2 MAD MAX FURY ROAD
Ainsi donc George Miller a pris son temps et la planète cinéma se prosterne désormais à ses pieds : non seulement le bougre nous livre un film d'action de belle facture, mais il réussit la prouesse de mettre en scène un film comme on n'en espérait plus : lisibilité des scènes d'actions, personnages féminins forts, scénario en béton. On suit ce fou de Max et sa clique tout au long d'un road movie qui file à grande vitesse d'un point A à un point B ... et retour ! A voir cet objet filmique si original dans un paysage cinématographique aseptisé, on en oublierait presque qu'il s'agit du quatrième opus d'une saga quasi quadragénaire (et vous l'avouerez, ça fait beaucoup de mots en " qua " dans une même phrase !)
3 HITCHCOCK/TRUFFAUT
4 IT FOLLOWS
Sous des allures de film indépendant parlant des tourments de l'adolescence et des ravages du sida (qui a dit " sous-texte " ?), le premier choc de 2015 reste dans toutes les mémoires. Prenez une bande de jeunes gens trainant leur vague-à-l'âme dans un monde où les adultes semblent étrangement absents. Laissez mijoter cette ambiance glauquissime jusqu'à attirer à vous les critiques élogieuses des journalistes branchés. Et là, sans prévenir, collez à cette sordide histoire un élément d'horreur sous la forme d'une entité dégueulasse prenant la forme dépenaillée du premier venu et vous suivant au ralenti partout où vous allez. Pour sa deuxième réalisation, David Robert Mitchell nous fait flipper avec une peur que chacun d'entre nous a déjà ressenti (ne niez pas, je le sais).
5 KINGSMAN : SERVICES SECRETS
De film en film, Matthew Vaughn creuse avec obstination le même sillon nous montrant le passage à l'âge dit " adulte " d'une génération plus ou moins perdue. Après l'apprentissage trash de Kick Ass et l'initiation beaucoup plus soft des jeunes X-Men au sein de l'Académie du Professeur Xavier dans X-Men : Le commencement , Kingsman clôt (momentanément ?) sa trilogie initiatique. C'est au tour de Colin Firth , agent spécial so british et habillé sur mesure, d'orchestrer le rite de passage que vont subir de jeunes anglais triés sur le volet afin d'en faire des machines à tuer. Toujours aussi cash dans sa façon de filmer l'action (du sang, beaucoup de sang), Vaughn ne recule devant aucune provocation, battant même le maître Tarantino à celui qui versera le plus grand volume de sang dans une même scène, celle du carnage de l'église.
6 CRIMSON PEAK
Ce n'est pas Le Labyrinthe de Pan mais ça s'en approche furieusement. Après un Pacific Rim moins intimement lié à l'univers de Guillermo Del Toro, le réalisateur mexicain nous revient avec un conte d'horreur baroque à sa (dé)mesure. Après une première partie respectant les codes du film d'époque dans les moindres détails, Guillermo Del Toro nous fait basculer dans son univers, entre les murs d'une vieille demeure isolée au cœur de l'Angleterre du début du XXième siècle. Crimson Peak n'est pas une histoire de fantômes mais bien une histoire AVEC des fantômes. Et on lui pardonne 2 ou 3 effets numériques imparfaits, tant l'interprétation et les décors sont immersifs.
7 JURASSIC WORLD
- Hey ! Si on confiait à Colin Treverow la réalisation du premier volet d'une nouvelle trilogie ?
- Ok Steven, mais à condition qu'on lui confie aussi le dernier volet d'une autre trilogie.
C'est donc ce cher Colin qui hérite à la fois de Jurassic World et du futur Star Wars 9. Pour ce qui est du monde des dinosaures, il s'en sort très honorablement, renvoyant l'univers de Jurassic Park sur Isla Nublar, la toute première île que nous avions découverts dans le premier opus de la saga. On ne peut pas s'empêcher de faire le parallèle avec Star Wars 7 : les fans y trouvent leur compte, les nouveaux venus bénéficient d'un spectacle grandiose et le final fait ressurgir de vieilles connaissances (mais non, je n'ai pas spoilé !) Le cahier des charges de la saga est respecté à la lettre. Toutefois, le réalisateur y apporte un soupçon de film catastrophe, puisque le fameux parc est maintenant ouvert au public sur Isla Nublar (car le nouveau propriétaire a dépensé sans compter. A croire qu'il n'a vraiment rien compris aux autres films !)