Les Huit salopards "The Hateful Eight"

Par Cinealain


Avec Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh,

James Parks, et Zoë Bell. Parmi les huit comédiens campant les protagonistes du titre, seuls Jennifer Jason Leigh et Demian Bichir n'avaient jamais tourné sous la direction de Tarantino.

Quelques années après la fin de la guerre de Sécession.

En plein hiver, une diligence fonce à travers la campagne du Wyoming. À son bord, le chasseur de primes John Ruth , surnommé le Bourreau, se rend dans la petite ville de Red Rock afin que la femme qu'il a capturée, Daisy Domergue , y soit jugée.
En chemin, Ruth et sa proie croisent deux étrangers : le commandant Marquis Warren , ancien soldat nordiste reconverti chasseur de primes, et Chris Mannix , renégat sudiste qui revendique le titre de shérif de la ville.

Pris dans une tempête de neige, Ruth, Daisy, Warren et Mannix trouvent refuge dans la mercerie de Minnie, où les diligences qui traversent la montagne ont l'habitude de faire halte.

Mais en arrivant sur place, ils ne sont pas accueillis par la propriétaire des lieux, mais par quatre inconnus qui ont, eux aussi, voulu échapper au blizzard. Il y a là Bob , qui tient la mercerie pendant que Minnie rend visite à sa mère, Oswaldo Mobray , le bourreau de Red Rock, le cow-boy Joe Gage et le général confédéré Sanford Smithers .

Tandis que la tempête s'abat sur le refuge de montagne, nos huit aventuriers comprennent peu à peu qu'ils ne réussiront sans doute pas à gagner Red Rock...

Le tournage des Huit Salopards a commencé le 7 janvier 2015 et réuni des comédiens qui, pour la plupart, sont des fidèles de Tarantino. Citons notamment Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Walton Goggins, Michael Madsen, Bruce Dern, Tim Roth, James Parks, et Zoë Bell. Parmi les huit comédiens campant les protagonistes du titre, seuls Jennifer Jason Leigh et Demian Bichir n'avaient jamais tourné sous la direction de Tarantino.

incarne le chasseur de prime, qu'on découvre, debout, sur un tas de cadavres qu'il compte bien échanger contre de l'argent une fois arrivé à Red Rock. "Le commandant Warren est un ancien esclave et ancien soldat de la cavalerie", note l'acteur. "Il est allé faire la guerre pour tuer. Et il n'a pas changé. Il est plus malin que ne le pensent la plupart des gens. Ce n'est pas un taiseux, bien au contraire, mais il ne s'exprime que lorsqu'il en sent le besoin. Il a la gâchette rapide. D'ailleurs, il a plus tôt fait de vous tuer que de vous parler". "Les huit protagonistes sont très différents les uns des autres, ils sont très dangereux, chacun à leur manière, et ils ont tous la haine, à des degré divers", poursuit

"Cela va être un jeu pour le spectateur de se demander à qui s'identifier parmi ces huit salopards !"

Extraits des notes de production relevées dans le dossier de presse.

Tout commence le 19 avril 2014 par une lecture exceptionnelle du scénario des
Huit Salopards au profit de Film Independent, association à but non lucratif qui soutient les cinéastes indépendants. Organisé sur la scène du Ace Hotel Theatre de Los Angeles, ancienne salle de cinéma, le spectacle accueille quelque 1600 fans de Tarantino venus assister à une représentation inédite de son dernier opus.
Le réalisateur interprète donc le scénario, didascalies comprises, aux côtés de ses plus fidèles comédiens comme Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Walton Goggins, Tim Roth, Michael Madsen, Bruce Dern, James Parks, Dana Gourrier et Zoë Bell.




n'était pas au courant de l'envergure de cette lecture lorsqu'il a accepté de jouer John Ruth, alias "le Bourreau". Au cours des trois jours de répétitions, il a pourtant entendu ses partenaires évoquer un théâtre à mots couverts : "Je leur ai dit - 'Attendez un peu. De quoi vous parlez ?' ", se rappelle l'acteur.
"C'est alors que j'ai appris qu'on allait faire cette lecture sur scène devant 1600 personnes pour une association à but non lucratif", poursuit-il. "Je me suis dit - 'C'est une super idée'. C'était extraordinaire : on sentait une énergie incroyable dans cette salle et les gens étaient impatients d'assister à cette lecture".

"J'ai un trac épouvantable", confie Tim Roth. "Cette lecture était à mi-chemin entre le cinéma et le théâtre. On a passé un moment génial. À la fin, j'étais épuisé mais nous étions tous exaltés, emballés et angoissés par le projet. Quentin en a fait un vrai spectacle qui a été un formidable événement".

