Genre : animation, horreur, gore, trash, érotique (interdit aux - 18 ans)
Année : 1989
Durée : 1h22
L'histoire : Notre monde cohabite depuis longtemps avec le monde obscur, peuplé de démons horribles. Bien que l'harmonie et le calme règnent, un groupe de démons anti-pacifistes ont juré de détruire notre monde, estimant qu'ils sont supérieurs aux humains et en aucun cas leurs égaux. C'est dans ce contexte délicat, prémice à une guerre effroyable, qu'il est décidé de renouveler un traité de paix et qui nécessite la signature d'un personnage éminent, le docteur Maiyart, un vieillard bicentenaire aux moeurs dépravées.
La critique :
Hormis les amateurs de mangas, le nom de Yoshiaki Kawajiri ne doit pas vous évoquer grand-chose. Pourtant, la carrière cinématographique de ce réalisateur de films d'animation débute vers le milieu des années 1970. Dans un premier temps directeur de l'animation, il participe à l'élaboration et à la conception de plusieurs séries animées qui deviendront célèbres en France, notamment Jeu, set et match et Conan, le fils du futur. Au cours des années 1980, Yoshiaki Kawajiri travaille même en collaboration avec Katsuhiro Otomo, le futur "papa" d'Akira, un autre manga notoire.
Très vite, Yoshiaki Kawajiri inscrit son nom au palmarès de l'animation japonaise. Statut qu'il confirme en 1989 avec The Wicked City - La Cité Interdite.
Ce long-métrage d'animation va définitivement asseoir sa notoriété. A travers The Wicked City, Yoshiaki Kawajiri invente et crée un nouveau style, une sorte de curieux mixe entre le Hentai, la science-fiction, les légendes démoniaques, le gore, le trash et la pornographie. Pour ce qui relève justement de la pornographie, le propos est tout de même à minorer.
Trop souvent caricaturé à une oeuvre extrême et pornographique, The Wicked City ne montre jamais de pénis ithyphallique ni de séquence de pénétration explicite. A tort, The Wicked City est régulièrement assimilé à Urotsukidoji - La légende du démon de Hideki Takayama, qui est conçu et réalisé plus ou moins dans la même période. Dans cet Hentai, on retrouve également cet intérêt pour le sexe, les démons et la violence. .
Seule différence, et pas des moindres, les séquences de pénétration ne sont plus suggérées mais clairement érigées en gros plans. Contrairement à Urotsukidoji, The Wicked City tente de nous raconter une histoire plus ou moins élaborée. A l'époque, le film d'animation de Yoshiaki Kawajiri est considéré comme une référence et un parangon d'irrévérence et d'obscénités. Attention, SPOILERS ! (1) Notre monde cohabite depuis longtemps avec le monde obscur, peuplé de démons horribles.
Bien que l'harmonie et le calme règnent, un groupe de démons anti-pacifistes ont juré de détruire notre monde, estimant qu'ils sont supérieurs aux humains et en aucun cas leurs égaux. C'est dans ce contexte belliciste, prémice à une guerre effroyable, qu'il est décidé de renouveler un traité de paix et qui nécessite la signature d'un personnage éminent, le docteur Maiyart, un vieillard bicentenaire aux moeurs dépravées.
Ce dernier doit ainsi être protégé dans notre monde jusqu'au moment de la signature du nouveau traité et est mis sous la protection de la garde noire, une élite très spéciale, composée de Taki, un humain, et de sa nouvelle partenaire Makie, du monde obscur. Ensemble, ils vont devoir défendre coûte que coûte Maiyart contre les démons meurtriers qui ont juré sa perte... Pour finalement découvrir que leur mission n'est peut-être pas ce qu'ils pensaient ! (1)
A travers The Wicked City, Yoshiaki Kawajiri développe et déploie un univers à la fois riche, énigmatique, complexe et étrange. Dans un premier temps, le film d'animation se focalise sur cette dialectique indicible entre deux mondes parallèles : celui des humains et celui des démons.
Cette dichotomie n'est finalement qu'une allégorie entre le bien et le mal, le Yin et le Yang, soit deux notions exaltées par la culture nippone. Paradoxalement, ces deux mondes se ressemblent terriblement. L'univers des humains est décrit comme une société en plein marasme. C'est l'introduction du film. Autrement dit, malgré la technologie et les progrès de la science moderne, l'homme reste un être primitif toujours en proie à ses pulsions les plus archaïques.
C'est aussi sa plus grande faiblesse. Faiblesse que les démons comptent justement exploiter pour assouvir leur soif de domination et de pouvoir. Les deux mondes s'enchevêtrent et se juxtaposent. Comme un symbole. Ces créatures démoniaques arborent un visage humain pour mieux farder un corps en pleine mutation.
Dans un premier temps, le héros de l'histoire, un certain Taki, doit affronter la toile escarpée d'une femme araignée. Tout d'abord aguicheuse et avenante, cet être arachnide déploie tout un tas de subterfuges pour envenimer une proie facile à appâter. La jeune femme dévoile alors un clitoris béat d'où jaillissent des sortes de tentacules oblongues et meurtrières.
Notre société n'est qu'un monde d'apparences, essentiellement composée d'individus aux masques obombrés. Tel est le propos de The Wicked City. Toutefois, le mal et le bien ne sont pas incompatibles. Très vite, Taki, séduit par le côté obscur, s'acoquine, lutine et s'énamoure avec Makie, sa nouvelle partenaire. Cette jolie brune appartient à cette race de démons cruels et bellicistes.
Pourtant, elle n'est pas l'ennemie de Makie ni de la race humaine. Tous deux chargés de protéger un vieillard au comportement libidineux, leur mission consiste justement à réunir deux dimensions à priori opposées. Certes, The Wicked City possède un concept souvent captivant à défaut d'être surprenant. Au bout d'une demi-heure de bobine, difficile de ne pas percevoir les enjeux d'un scénario plutôt basique. Bien sûr, Yoshiaki Kawajiri ponctue souvent son récit de séquences érotiques et de diverses bastons homériques. Hélas, la conclusion finale n'est guère éloquente.
Contre toute attente, Yoshiaki Kawajiri euphémise la noirceur de son récit à travers un étonnant happy-end. Clairement, The Wicked City n'est pas la claque annoncée. Toutefois, cet OAV devrait logiquement ravir les fans de mangas animés. C'est déjà pas mal.
Note : 12/20
Alice In Oliver
(1) Synopsis du film sur : http://www.planete-jeunesse.com/fiche-1973-la-cite-interdite-wicked-city.html