti d’un homme à un autre, c’est-à-dire, en l’occurrence, de la solitude à la solitude.

Car si l’ancien fiancé respirait l’ennui, le nouveau soupirant, un trader (modèle 1962), appartient à un monde où les choses et l’argent ont déjà pris possession des esprits, insidieusement. La découverte de cette hideur cachée chez un garçon magnifique (Alain Delon) et enjoué, voilà qui met fin pour toujours à la possibilité de l’amour. La Bourse, loterie violente (qu’Antonioni filme, c’est vrai, avec trop d’insistance), est désormais le seul lieu où l’on pleure de vraies larmes. Le désert de l’existence s’étend à perte de vue, et L’Eclipse peut alors donner l’assaut final : ce rendez-vous où ni elle ni lui ne viennent, et où seul le regard d’Antonioni enregistre l’absence. D’autres se seraient contentés pour cela d’un plan furtif. Lui s’éternise en un cortège grandiose d’images urbaines désolées. Le film est plus romantique qu’on ne le dit, pour montrer ainsi, comme une catastrophe absolue, l’éclipse des sentiments. » Louis Guichard

L'éclipse

Les principaux films de Michelangelo Antonioni (1945-2007)

  • Le Cri (1957),
  • L’avventura (1960),
  • La Nuit (1961),
  • Blow Up (1966),
  • Zabriskie Point (1970),
  • Profession Reporter (1975)…