"La salle était en délire", souligne Walton Goggins qui interprète Chris Mannix. Il ajoute d'ailleurs que les comédiens ont ressenti une grande fierté à l'issue de la lecture : "À ce moment-là, on s'est tous regardés et on avait la même façon de voir les choses : peu nous importait que ce projet voie le jour ou pas. On était là pour cet événement unique en son genre, et s'il donnait lieu à un film par la suite, ce serait vraiment la cerise sur le gâteau".

Si au départ Tarantino souhaitait que cette lecture reste un spectacle à part entière, l'accueil enthousiaste l'a poussé à envisager d'en réaliser une transposition pour le grand écran. a été sensible à la dimension universelle de l'intrigue et à la fidélité des personnages à leur clan. serait filmé dans un Employé pour la dernière fois en 1966 pour "Après la lecture, les spectateurs se sont levés et nous ont applaudi à tout rompre", indique Samuel L. Jackson, qui campe le commandant Marquis Warren. "C'était extraordinaire. On s'est tous regardés en se demandant - 'comment pourrait-il refuser d'en faire un film après un tel accueil ?'""Dans tous ses films, Quentin met en exergue les relations humaines et le drame qui se joue à l'écran", dit-il. ", les personnages se retrouvent confrontés à une situation qui met à l'épreuve leur sentiment de loyauté et les principes mêmes sur lesquels repose cette loyauté". est une formidable étude de la condition humaine qui s'interroge sur ce qui forge notre identité, notre trajectoire et l'impact des circonstances extrêmes sur l'être humain ou encore sur les renversements d'alliance et la trahison", explique Stacey Sher. "sublime format 70 mm". Le réalisateur est même allé plus loin puisqu'il a décidé de tourner en Ultra Panavision 70, inutilisé depuis longtemps. "Tous ces questionnements sont au coeur de ce western hivernal drôle et captivant qui en dit long sur la nature humaine".Khartoum, l'Ultra Panavision 70 nécessite des objectifs anamorphiques - qui se différencient des objectifs sphériques traditionnels - destinés à obtenir un format d'image très large (2.76:1). L'Ultra Panavision 70 a été utilisé pour quelques films seulement, comme Les révoltés du Bounty, Un monde fou, fou, fou, fou, La plus grande histoire jamais contée et La bataille des Ardennes
Tous ceux qui ont assisté à la lecture du scénario ont entendu Tarantino faire remarquer, plus d'une fois, que
" Dans
Huit mois plus tard, le tournage desHuit Salopards démarrait à Telluride, dans le Colorado.
Le réalisateur a refait équipe avec les producteurs Richard N. Gladstein, Stacey Sher et Shannon McIntosh

Shannon McIntosh reconnaît que le format panoramique immersif accroît le mystère dès lors que les huit protagonistes se retrouvent dans la mercerie de Minnie. "Le 70 mm était idéal pour restituer au mieux les paysages désolés de l'Ouest américain sous la neige et cerner la beauté des sites", indique Tarantino, ajoutant que le format permettait aussi de mettre en valeur les intérieurs. "Je trouve qu'il y a plus d'intimité grâce aux formats panoramiques", reprend-il. "Avec ces personnages, il se passe tellement de choses dans le cadre qu'on ne discerne pas tout d'un seul coup", explique la productrice. "À chaque nouvelle vision, on découvre un élément inédit. On perçoit un aspect subtil ou une expression de l'un des "salopards" qu'on n'avait pas vue auparavant, et c'est magnifique. Je n'aurais pas pu imaginer que ce film se tourne autrement".
"Quand on est dans la même pièce et qu'on filme huit personnages, on peut faire en sorte que le cadre soit constamment rempli", poursuit le chef-opérateur Robert Richardson. "Chaque spectateur est à même de choisir ce sur quoi il veut concentrer son attention. La largeur du format procure un sentiment de claustrophobie puisqu'on distingue tous les murs de la pièce qui ferment le cadre. Cela suscite une impression d'enfermement et, à mon avis, le jeu des acteurs est démultiplié". "On peut se tenir plus près des comédiens. Du coup, on se rapproche des personnages et on plonge dans leur intimité. À mon sens, ce format ne convient pas uniquement aux grands paysages".

Le format panoramique n'est pas le seul atout de l'Ultra Panavision 70.

