Robert Zemeckis, 2012
Diffusion dimanche 10 janvier, 20H55, TF1
Mes amis, en ce jour du Seigneur communions et rendons grâce en allumant tous ensemble nos téléviseurs ; car c'est une pure Denzel Washington's night qui nous attend. Comme à son habitude, le dieu de notre idolâtrie s'avère aussi être le meilleur partenaire des chaînes de télévision françaises le dimanche soir : Training Day sur Numéro 23, L'Attaque du métro 123 sur 6ter et Flight sur TF1.
Le choix fut cornélien mais Bizard Bizard a fini par trancher et a décidé que de Flight nous allions vous parler.
Whip Whitacker (Denzel Washington) est un pilote de ligne doublé d'un alcoolique-cocaïnomane au dernier stade. Après une nuit d'excès et un petit déjeuner au gin-coco (caïne), il s'empare des manettes de l'avion qu'il doit conduire jusqu'à Atlanta. Mais tout ne se passe pas comme prévu, après moult désagréments d'ordre technique et météorologique, le commandant réussi à éviter le crash de justesse de la manière la plus folle qui soit. Suite à cet incident la presse l'érige en héros tandis que la NTSB (conseil national des transports) enquête sur les circonstances du drame. Whitacker voit ainsi sa vie exposée et analysée au peigne fin ; alors que son addiction, qui le mènera au cachot, devient de plus en plus compliquée à cacher.
Pour ceux qui n'ont pas encore vu le film, il serait de bon ton de vous mettre en garde : IL NE S'AGIT PAS D'UN FILM CATASTROPHE SUR UN CRASH D'AVION. (Maintenant que ce point important, évoqué en gras et en majuscule afin que vous le gardiez bien à l'esprit, a été abordé vous pouvez continuer votre lecture.) Malgré son nom et la scène de crash très impressionnante, Flight relate avant tout l'histoire d'un homme emprisonné dans sa dépendance. Durant deux heures vingt le spectateur suit le parcours de ce pilote qui ne cesse d'essayer de se débarrasser de son addiction sans y arriver. Le film rend compte de la difficulté, du désespoir mais aussi de la culpabilité que peut éprouver une personne dépendante qui tente de ne plus boire mais qui finit par boire pour oublier qu'il ne doit plus le faire.
Bien qu'il s'agisse d'un long-métrage au budget conséquent (31 millions $), l'histoire de Flight se joue en premier lieu entre les protagonistes, où l' on retrouve par moment la recette Forrest Gump qui met en scène ces personnages paumés au milieu de l'immensité de l'Amérique. Partant de là, force est de constater que le film repose surtout sur les épaules de ses acteurs. De ce côté ci, c'est une réussite. Avec un Denzel aux commandes, jouant à la perfection cet homme qui pense tout contrôler, persuadé d'avoir choisit son état mais trahi par ses mimiques et son bégaiement ; c'est un plaisir sans bornes que de voir l'acteur capable d'être autre chose qu'un flic ou un bandit. La performance de Don Cheadle en avocat chevronné est tout aussi enthousiasmante et les apparitions de John Goodman sont des plus délectables.
Pour conclure, avec un scénario plutôt bien ficelé, de belles images et une soundtrack qui envoi du pâté, Flight sera votre allié ce soir. Vous ne vous roulerez peut-être pas par terre mais vous ne vous ennuierez pas, et, Denzel sera là.
Crédits images: americanfilm.afi.com (couverture) - theyoungreport.fr