Aliens, Le Retour (La guerre est déclarée)

Par Olivier Walmacq

Genre : horreur, épouvante, science-fiction, action (interdit aux - 12 ans)
Année : 1986
Durée : 2h17

L'histoire : Après 57 ans de dérive dans l'espace, Ellen Ripley est secourue par la corporation Weyland-Yutani. Malgré son rapport concernant l’incident survenu sur le Nostromo, elle n’est pas prise au sérieux par les militaires quant à la présence de xénomorphes sur la planète LV-426 où se posa son équipage… planète où plusieurs familles de colons ont été envoyées en mission de "terraformage". Après la disparition de ces derniers, Ripley décide d'accompagner une escouade de marines dans leur mission de sauvetage... et d’affronter à nouveau la Bête.

La critique :

Suite à l'immense succès d'Alien : le huitième passager de Ridley Scott en 1979, le producteur exécutif, David Giler, envisage rapidement une suite. Mais contre toute attente, la 20th Century Fox y est farouchement opposée. Entre temps, Ridley Scott, occupé à d'autres projets, décide de quitter le "navire". Il faut donc trouver un autre réalisateur digne de nom.
Parallèlement, James Cameron ressort lui aussi du succès du premier Terminator en 1984. Impressionné par le travail du cinéaste, David Giler confie le projet Aliens : le retour à l'intéressé. Toutefois, James Cameron souhaite réaliser une suite très différente de son auguste prédécesseur. Dans un premier temps, il grifonne un premier script qu'il envoie à la 20th Century Fox. Convaincus, les producteurs apprécient cette ébauche de scénario.

Aliens : le retour
ne sera ni un remake ni une séquelle d'Alien : le huitième passager
Cette fois-ci, place à la guerre et aux inimitiés. James Cameron et son équipe s'entourent d'un véritable arsenal militaire. Les armes du film sont donc de véritables équipements militaires, évidemment munis de balles à blanc. La distribution de ce second chapitre réunit Sigourney Weaver (déjà présente dans le premier), Michael Biehn, Carrie Henn, Lance Henriksen, Paul Reiser, Bill Paxton, Jenette Goldstein et Mark Rolston.
Sigourney Weaver apprécie la nouvelle direction portée par ce second volet et accepte de rempiler dans le rôle d'Ellen Ripley, la seule survivante du précédent film. 
Attention, SPOILERS ! Après 57 ans de dérive dans l'espace, Ellen Ripley est secourue par la corporation Weyland-Yutani. Malgré son rapport concernant l’incident survenu sur le Nostromo, elle n’est pas prise au sérieux par les militaires quant à la présence de xénomorphes sur la planète LV-426 où se posa son équipage… planète où plusieurs familles de colons ont été envoyées en mission de "terraformage".

Après la disparition de ces derniers, Ripley décide d'accompagner une escouade de marines dans leur mission de sauvetage... et d’affronter à nouveau la Bête. Mais une fois arrivés sur place, l'équipe menée par Ripley doit affronter des milliers d'aliens. Plusieurs marines meurent ou disparaissent lors de cette première mission. Très vite, ce qui devait être une opération de sauvetage se transforme en opération de survie. Entre le premier et le second volet, sept longues années se sont écoulées.
Pas pour Ellen Ripley. Presque soixante années de dérive dans l'espace. Premier choc. Un effroyable cauchemar. Telle est la ligne directrice et de départ de ce second chapitre. La déflagration du Nostromo, la mort de ses différents équipiers et le combat avec la créature (un "xénomorphe") ne sont pas de l'ordre du fantasme ni de l'hallucination paranoïde.

C'est donc fébrile et alanguie que Ripley doit raconter son étrange périple devant un équipage dubitatif. Mais le cauchemar n'est pas terminé. Loin de là. Pis, accompagnée par une escouade de "space" marines, elle doit se rendre sur une planète hostile et sauver plusieurs familles de colons. Vaste chimère rétorque James Cameron. Certes, à l'inverse du premier volet, Ripley et ses nouveaux compagnons militaires s'entourent d'une technologie de pointe.
Le réalisateur confère à ce nouveau volet une aura martiale et belliciste. Dotés d'armes de destruction massive et de balles perforeuses, les marines plastronnent et pavoisent. Les aliens n'ont qu'à bien se tenir. A moins que ce ne soit l'inverse... Ripley se montre beaucoup plus circonspecte. 

Hélas, une fois sur place, les armes et les radars rutilants de notre escouade sont totalement impuissants face aux attaques des créatures, toujours aussi voraces et destructrices. Pis, sous le contrôle avisé d'un sergent inexpérimenté, les marines sont assaillis, kidnappés et annihilés. Fin de la transmission radio. Ulcérée, Ripley décide de prendre les commandes de cette nouvelle aventure.
Les intentions de Cameron sont éloquentes. Cette fois-ci, point d'ambiance claustrophobique. Point de huis-clos étouffant. L'affrontement avec les aliens doit se terminer dans la déflagration la plus totale. A contrario, James Cameron établit parfois plusieurs références et clins d'oeil au premier. Au détour de plusieurs séquences, le cinéaste réalise plusieurs scènes savamment troussées et anxiogènes.

James Cameron renforce le mythe de cet alien belliciste. Dans ce second opus, la créature dolichocéphale se transmute en reine pondeuse et soucieuse de ces nouveaux-nés en pleine éclosion. C'est aussi la grande nouveauté d'Aliens : le retour. Cette fois-ci, les monstres ne se murent pas dans le silence. Au contraire. Ce sont désormais les militaires qui doivent se planquer dans les coursives d'un vaisseau en déshérence. Néanmoins, leurs heures sont comptées avant d'être affreusement déchiquetées ou de servir d'hôtes à des "bébés" aliens qui sourdent de leurs entrailles. 
Grand admirateur du premier film réalisé par Ridley Scott, James Cameron reprend à son compte cette dynamique capitaliste (toujours à des fins mercantiles). Plus que jamais, l'alien se transfigure en arme de destruction massive bien plus performante que toute l'armada déployée par les marines. 

Ellen Ripley n'est plus cette sauvageonne qui échappe de justesse au courroux de l'alien. Parfois objet de désir dans le film de Ridley Scott, la jeune femme abandonne ici sa petit culotte pour jouer les rôles de mère protectrice. A l'image de la séquence finale. Au volant (si j'ose dire...) d'un robot gigantesque, elle affronte la reine des aliens en personne. Combat qui tient toutes ses promesses.
Toutefois, la lutte ne concerne plus seulement les Aliens. Les joutes verbales et militaires concernent désormais une compagnie aux intentions sournoises et pernicieuses. Ces capitalistes vénaux et fallacieux seraient les véritables monstres de nos "Temps Modernes" et consuméristes. Tel est le propos de James Cameron à propos de ces "avatars" obséquieux et soucieux de sauver coûte que coûte la reine-mère, cette nouvelle égérie de la guerre. Bref, James Cameron parvient à s'approprier le mythe et à le renouveler via un travail d'orfèvre et de maestria.
Très différent de son modèle, Aliens : le retour s'impose comme un épisode à part entière dans une saga toujours aussi éloquente et terrifiante.

Note : 18/20

 Alice In Oliver