Après le brillant Frances Ha, qui narrait les vicissitudes d’une danseuse joliment paumée, Noah Baumbach fait de son héroïne une apprentie romancière quelque peu lunaire, qui se cherche entre chagrins et déception. Un personnage en quête d’auteur qui trouve en la personne de Brooke, trentenaire « hype » qui semble mener une vie exaltante, à la fois le mentor idéal et une source d’inspiration inépuisable.
Un univers merveilleusement décalé aux accents poétiques, un décor new-yorkais au charme désuet, un cynisme irrésistible, des personnages complexes malgré leur apparence décomplexée, du rire jaune et des colères noires, des thèmes passionnants tels la question de l’identité, de l’image, de la solitude, de l’avenir incertain, les choix à faire et des conséquences à assumer… autant de points forts déjà présents dans Frances Ha, qui permettent de reconnaître la « pâte » de Baumbach.
Avec Mistress America – coscénarisé avec Gerwig –, le cinéaste livre un nouveau portrait de femmes au tempérament bien trempé, qui titillent parfois nos nerfs par leur côté bohème-frivole, mais qui nous attendrissent aussi par leurs réflexions sincères et pertinentes. Un film à la grâce déjantée, vivement recommandé!
Sortie le 6 janvier 2016.