Au cœur d’une famille rom en pleine désintégration, émerge la figure de Totonel, 10 ans, dit Toto. Avec passion, il apprend à lire, écrire et danser. Surtout danser et gagner le grand concours de Hip Hop. Au milieu du chaos ambiant, ses deux sœurs essayent de maintenir le mince équilibre de la famille. Le récit cinématographique d’Alexander Nanau enregistre sans pose, à hauteur d’homme, la vie de Toto et de cette famille qui manque de tout, sauf d’humour et d’amour.
En dépit de la dureté du sujet, il émane de ce documentaire une étrange douceur par laquelle le réalisateur nous happe et nous embarque peu à peu dans l’histoire de cette fratrie aux figures attachantes. Sans complaisance mais avec une tendresse évidente pour ses « personnages » qui évoluent à leur gré devant la caméra, Nanau réussit le bel exploit de s’immiscer dans le quotidien de ces enfants tout en gardant la distance nécessaire pour préserver leur spontanéité. Autour du jeune Toto, petit bonhomme talentueux plein d’énergie et de bonne volonté, Ana, la soeur aînée de 17 ans, déjà condamnée à errer tel un fantôme égaré, à l’image de leur mère, emprisonnée depuis plusieurs années pour trafic de drogue. Mais il y a surtout Andrea, la cadette, qui, du haut de ses 14 ans, fait preuve d’une maturité saisissante et d’un courage à tout épreuve. Malgré une fin en suspens, on aime suivre l’espace d’un instant la vie de ces enfants qui partent de loin et qui pourtant font preuve d’amour, de solidarité, de combativité. Voici un documentaire à la fois terrible et plein d’espoir, qui infuse en nous au gré de l ‘histoire qui se déroule sous nos yeux. Sortie le 6 janvier 2016.