Genre : horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
Année : 2011
Durée : 1h34
L'histoire : L’exploration urbaine: activité clandestine consistant à s’introduire dans des lieux abandonnés, interdits d’accès ou cachés. C’est dans l’objectif de découvrir un légendaire bunker du 3ème Reich que quatre jeunes aventuriers en herbe se rencontrent sur internet et se retrouvent à Berlin. Avec leur guide allemand et une équipe d’autres curieux, ils s’enfoncent dans les entrailles sous-terraines de la capitale allemande. Et les joyeux lurons en auront pour leur compte niveau sensations! Mais si l’aller n’est qu’émerveillement et pure excitation, le retour s’avèrera beaucoup moins sympathique, et surtout bien plus douloureux.
La critique :
Toujours la même antienne. Au milieu des années 2000, les sagas Saw et Hostel cartonnent au cinéma et en vidéo. Les fans de films d'horreur exultent. Les producteurs aussi. Le cinéma gore tient enfin ses deux nouvelles "poules" aux yeux d'or. Parallèlement, d'autres films tiennent la dragée haute aux franchises initiées (respectivement) par James Wan et Eli Roth.
C'est par exemple le cas de plusieurs remakes, notamment Massacre à la Tronçonneuse (Marcus Nispel, 2003) et La Colline a des yeux (Alexandre Aja, 2007). Vient également s'ajouter The Descent, réalisé par Neil Marshall en 2007. Avec ce nouveau long-métrage, Neil Marshall invente et établit un nouveau genre, cette fois-ci claustrophobe : le film d'horreur souterrain.
The Descent obtient un succès inattendu dans les salles obscures et inspire de nombreux succédanés, la plupart du temps surannés. C'est par exemple le cas de Catacombes (David Elliot, 2007), The Cavern (Olatunde Osunsanmi, 2005), Stag Night (Peter A. Dowling, 2009) ou encore Slaughter Night (Frank Van Geloven, 2006). On peut donc légitimement parler d'un phénomène "The Descent".
Visiblement, Andy Fetscher a beaucoup apprécié le film de Neil Marshall, un peu trop peut-être. En 2011, il réalise Urban Explorer - Le Sous-Sol de l'Horreur. Andy Fetscher est un réalisateur allemand. Urban Explorer constitue son second long-métrage après Bukarest Fleisch. Présenté dans différents festivals, notamment à la première internationale dans la Compétition Méliès, le film n'a pas bénéficié d'une sortie au cinéma. Il faudra donc se contenter d'une sortie discrète en DTV (direct-to-dvd).
La distribution du film ne réunit pas des acteurs très connus, à moins que les noms de Nathalie Kelley, Brenda Koo, Max Riemelt, Nick Eversmans et Andreas Wisniewski vous disent quelque chose, mais j'en doute... En outre, le scénario de Urban Explorer est de facture classique et plutôt laconique. Attention, SPOILERS ! Un groupe international de quatre explorateurs urbains qui embauchent un guide local, Kris, qui les conduit dans le labyrinthe de tunnels d’évacuation et de fortifications souterraines de la ville.
Lorsque leur guide fait une mauvaise chute, deux des filles du groupe partent chercher de l’aide tandis que Denis, le jeune Américain, reste derrière. Armin, un ancien garde frontière d’Allemagne de l’Est surgit soudain de nulle part.
Désespéré, Denis autorise Armin à les conduire, eux et leur guide inconscient, vers un endroit plus sûr, mais c’est à ce moment-là que Denis se rend compte qu’il vient de commettre la plus grosse erreur de sa vie. Peu ou prou de surprises au niveau du scénario. Vous avez adoré The Descent ? Alors vous devriez logiquement apprécier cette petite pellicule horrifique sans prétention.
Toutefois, Urban Explorer est plus ambitieux qu'il n'y paraît. Indubitablement, Andy Fetscher sait manier et manipuler une caméra. Le cinéaste et metteur en scène nous gratifie de plusieurs séquences solidement troussées et magnifiquement photographiées. Cependant, sur la forme comme sur le fond, Urban Explorer ne parvient jamais à égaler ni à dépasser son modèle.
Par conséquent, inutile de rechercher ici la moindre nouveauté. Encore une fois, le scénario suit un cheminement basique. Des étudiants un peu trop curieux se perdent dans les dédales et les longs couloirs labyrinthiques des tunnels de la ville. Ces forfifications oblongues cachent un terrible secret, probablement les prémisses voire même les projets futures de l'armée nazie.
Sur ce dernier point, Urban Explorer se montre plutôt lapidaire. Dans sa première partie, le long-métrage se focalise essentiellement sur ses protagonistes. Hélas, ces derniers ne présentent qu'un intérêt assez relatif : un couple de lesbiennes, un guide blondinet et un jeune couple. En vérité, l'attraction principale d'Urban Explorer se nomme Armin, nouvelle figure disgracieuse de l'horreur et de la terreur.
Au final, le film ressemble à un étrange mixe entre The Descent (que j'ai déjà cité) et Wolf Creek. Dans Urban Explorer, le psychopathe azimuté s'ébaudit lui aussi de ses victimes qu'il torture et dilapide dans sa tannière. Néanmoins, il faudra patienter un long moment (presque une heure) pour voir le clochard au look plébéien assaillir et massacrer nos différents protagonistes.
Avant cela ? Pas grand-chose... Si ce n'est de longues conversations oiseuses et quelques séquences de frousse qui permettent de maintenir un ennui poli. A aucun moment, Andy Fetscher ne parvient à transcender son sujet. Certes, le film contient quelques séquences plutôt bien ficelées. Toutefois, rien de mémorable non plus. Bref, au risque de me répéter, Urban Explorer n'est qu'un modeste succédané du film de Neil Marshall. En quelques mots : consommable, sans plus.
Note : 10.5/20