L'argentique saisit la profondeur, la couleur et la lumière mieux que ne saurait le faire le numérique :
"Le plus souvent, les gens apprécient la netteté du numérique", indique Shannon McIntosh. "Avec ce film, on a redécouvert la beauté de la clarté de l'argentique. Je ne suis pas sûre que le public soit tenté par l'image numérique après avoir vu Les Huit Salopards. C'est spectaculaire".

Si les comédiens et les techniciens ont été conquis par l'Ultra Panavision 70, la généralisation du tournage numérique a presque rendu l'argentique obsolète. L'an dernier, Tarantino s'est associé à plusieurs studios et aux réalisateurs Christopher Nolan et J.J. Abrams pour soutenir Kodak, permettant ainsi à l'entreprise de continuer à produire de la pellicule 35 mm. De son côté, l'implication de Kodak a contribué de manière décisive à la mise en oeuvre des .
L'utilisation novatrice d'un dispositif ancien était un vrai défi. Dès lors que Tarantino et Robert Richardson ont décidé de recourir à l'Ultra Panavision 70, Bob Harvey, Jim Raudebush et Dan Sasaki, de Panavision, ont restauré du matériel ancien. Panavision a retrouvé quinze vieux objectifs dans ses réserves, dont certains ont servi pour la séquence du char dans Ben Hur, et les a remis en état de marche afin qu'ils puissent être adaptés sur des caméras actuelles.
La décision d'utiliser le format Ultra Panavision a été prise lorsque Richardson et le 1 er assistant cadreur Gregor Tavenner ont mené des essais dans le laboratoire de Panavision et que le chef-opérateur a mis la main sur des documents d'archives concernant les objectifs Panavision. Richardson a alors demandé à Dan Sasaki s'il était envisageable de moderniser ces objectifs pour les fixer sur des caméras contemporaines.

Conscients que les objectifs allaient être soumis à des conditions climatiques extrêmes, Sasaki, Richardson et Tavenner ont mené une batterie de tests pour s'assurer que le matériel pouvait résister au froid et à l'humidité.
"C'est sidérant d'avoir pu utiliser ces objectifs en montagne", remarque Tavenner. "Ils ont fonctionné de manière quasi optimale. On avait le sentiment de déboucher un vin rouge très cher des années 50".

Ces objectifs anciens ont même dépassé les attentes de la production : ils ont rappelé à l'équipe la richesse visuelle qu'ils apportaient aux chefs d'oeuvres tournés en format panoramique dans les années 60.
"C'est un vrai bonheur de pouvoir utiliser un format qui restitue si bien la majesté naturelle des extérieurs", poursuit Tavenner. "Je ne voulais pas être obligé de filmer de manière discontinue", explique le cinéaste. "Je devais faire plusieurs prises de très grands comédiens et je tenais à laisser tourner la caméra du début de la scène à la fin. Je pouvais me permettre d'avoir de longues prises de mes acteurs, sans interruption du début à la fin, parce que j'ai des séquences de 6 à 7 minutes. Panavision nous a soutenus à 100%. C'était franchement réconfortant de voir qu'ils ne considéraient pas notre projet comme un film parmi d'autre, mais comme une oeuvre de patrimoine". "Au final, il s'agit d'un dispositif qui capte des détails dans toute leur beauté. Il grave sur la pellicule des éléments qu'on ne distinguerait pas autrement. C'est magnifique et cela nous ramène à l'émerveillement qu'on éprouvait quand on était petits et qu'on découvrait un film à grand spectacle au cinéma".
Panavision a également mis au point des magasins de 600 m de capacité, permettant de tourner des scènes dans leur intégralité avant que la caméra ne soit à court de pellicule.

