While we're young

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à TF1 Vidéo ainsi qu’à Thierry Videau Presse de m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le bluray du film « While we’re young » de Noah Baumbach.

« On a la liberté. Ce qu’on en fait importe peu. »

Josh et Cornelia Srebnick, la quarantaine, sont mariés et heureux en ménage. Ils n’ont pas réussi à avoir d’enfants mais s’en accommodent. Alors que Josh s’acharne sur le montage de son nouveau documentaire, il devient évident que l’inspiration n’est pas au rendez-vous. Il lui manque quelque chose… La rencontre de Jamie et Darby, un jeune couple aussi libre que spontané, apporte à Josh une bouffée d’oxygène et ouvre une porte vers le passé et la jeunesse qu’il aurait aimé avoir. Rapidement, Josh et Cornelia délaissent les amis de leur âge pour fréquenter ces jeunes cools, branchés et désinhibé. Josh avoue à Jamie qu’avant de le connaître, il n’éprouvait plus que nostalgie et désintérêt. Cette relation entre deux couples ayant vingt ans d’écart peut-elle apporter un autre souffle ?

« Quoi que tu en penses, tu n’es qu’un vieux avec un chapeau »

Noah Baumbach se lance dans la réalisation de ses premiers films dès le milieu des années 90. Mais ses trois premiers longs passent un peu inaperçus. Il disparait ainsi peu à peu du paysage cinématographique américain durant sept ans, avant de revenir comme co-scénariste de son ami Wes Anderson sur « La vie aquatique » et plus tard sur « Fantastic Mr Fox ». Un retour gagnant, qui lui permet de revenir sur le devant de la scène et de signer dès l’année suivante son retour à la réalisation avec « Les Berkman se séparent ». Trois films plus tard (« Margot at  the wedding », « Greenberg », « Frances Ha ! »), Baumbach s’est imposé comme l’une des figures de proue du cinéma indépendant américain, aux côtés notamment de Wes Anderson ou Todd Solondz. Pour la petite histoire, son nouveau film, « While we’re young », devait initialement être interprété par James Franco, Cate Blanchett, Jesse Eisenberg ou encore Greta Gerwig. Mais pour des raisons d’incompatibilité d’emplois du temps, ils ont finalement laissés place à Ben Stiller, Naomi Watts, Adam Driver et Amanda Seyfried.

« J’admire un tas de gens, j’ai des tas de projets. On veut tous des trucs. ça ne fait pas de nous des pourris ! »

Avec « While we’re young », Noah Baumbach s’intéresse au conflit des générations ainsi qu’au temps qui passe. Son scénario repose ainsi sur la rencontre de deux couples dont l’attirance puis la confrontation donne lieu à un effet de miroir. Celui-ci étant d’autant plus probant que, comme par hasard, les deux couples se ressemblent physiquement beaucoup, permettant une identification facile. Ainsi, le premier couple est composé de deux quadragénaires, englués dans la routine et en proie au premier bilan de leur vie qui fait ressortir leurs échecs respectifs (professionnel pour lui qui court en vain après une reconnaissance qui ne vient pas, personnel pour elle qui n’a pas pu avoir d’enfant). A l’inverse, le deuxième couple, composé de deux jeunes adultes dans la vingtaine, apparait insouciant, léger et spontané. De quoi susciter la nostalgie du premier couple, qui trouve auprès d’eux une nouvelle sensation de jeunesse ainsi que l’illusion de ne pas vieillir. Même s’il faut pour cela en passer par des délires insensés (la séance chamanique). Baumbach s’amuse de ce conflit des générations, ce besoin constant de tuer le père, en rappelant par l’intermédiaire du personnage campé par le revenant Charles Grodin qu’il s’agit là d’un rituel en perpétuel recommencement. A l’image des vieux objets (meubles, vinyles, VHS) jetés aux orties car considérés ringards par les uns et immédiatement récupérés comme vintage par la génération suivante. Mais le réalisateur rappelle aussi qu’il faut se méfier des apparences. Et qu’en la matière, la cool attitude affichée par la jeune génération n’a pas rendu jusqu’ici les relations humaines moins violentes pour autant. Bien au contraire. Il dresse d’ailleurs au passage un constat un peu amer quant à l’évolution de la société, l’idéalisme et l’utopie des années 70 ont ainsi laissé place à une forme de cynisme, mélange d’arrivisme et de cupidité qui ne laissent plus de place à l’éthique. Noah Baumbach signe donc une comédie douce-amère un peu vacharde, mais très bien sentie et surtout très bien écrite et formidablement portée par un impeccable quatuor d’acteurs.

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Le bluray : Le film est proposé en VF ainsi qu’en VO. Des sous-titres additionnels français sont également disponibles. Côté bonus, le film est accompagné d’un court making-of.

Edité par TF1 Vidéo, « While we’re young » est disponible en dvd et en bluray. Le film sera dans les bacs dès le 6 janvier 2015.

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