Choisies pour leurs paysages grandioses et immaculés, les Rocheuses près de Telluride abritent la mercerie de Minnie, refuge où se retrouvent les protagonistes des . Huit Salopards . Quant à la mercerie, elle a été construite dans la ferme familiale des Schmid à Wilson Mesa."Tous ces objets permettent d'ancrer le film dans un univers réaliste, convaincant et vivant".
De son côté, la chef-costumière Courtney Hoffman a conçu des tenues bien identifiables pour chacun des protagonistes. "Il n'y a que seize personnages, et toute l'action se déroule en une journée, mais les possibilités qui s'offraient à moi étaient infinies car j'ai dû imaginer tout un ensemble d'archétypes de western", analyse Courtney Hoffman. "Quentin a de l'audace et il prend des décisions qui sont effrayantes au moment où il vous en fait part, mais qui, bien entendu, s'avèrent toujours justifiées".
"Quand on est arrivés sur place, qu'on a découvert la montagne et qu'on a imaginé l'emplacement de la mercerie, on s'est dit qu'elle ne pouvait être nulle part ailleurs", indique Shannon McIntosh. "Les montagnes et les paysages de la région de Telluride sont splendides. Les peupliers, véritables personnages à part entière, y sont magnifiques. On ne les trouve nulle part ailleurs. Quant à Telluride, c'est un endroit sublime pour y tourner un film".
"Pour un western violent et cruel, il nous fallait un site à la beauté sauvage et au terrain accidenté", constate Stacey Sher. "On a fait des repérages partout. Les Rocheuses du Colorado, qui campent le Wyoming, donnent vraiment le sentiment que nos personnages s'apprêtent à connaître des temps difficiles et à découvrir un paysage tour à tour somptueux, impressionnant, terrifiant et, incontestablement, impitoyable".
Après avoir choisi le cadre de l'action, le chef-décorateur Yohei Taneda, qui a conçu la Maison des Feuilles Bleues de Kill Bill, a imaginé un décor en adéquation avec le scénario de Tarantino.
Lui-même fan de westerns, Yohei Taneda était enchanté de s'atteler au genre."Je suis devenu fan de westerns grâce à mon père", déclare-t-il. "Shane est mon film préféré. Le magasin où se retrouvent les personnages est à la fois une pharmacie, un bar et un restaurant".
D'ailleurs, le terme de"mercerie" est un rien inadéquat : "Une mercerie est un endroit qui vend notamment des chapeaux", souligne le directeur artistique Richard Johnson. "J'ai lu le scénario et, d'après sa description, le magasin ressemble à tout sauf à une mercerie".
Les personnages eux-mêmes livrent leurs remarques sur cette destination improbable :"Ah, j'ai compris, la référence à la mercerie était une plaisanterie", note Chris Mannix en découvrant le lieu des plus éclectiques.
"La mercerie est encombrée dans ses moindres recoins, et les comédiens ont adoré ça", souligne Stacey Sher. "On ouvre un tiroir et il regorge d'objets. Sur le plateau, tout avait l'air parfaitement réel".
"Au bout de douze semaines de tournage, on découvrait encore de nouveaux accessoires sur les étagères, des flacons délirants, des cartouches de fusil, des produits alimentaires et des épices", indique

"Courtney Hoffman a dû créer des costumes emblématiques d'un genre et d'une époque, comme tous les costumes et personnages du cinéma de Quentin", précise Stacey Sher. "Dans ses films, les costumes sont toujours très marquants, et séduisants, et on a tous envie de les porter et de s'habiller dans ce style après le tournage. Il fallait qu'ils soient conformes à la période historique, adaptés aux circonstances et pratiques. Courtney a esquissé des silhouettes incroyables et contribué à mettre au point des personnages de durs à cuire à la fois mémorables, vivants, et qui marquent l'esprit. On se souvient par la suite du genre de tenues qu'ils portent, de leurs manteaux extraordinaires et des silhouettes qu'ils dessinent, et dans le même temps, ils dégagent quelque chose de romantique et de réaliste".

La photographie est magnifique. "Un sublime format 70 mm" pour reprendre les termes du réalisateur. Les extérieurs sont enchanteurs. Dans le seul et unique décor, qui restera le lieu clos où l'essentiel se déroulera, ce même format donne à chaque élément un relief particulier. L'utilisation de l'éclairage est remarquable.

À tous ces éléments positifs s'ajoutent la très belle musique d'Ennio Morricone. Un casting tout à fait remarquable, aussi. Je retiens, entre autres, l'excellente prestation de Jennifer Jason Leigh.

Après la réussite de Django Unchained, ce huitième film de Tarantino était l'évènement attendu. Pendant presque trois heures, un scénario bien ficelé, finit par saturer faute à quantités de dialogues trop volubiles. L'intérêt n'arrive pas à surmonter une certaine lassitude.

"Cela va être un jeu pour le spectateur de se demander à qui s'identifier parmi ces huit salopards !" a déclaré l'excellent Samuel L. Jackson. Peut-être ... Mais après quelques sursauts, les scènes dans lesquelles les acteurs se noient dans des litres d'hémoglobine restent trop appuyées et manquent de cet humour bien particulier, connu et reconnu, du réalisateur, qui ici, fait du surplace.

Loin d'être dénué d'intérêts, ce film offre aux principaux protagonistes des partitions remarquables dans lesquelles chacun d'entre eux laissent exploser leur talent, pour notre plus grand plaisir.